Hello à tous,
Qu’est-ce que je peux dire pour situer le truc ?
A mon sens, la dimension “post-apocalyptique” de la série est plus un “cadre” qu’un “vrai thème”. C’est un cadre prétexte qui va servir à plonger les personnages dans tout un tas de situations complexes d’un point de vue moral.
La série met en avant des décisions à prendre sous la contrainte validée par “la survie”. Ce qui est sans doute l’un des ressorts les plus efficaces, c’est que c’est au delà d’un “choix simple” (voire simpliste) entre le Bien et le Mal, les personnages sont constamment confrontés à des choix cornéliens, dont aucun ne peut vraiment se payer le luxe d’être “bon”. Il y a sans doute une forme de fascination à les voir donc poser constamment des actes extrêmement discutables, et éthiquement condamnables.
Là où ça aurait été intéressant c’est de voir comment cette dégringolade les affecterait.
Par de nombreux côtés, la série a les défauts qu’on reproche parfois à une fanfic : c’est pas assez décrit, pas assez fouillé, ça va trop vite, les détails sont négligés. 
Si vous étiez plus versés dans la rhétorique vous connaîtriez les moyens de faire de ça une qualité : ces courtes saisons de 13-16 épisodes sont menées tambour battant, et si ça va trop vite c’est effectivement pour nous mettre dans les bottes des persos qui n’ont pas le temps (ou pas l’expérience) de se poser pour réfléchir. (Ou du moins veut-on nous le faire croire).
Il s’agit d’une longue et infinie broderie sur le thème cher à Spock : “les besoins du plus grand nombre l’emportent sur les désir d’un plus petit nombre, ou d’un seul”.
Saison 1
Au départ, quand vous prenez les premiers épisodes vous pensez que vous allez retarder une série de science-fiction. Après une catastrophe nucléaire d’une telle ampleur (que le pitch n’est pas vraiment plausible), il y a des survivants Terriens sur une station spatiale. On pense donc assez légitimement qu’ils sont les derniers humains de la planète hyper radioactive et contaminée qui est en contrebas de leur station.
Cette station spatiale est une ruine délabrée.
Malgré les efforts, en presque cent ans, le truc se déglingue de partout, les pièces de rechange n’existent plus, et le “gouvernement” local (un simple conseil) est à cran car il sait que c’est bientôt la fin pour tous. Il n’y a plus de pièces pour réparer les systèmes vitaux, il n’y a plus d’air, trop de gens pour pas assez de ressources. Bref ils sont tous foutus, et ça fait apparemment des années qu’ils le savent mais là, c’est imminent.
Le problème des choix commence là : dans un univers aussi limité que l’Arche (spatiale), la moindre broutille, la moindre bricole faite de travers et tu es un “délinquant” traité comme un criminel et c’est la peine de mort assurée par “envoi dans l’espace” (sas de décompression) : littéralement on est éjecté. Déjà sur le plan moral, la disproportion de la sentence et du “crime” pose un problème.
Puis, on nous présente une enfilade de “solutions” non plus à l’étiolement mais à l’extinction imminente des ressources : ceux qui veulent mourir te saluent. L’équivalent d’un “plan de départ volontaire” en entreprise. Si tu veux mourir (par exemple pour que tes enfants vivent) c’est bien.
Et tu regardes et tu te dis c’est cruel, et c’est atroce. Culpabiliser les gens de cette façon pour les pousser au suicide organisé. Mais on s’accroche au “c’est pour sauver les enfants”. 
Et puis la décision suivante du Conseil, qu’est-ce donc ? Non mais c’est pas suffisant. Les enfants qu’il fallait sauver dix minutes plus tôt, on est prêt à les envoyer sur Terre pour officiellement savoir si elle ne serait pas redevenue “vivable” (normalement c’est totalement impossible). Le principe derrière tout ça c’est qu’ils auront “une chance de survie”. C’est ce qui est dit. Mais techniquement on les envoie à la mort.
Justification : c’est une question de semaines pour qu’on soit tous morts si on est aussi nombreux avec si peu d’air et de nourriture…
Et ce n’est que le début… Je pense qu’il y a une sorte de fascination morbide dans le “jusqu’où vont-il aller ?”.
La langue du coin : parlez-vous créole ?
Pour parler d’un truc beaucoup plus sympa sur la série et au risque de spoiler, les survivants de l’Arche ne sont pas les derniers survivants Terriens.
Très vite, ils vont réaliser qu’il y a plus que des animaux flippants ressemblant à des expériences de labo ratées sur cette planète. Il y a des autres gens. Et pas de bol, ils ont l’hostilité dans le sang.
Ce qui est intéressant (pour moi) chez les “Natifs”, et qui rendra toute immersion difficile pour des lecteurs de passage dans le fandom, ne connaissant pas la série, et qui ne parlent pas anglais : c’est l’abâtardissement de la langue anglaise en une forme phonétique simplifiée. Ce n’est pas très politiquement correct mais certains sites le définissent comme “un créole anglais”.
Si vous prenez une fic au hasard, (et si elle suit le canon et n’est pas Univers Alternatif
) très vite, vous allez avoir une accumulation de mots exotiques comme trikru, skaikru, azgeda, natbleda, heda, praimfaya… dont toutes les conversations sont saupoudrées dans la société des “Natifs” (survivants miraculeux, rendus à un stade hésitant entre la Guerre du feu pour les costumes et une vague féodalité médiévale pour la société).
Il y a des sites consacrés à cette langue (le trigedasleng). Je ne cite que des mots mais ils font des phrases. A mon sens, c’est moins pire que du Klingon ou du Dothraki. On a une chance là aussi.
un mot aussi bizarre que praimfaya (prononcer praïmfaya) est en réalité “Prime Fire” (jour de l’explosion nucléaire qui a embrasé la planète dans un feu primordial).
Les “Skaikru” (ou Skai kru) qu’on nous traduit “évidemment” comme “le peuple du ciel” c’est parce que ce sont les “sky crew”.
Et on a comme comme ça une série de 12 peuples portant des noms transparents si on comprend d’où ils viennent (tri pour Tree : peuple de la forêt, des arbres littéralement), le peuple des “glaces” où la glace n’est plus “ice” mais “az”
Il y a même la ville de Tondici (je vous le fais en français) sinon c’est Tondc) dont le nom provient d’un panneau effacé pour Washington DC. 
Donc à tous ceux qui vont essayer de débouler dans des fanfics la fleur au fusil : courage.
Nota : les gens de l’Arche eux parlent un anglais “normal” mais avec des petites expressions adaptées comme “Float you” (float yourself) qu’on pourrait traduire dans l’intention par " Va mourir", et qui provient du système de mise à mort sur la station : les gens éjectés dérivent dans l’espace (évidemment sans combinaison hein ?).
Malgré tous ses défauts, la série est considérée comme palpitante, avec de gros challenges sur les questions éthiques.