SERIE "The Rings of Power" (Amazon Prime) - NON, Galadriel n'est pas une abrutie

Je me suis déjà plaint de la psychologie simpliste de Galadriel dans la série.

Histoire d’étayer un peu mon propos et de réduire l’effet « Vieille baderne qui ronchonne dès que l’on touche à son légendaire », je voudrais partager ici quelques réflexions sur la nature des elfes et les motivations de ce personnage de premier plan : Galadriel.

Dans ce premier post, je voudrais planter le décor sur la psychologie des elfes.

Créatures d’essence et d’existence

Les elfes
Dans le Silmarillion, l’opus de Tolkien couvrant le premier âge du monde, les elfes tiennent le haut du pavé et combattent le mal. Mais ils ne sont pas les braves gens purs que nous laisse entrevoir la série.

Les Seigneurs Elfes ont fait, autrefois, acte de fierté, volonté et de liberté. Fëanor, refusant de sacrifier ses Silmarils pour restaurer les deux arbres primordiaux dispensateurs de lumière, choisit l’égoïsme contre l’altruisme, car l’artefact est une part de lui-même. Il fait là, librement, un choix très engageant, qui définit ses priorités et sa morale - très existentialiste en somme. Pas du tout la posture de l’elfe millénaire et sage optant pour le bien commun en Terre du Milieu…

Mais les conséquences de son choix prennent des dimensions cosmiques. Les Valar trouvent une solution à la mort des arbres sans le secours de leur lumière capturée dans les Silmarils, ce qui conduit à la genèse du soleil et de la lune. La palette des possibles s’en trouve réduite pour le monde, car plus jamais l’origine de la lumière ne sera remise en cause dans le cosmos Tolkiennien, comme elle l’avait été auparavant. L’ordre du monde se modifie, ou plus exactement l’essence du monde se précise, se fige un peu plus, ce qui va de paire avec le rétrécissement du champ des possibles.

Puis le sort s’acharne, sur le Seigneur-Elfe mais également sur son peuple, lorsque le chef d’œuvre de Fëanor lui est dérobé par un esprit du néant. Suivi par ses fils et sa tribu, il jure alors de le reprendre, l’univers dût-il se dresser contre lui - la faute collective s’aggrave. Car ce serment s’entache rapidement d’un crime abominable, lorsque les Noldor massacrent les Teleri qui refusent de leur porter assistance dans cette quête. Il s’ensuit la litanie des malheurs du Premier Age. Précipiter l’essence du monde par des décisions et des actes démesurés - d’une trop grande liberté, ou d’un trop grand égoïsme ? - se solde par une sanction colossale.

Au Second Age le schéma se répète : la séduction de Sauron entraîne à leur perte les Elfes d’Eregion, créateurs des anneaux de pouvoir, forgés pour préserver la beauté des atteintes du temps. Jamais plus, par la suite, les Elfes ne seront capables de créer des objets aussi merveilleux. Leur essence s’affirme de plus en plus, comme celle du peuple aux œuvres formidables, qui les inventa autrefois, sans plus jamais réitérer l’exploit. Le Seigneur des Ténèbres, en détournant l’usage des anneaux, propose aux seigneurs des peuples libres un choix existentiel, sinon existentialiste : une forme d’esclavage éternel sous couvert de l’immortalité.

Puis à nouveau l’influence corruptrice de Sauron sévit, cette fois sur une société humaine, celle de Númenor, élève et amie des Elfes. Son roi commet le crime d’inceste –Ar-Pharazon épouse de force sa cousine Tari Miriel - et part à l’assaut du séjour des Valar. Les Hommes sont hantés par le spectre de la mort. Númenor corrompue qui tente de renverser l’ordre du monde en conquérant l’immortalité, est alors engloutie. Arda s’en trouve rétrécie, recourbée désormais sur elle-même, et la voie vers les Terres Immortelles devient inaccessible à tout autre vaisseau que ceux de l’Elfe Cirdan. La forme sphérique de la Terre est désormais fixée irrévocablement, son essence assujettie toujours plus étroitement.

Les Elfes à l’époque de la guerre de l’Anneau, trop de fois trompés par le Seigneur des Ténèbres, ne se laisseront plus prendre à ses mensonges. La plupart des Elfes sont las de poursuivre un combat qui leur parait vain et se languissent des Terres Immortelles. Les Eldar, aux forces déclinantes, semblent avoir épuisé leur capacité à réinventer le monde, à en renouveler la beauté. Leur « capital existentiel » - limité même pour des créatures immortelles - largement entamé par la profusion créatrice des âges précédents, s’est peut-être trouvé amoindri en raison des crimes perpétrés par les Noldor.

Un trait elfique par excellence : la beauté
Bien sûr, les Elfes sont beaux. Mais je parle surtout de leur attrait pour la création artistique, leur insatiable besoin d’exprimer, de générer la beauté.
Le Silmarillion précise, dans un contexte marqué par la domination des Elfes : « Pour les plus humbles comme pour les plus grands, il est une œuvre qu’il ne leur est donné d’accomplir qu’une fois, et dans cette œuvre leur cœur se met tout entier. » En Terre du Milieu, l’accomplissement des Elfes s’opère dans les œuvres de beauté, tant de la main que de l’esprit, mais l’affliction du mal réduit d’autant la capacité des auteurs à produire d’autres chefs-d’œuvre. Lorsque Haldir déclare: « Le monde est en vérité empli de périls, et il y a en lui maints lieux sombres. Mais il y en a encore beaucoup de beaux et quoique dans tous les pays l’amour se mêle maintenant d’affliction, il n’en devient peut-être que plus grand. », le Galadhrim marque le besoin viscéral des Elfes pour la beauté, le regret des origines immaculées, non souillées par le mal. L’essence elfique s’affirme dès leur naissance et n’est jamais si affirmée – l’amour profond de la beauté - qu’au moment où les Elfes y renoncent en Terre du Milieu.

Et c’est volontairement que les Elfes, lassés de faire face éternellement aux maux engendrés par les choix de jadis, consentent à se retirer :

« (…) A la disparition de l’Unique, les Trois feront défaut et beaucoup de belles choses passeront et seront oubliées.

- Pourtant tous les Elfes sont disposés à courir ce risque, dit Glorfindel, si par-là le pouvoir de Sauron peut être brisé et la peur de sa domination écartée à jamais. »

Les Elfes ont eu l’occasion d’exercer leur libre arbitre, ils en ont usé avec orgueil, et ont assumé des conséquences lourdes. Maintenant qu’ils s’effacent, renonçant aux flamboyances rebelles et créatrices et au dépassement d’eux-mêmes, leur nature se fige. Ils n’évolueront plus, car les Hauts-Elfes n’ont plus rien à accomplir qui n’ait été fait. Ils s’inclinent et acceptent le pardon des Valar, rejoignant à la fois la demeure séculaire de leur peuple et leur essence assignée. La Dame de Lorien le résume ainsi : « Je diminuerai, j’irai dans l’Ouest, et je resterai Galadriel. »

Et les hommes, dans tout ça ?
À la fin du troisième âge (l’époque de la Guerre de l’Anneau), le genre humain s’émancipe de son enfance baignée des merveilles elfiques et des mythes de la création, alors que s’effacent les êtres de lumière, témoins et acteurs des premiers âges du monde.

La Terre, débarrassée autant que possible des conséquences des choix des Elfes, est progressivement remise entre leurs seules mains. Dans ce champ à présent libre de toute destinée, le mortel à la courte vie (à la courte vue ?), peut dès lors exercer son droit – son devoir ! – de liberté et de courage, supporté par son instinct de solidarité.

« Mais je (Eru) donnerai aux Atani un pouvoir différent. Et il souhaita que les cœurs des Humains soient toujours en quête des limites du monde et au-delà, sans trouver de repos, qu’ils aient le courage de façonner leur vie, parmi les hasards et les forces qui régissent le monde, au-delà même de la Musique des Ainur, elle qui fixe le destin de tous les autres êtres. Et que leur activité fasse que tout en ce monde soit achevé, en sa nature comme en ses actes, que toutes choses soient accomplies, des plus grandes aux plus petites. ».

La latitude accordée aux hommes est immense : rien ne limite l’être humain, sa destinée se trouve au-delà de ce qui a été écrit – ou chanté, en l’occurrence. La totalité de ce qu’il adviendra du monde sera de leur fait et les Humains définiront la nature du monde ! Et si les actions des hommes doivent in fine participer de la gloire du Créateur, l’humanité n’en est pas avertie, de sorte que sa liberté reste intacte.

Mais les Hommes, trompés par les mensonges du Seigneur des Ténèbres, subissent l’angoisse de la mort. Car la mort et le sort des humains restent un mystère, même pour les Valar. L’inconnu terrorise et la séparation est une douleur insurmontable : « Si c’est là le don de l’Unique aux Hommes, il est amer à recevoir, » gémit Arwen qui se révolte comme approche la mort de son époux.

Pourtant il n’est plus temps pour Aragorn d’exercer sa liberté si absolue, car « cette liberté accordée aux Humains ne fait qu’un avec le fait qu’ils ne passent que peu de temps à vivre sur ce monde, sans y être attachés, et qu’ensuite ils s’en vont vers un lieu inconnu des Elfes, alors que ceux-ci restent et resteront jusqu’à la fin des Temps. »

Le sens de la vie et de la mort (rien que ça !)
Qu’est donc exactement ce « don de la mort » accordé aux humains par le Créateur, en opposition complète avec le destin des Elfes ? Serait-ce la grâce de ne plus voir indéfiniment la beauté dépérir autour de soi ? Ou la faculté de conserver pendant sa courte vie, son sentiment farouche de liberté et toute l’intensité du désir de créer ? Ou encore une forme de pardon, permettant à l’Homme de ne pas faire face éternellement aux conséquences de ses choix, quitte à les laisser en héritage à ses descendants ?

À moins qu’il s’agisse simplement de la bénédiction d’un droit à l’oubli, d’une seconde chance. Mais quoi que soit ce don de la mort en définitive, il suppose, pour que l’être humain en profite de son vivant, qu’il garde une confiance supérieure dans les desseins du Créateur.

Aragorn soutient Arwen par des paroles d’espoir - « Nous devons partir dans la tristesse, mais non dans le désespoir. (…) Nous ne sommes pas liés à jamais aux cercles du monde et, au-delà, il y a plus que le souvenir. » - mais le Roi ne s’écarte pas de sa résolution. Elessar, « dernier roi des jours anciens » appointe lui-même l’heure de son départ, choix suprême préservant sa dignité, existentialiste dans le sens qu’il a de toute force donné à sa vie, mais adhérant pleinement à l’espoir chrétien d’une vie post-mortem…

Et peut-être le don du Créateur, accordé en contrepartie de la brièveté de la vie humaine, est-il la prolongation in extremis de cette liberté humaine : la faculté d’inventer son destin par-delà la mort, en dehors du cadre d’Arda, libéré des fautes et des contingences de la chair et du passé.

Paradoxalement, la promesse chrétienne d’une vie après la mort fait des hommes des créatures d’Existence, en repoussant leur fin. Car le secret qui entoure l’ « Après » de ce départ, lui confère un potentiel de liberté existentielle.

Conclusion
Ainsi s’opposent, à mon avis, les créatures pour qui l’Essence précède l’Existence (les Elfes) et les créatures dont l’Existence précède l’Essence (les Humains), suivant la formule de Jean-Paul Sartre.

Ce petit article est la conclusion d’un essai plus large sur la cohabitation de l’Existentialisme et du Christianisme dans l’oeuvre de Tolkien. Je m’en sers ici, uniquement pour illustrer la profondeur des personnages elfiques, au premier rang desquels figurent Galadriel et Elrond.

Parce que je trouve que la série leur a un peu raboté envergure et profondeur…

Quelques références pour les patients et les pointilleux...

Tout d’abord les lampes Illuin et Ormal, détruites par Morgoth, puis les arbres Laurelin et Telperion de Valinor, abattus et asséchés par Ungoliant l’araignée du néant, et enfin Anar et Isil, leurs derniers fruits – soleil et lune - placés au firmament. Le Silmarilion.

For the less even as for the greater, there is some deed that he may accomplish, but once only. And in that deed his heart shall rest. Le Silmarillion, Quenta Silmarillion, Chapitre Neuf – La fuite des Noldor.

The world is indeed full of peril, and in it there are many dark places. But still there is much that is fair, and though in all lands love is now mingled with grief, it grows perhaps the greater. Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l’Anneau, Livre II Chapitre Six – La Lothlorien

When the One has gone, the Three will fail, and many fair things will fade and be forgotten. - Yet all the Elves are willing to endure this chance,’ said Glorfindel, 'if by it the power of Sauron may be broken, and the fear of its dominion be taken away for ever.” Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l’Anneau, Livre II, Chapitre Deux - Le conseil d’Elrond.

I will diminish, and go into the west, and remain Galadriel. Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l’Anneau, Livre II Chapitre Sept – Le miroir de Galadriel

But to the Atani I will give a new gift. Therefore he willed that the hearts of Men should seek beyond the world and should find no rest therein. But they should have a virtue to shape their life, amid the powers and chances of the world, beyond the Music of the Ainur, which is as fate as all things else. And of their operation everything should be, in form and deed, completed, and the world fulfilled unto the last and smallest. Le Silmarillion, Quenta Silmarillion Chapitre Un – Au commencement des jours.

For if this is indeed, as the Eldar say, the gift of the One to Men, it is bitter to receive. - In sorrow we must go, but not in despair. Behold! We are not bound for ever to the circles of the world. And beyond them is more than memory! Le Seigneur des Anneaux, Appendice A - Fragments de l’histoire d’Aragorn et d’Arwen

It is one with this gift of freedom, that the children of Men dwell only a short space in the world alive, and are not bound to it, and depart soon whither the Elves know not. Whereas the Elves remain until the end of days. Le Silmarillion, Quenta Silmarillion Chapitre Un – Au commencement des jours.

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Woah, c’est vraiment une profonde analyse, on voit que l’univers te passionne et tu réfléchit dessus depuis un moment ^^.

Je suis pas d’accord sur quelques petits détails comme seuls les navires de Cirdan peuvent atteindre Aman. Il me semble qu’il existe d’autres ports elfiques que les havres gris mais surtout, Legolas construit lui-même son propre bateau après le départ de Cirdan.

L’espoir d’une vie après la mort n’est pas franchement une particularité chrétienne, toutes les religions parlent d’une existence après la mort ou l’essence de l’individu continue à vivre.

Des détails mais je voulais quand même les pointer^^. Toutefois, maintenant j’aimerais savoir ce que ton analyse a à voir avec le show et Galadriel?

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Salut à tous
Je rappelle, s’il est besoin, que je ne parle qu’au nom d’une simple spectatrice de la série, sans possibilité de comparer avec les livres. Je juge les personnages et l’intrigue en fonction exclusive de ce qui est montré ou suggéré.

Oui, moi aussi.
Étant donné que je ne suis pas au fait des critiques concernant son éventuel abrutissement !

Que je lui trouve un bon gros côté Jeanne d’Arc dans le costume et dans sa détermination à partir en croisade, n’écoutant qu’elle même et sûre de son bon droit, ok.
Qu’elle ait zéro sens de la diplomatie dans les épisodes où elle cherche une alliance, ok. Le diplomate consommé, c’est manifestement Elrond… Et un peu plus Halbrand.
Mais on devine qu’en tant que gradée militaire, elle n’a aucune habitude d’être contredite ou qu’on discute ses ordres. Et son sens de l’urgence n’était pas né d’une illusion. C’est ennuyeux, mais elle avait raison, semble-t-il. :laughing:

Elle ne reste que quelques épisodes dans la position d’une Cassandre cassante et va-t’en guerre que personne ne croit.

Que son personnage présente des anfractuosités sur une paroi qui aurait pu être trop lisse est bienvenu. Qu’elle rame pour obtenir ce qu’elle veut ou échoue, tant mieux ! Dans le cas contraire, elle aurait été décredibilisée et étiquetée comme Mary-Sue.
Je ne la trouve pas « plaisante » mais… C’est bien ! :laughing:

Marre des godiches qui font tapisserie en ne servant à rien de bien utile comme faire-valoir ou trophée…
Marre aussi des méchantes meurtrières parce qu’elles sont… bah, folles furieuses (faut que j’arrête de regarder Gotham, moi).

Je revendique le droit de Galadriel d’être un peu bourrine, énervante, sanguine, méfiante, autoritaire sous une apparence gracile bien trompeuse, mais aussi une guerrière expérimentée et très efficace. Quand elle se pose cinq minutes (ce qu’elle n’a pas l’air de s’autoriser souvent), transparaît le recul que peut avoir quelqu’un qui vit depuis longtemps.

Le personnage télévisuel semble pour l’instant entièrement mû par ce qui apparaît comme un désir de vengeance, mais qui n’est peut être que l’inflexibilité d’une promesse à un mort admiré / aimé, dont elle ne peut / veut se dédire…

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Pfff, maintenant, après avoir lu tout ça, je n’ai pas pu empêcher mon cerveau de réfléchir au sujet. Pour une fois que j’assumais pleinement ma flemmardise ^^

Alors,

Oui, moi aussi. ^^


D’abord, abrutie Galadriel ? Certainement pas !
En fait, je trouve plutôt son personnage gâché. A force de ne rien nous expliquer, elle en devient caricaturale et je trouve ça dommage.

D’abord, par ses motivations et son obsession.
Mue par un désir de vengeance ? Soit …
Mais jamais elle ne doute ? Jamais elle n’hésite à sacrifier la vie des autres pour satisfaire sa mission personnelle ? Jamais elle n’admet que certains peuvent ne pas avoir la même rage et la même détermination ? Elle souffre de la perte de son frère et des siens morts au combat certes mais pourquoi aller en sacrifier d’autres ?
A-t-elle alors un autre dessein ? Une autre motivation qui la pousse à aller toujours plus loin ? J’aurais adoré l’entrevoir et à un certain moment, j’ai même cru que j’aurai une réponse quand on lui demande pourquoi elle continue de se battre. Sa réponse ? « Parce que je ne peux pas m’arrêter. » Kof kof kof … et ??? C’est tout? Et on la suit à la bataille avec un argument aussi percutant ?:eyes: mais :rofl: !

Là, j’avoue que s’ils avaient ajouté un truc suggérant qu’elle avait eu un rêve prémonitoire, qu’on lui avait parlé d’une prophétie, ou, et là j’aurais applaudi chaudement, qu’elle combat de le Mal de peur d’y succomber … Franchement, au niveau du scénario, ça prenait même pas 20 sec et ça changeait tout.
Là, elle fait un peu trop robot pré-programmé à mon goût. D’ailleurs même le fait que l’actrice bouge si peu les lèvres en parlant commence aussi à m’énerver.

En gros, j’aurais aimé entrevoir des failles, des doutes, des faiblesses, (des éléments de son passé puisque c’est ainsi que la série commence) si déjà on faisait les elfes si semblables aux humains, alors autant y aller franco. :face_with_hand_over_mouth:

Ensuite, j’ai du mal aussi parce que je ne retrouve pas LA reine Galadriel. LA somptueuse et charismatique reine des Elfes. Alors, oui, de l’eau a coulé sous les ponts entre les évènements des « Anneaux de pouvoirs » et ceux du « Seigneur des Anneaux », oui, tout le monde n’est pas Cate Blanchett dans les années 2000, mais comment deux personnages peuvent-ils être si diamétralement opposés ? :face_with_monocle:
Bon, cette sensation est peut-être due au fait que, de Tolkien, je n’ai lu que le Seigneur des Anneaux et ce, il y a presque 20 ans maintenant. De plus, je suis un peu perdue dans la cosmogonie de la Terre du Milieu, Numenor et autres terres lointaines, alors je n’ai peut-être pas saisi toutes les subtilités ? Ou peut-être que justement, il va se passer un évènement terrible qui la fera changer du tout au tout ?

Au final, il manque pas grand-chose pour me rendre le personnage vraiment intéressant, sans pour autant être sans faille. Ce n’est pas que je la trouve attachante ou pas, « plaisante » ou pas, c’est que je la trouve mal cernée, baclée en quelque sorte. Ce qui est fort dommage, je suis sûre qu’elle est certainement beaucoup plus complexe et plus profonde que ça. :cold_sweat:

Côté personnage féminin, j’ai largement préféré La Reine des Nains. Autoritaire avec tout le monde et qui râle sur ses mômes :rofl:, dissimulatrice, méfiante aussi, un peu égoïste … mais cohérente cela dit. :slight_smile:

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Si tu veux des informations sur la cosmogonie de la Terre du Milieu, je peux t’aider si tu veux^^

Galadriel est censée être jeune (lol) dans le show, qui n’as pas l’expérience et la sagesse de son alter ego futur et ses ambitions restent encore à satisfaire. L’idée est qu’elle a beaucoup mûri et s’est beaucoup assagi. Et elle a appris à vivre avec la part sombre alors que dans le show, dans sa jeunesse, elle lutte pour ne pas se laisser consumer par elle.

J’aime beaucoup Disa aussi, j’ai beaucoup apprécié son discours ambitieux dans le dernier épisode qui montre une autre facette de sa personnalité que la mère et l’épouse qui prie la pierre.

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Merci pour votre lecture attentive.
C’est tout simple : Galadriel est le personnage du SdA qui porte tout le destin des hauts-elfes. Elle en est la quintescence. Il n’y a aucun sens à parler de son destin à elle sans parler de celui de tous les Hauts-Elfes.

  • le premier post décrit comment je les vois à partir du livre SdA. Mais évidemment, à chacun son point de vue.

  • dans le film SdA, le réalisateur s’est appliqué à nous présenter les hauts-elfes sous un angle raisonnablement subtil. Il a son interprêtation du Livre, qui lui parait assez fidèle mais ce n’est pas l’essentiel : c’est surtout cohérent et crédible, donc intéressant.

  • dans la série Anneaux de Pouvoir, ces pauvres elfes sont rabaissés à la posture de figurants et victimes. La série ne garde que les artefacts en ratant complètement les symboles. La faute originelle des hauts-elfes est gommée, leurs ambitions viscérales sont ignorées, leur préoccupation passe du « désormais nous allons vivre heureux » au « oh zut nous sommes condamnés » en regardant flétrir les feuilles de leur arbre. Et de farfouiller vers une solution « technique », chercher l’antidote qui pourrait guérir tout ça.
    J’ai l’impression de regarder My Little Pony…

Mais je vois que la plupart des spectateurs non pollués par des expériences antérieures trouvent ce personnage attrayant. J’en suis sincèrement heureux pour vous tous.
Moi j’y arrive pas… :disappointed_relieved:

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Je ne pense pas qu’on puisse dire que connaitre une œuvre originale par rapport à un produit dérivé soit « être pollué ».

Le phénomène est naturel.
Qui n’a jamais été déçu de voir qu’une adaptation de livre en jeu, de film en série, ou l’inverse, n’était pas fidèle ce qu’il avait aimé ?

C’est l’adaptation même qui est risquée mais elle a des vertus cachées.

Parfois, des spectateurs se tournent vers la source et font une expérience différente et supplémentaire.

On aime telle ou telle version. Le tout est de bien poser ici de quelle Galadriel on parle.

Le monde de la fanfiction connait intrinsèquement le germe des déviations et modifications. Les « canon-freaks » y côtoient les faiseurs d’univers alternatifs.
C’est le jeu. :smiley:

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C’est vrai, je comprends que la série a du compresser l’histoire pour pouvoir aborder le sujet des Silmarils, pourquoi ils sont importants, pourquoi les elfes haissent Morgoth au point de quitter une terre d’allégresse pour le combattre. Mais ça présente trop les elfes comme des héros partant combattre le mal avec altruisme pour une noble cause alors que leurs motivations sont loin d’être nobles. Galadriel est résumé à la soeur-guerrière à la recherche de vengeance, l’épouse, la mère et la reine ambitieuse sont laissé de côtés alors que ça aurait été intéressant d’explorer aussi ces facettes.

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