Une zone de confort ?
C’est amusant de réaliser certaines choses que l’on avait pas forcément remarqué auparavant. Mais je suppose que j’en ai une aussi, un espace dans lequel je me tiens depuis des années.
Ma routine, c’est l’aventure. J’ai été bercé depuis tout petit, surtout via ma culture cinématographique, d’un univers d’aventure, des grandes épopées. Ou les gentils sont beaux et les méchants sont laids. Enfin, ça c’était ma vision d’enfant, les choses ont évolué avec mes autres découvertes et ouvertures à travers le temps.
Mais oui, les récits d’aventure restent ma facilité, le genre vers lequel je me tourne le plus vite. Généralement les idées viennent vite, les scénarios affluent et je n’ai plus qu’à prendre un peu de temps pour écrire. Mais je ne me limite pas, au cours du temps j’ai traversé de nombreuses aventures au travers de nombreux fandoms.
Le premier, le fondateur : Metal Gear Solid.
A l’époque, sur un forum de jeuxvidéo . com, j’ai rencontré une bande de gars qui faisait du jeu de rôle sur MGS 3, si je ne me trompe pas. Je me suis lancé la dedans, un jeu de rôle en ligne par écrit, avec des inconnus, via un forum. C’était en 2003, 2004 dans ces eaux là. Les balbutiements d’internet, les trolls, etc. Mais on s’éclatait. Beaucoup écrivait façon forum, tout petits posts, langage SMS, smiley à tout va, etc. Mais moi non, j’ai toujours aimé écrire, alors je faisais l’effort d’écrire correctement. Puis, petit à petit, beaucoup de gens ont arrêtés, mais d’autres sont arrivés. On s’est retrouvé à un petit groupe, une dizaine, guère plus et on écrivait, on écrivait énormément. A l’époque on aimait même se dire qu’on avait certainement écrit le plus grande fanfiction en groupe au monde. Oui, on était orgueilleux. Mais on écrivait à fond. On avait tous nos personnages principaux, nos propres PNJs et on articulait les histoires de chacun autour de la grande histoire que nous avions créé.
Qui dit Metal Gear Solid dit espionnage, action, un côté un chouilla cyberpunk, une ambiance un peu western à l’occasion, etc. Mais la globalité était une aventure, une grande aventure à plusieurs personnages, plusieurs péripéties, plusieurs conclusions, etc. Ce furent mes premiers grands travaux d’écriture, et ils sont restés très ancrés en moi. Le nom de mon personnage d’alors est un pseudo que j’utilise encore énormément, après presque 20 ans.
Mes premières Fanfics, Harry Potter.
Sur la fin de ce forum, non seulement parce que nous avions tous grandi et parce que nous étions chacun passés à autre chose, le forum fut lentement déserté. Un peu avant la fin, peu après la sortie du Tome 5 d’Harry Potter, j’ai eu envie d’écrire là dessus. A l’époque, il avait été annoncé que nous allions devoir attendre un certain temps avant la sortie du tome 6…alors, comme beaucoup d’autres à l’époque, je me suis dit que j’allais écrire ma propre suite.
Du coup je passais d’un univers militaire, espionnage, un peu science fiction…à de la magie, et pas n’importe laquelle, celle d’Harry Potter. J’introduisais un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Un tournoi de magie au sein de l’école (ayant pour but masqué d’entraîner la jeunesse au combat face aux sombres jours qui approchaient), de l’amour, de la magie, de l’amitié, des péripéties et un zest d’humour, bref du Harry Potter. Et croyez le ou non, mais j’ai pondu un tome, mon tome 6 à moi. Aucun souvenir de sa taille en nombre de pages, mais je me souviens avoir quand même beaucoup gratté. Jamais eu la motivation d’attaquer ma version du sept par contre.
Encore une fois je restais dans l’espace de l’aventure, mais aucune peur à l’idée de changer de fandom, ni même d’aborder des thèmes beaucoup plus légers, avec des personnages plus jeunes et leurs amourettes, etc.
Je renchérissais avec Harry Potter quelques années plus tard…en 2011 ans ces eaux là avec une histoire faisant suite à Harry Potter. J’introduisais un nouveau personnage principal dans un monde où les divers pays pratiquant la magie étaient plus unis. Mon personnage entrait à Poudlard en première année après avoir quitté son pays natal, l’Italie (car son père était une sorte d’ambassadeur dans les nouvelles relations internationales du monde magique). L’histoire ne s’appelait plus « Harry Potter » n’étant là qu’un personnage seconde très important, mais simplement « Poudlard » si je me souviens bien. Harry de son côté était devenu un Auror renommé, particulièrement pour avoir traqué durant ses années après Poudlard les partisans de Voldemort.
J’avais des milliers d’idées et je les ai toujours…je n’ai jamais pu avancer bien loin. D’une part, trop d’idées, d’autre part pas le temps. A 21 ans à ce moment là je finissais mes études, j’avais un concours à préparer, j’ai rencontré celle avec qui je partage actuellement ma vie, etc. Mais encore une fois je me lançais dans un grand récit, une grande « aventure ».
NB : C’est à cette époque aussi que m’est venue l’idée de ma plus grande aventure.
Retour à l’enfance, un petit passage par Dragon Ball.
Entre mes 22 et 30 ans…sans dire exactement quand, je me suis lancé non pas dans une, ni deux, mais trois fictions Dragon Ball. Datant de la fin du Club Dorothée, j’ai toujours connu les animes et Dragon Ball est celui qui m’a le plus marqué. Je l’ai redécouvert en étant ado via internet puis un jour, plus vieux encore, j’ai décidé d’écrire.
Mais écrire quoi ? Dragon Ball fait partie de ces fandoms qui existent depuis longtemps, qui comptent une immense communauté à la fois d’anciens et de nouveau, et qui évolue à chaque nouvelle génération. Tout avait déjà été écrit, des suites, des préquelles, des What If, des récits précis sur un perso, des histoires d’amour, de ■■■, etc. Voilà que j’arrive et décide de mettre les mains à la patte. Trois récits, le premier une suite, le deuxième un What If et le dernier une autre suite. Et l’ensemble a plutôt bien marché. Nous sommes là toujours dans le registre de l’aventure, avec plus d’actions et cette petite touche relative au manga éponyme. Mais cela n’en restait pas moins qu’une aventure de plus.
La dernière en date, Gantz.
Et pour finir, ma fanfic actuelle publiée sur ce site, au sujet de Gantz. Encore un manga, et encore une aventure. Certes le ton cette fois ci est tout autre, plus cru, plus violent, plus gore, plus vulgaire, à l’image du manga en lui même. Mais sous les travers de cette fic aux accents de violence, de survival horror, de scènes crues, comme le veux le manga, celà n’en reste pas moins de l’aventure.
Un jeune homme se retrouve paumé dans un jeu de Gantz et cherche à survivre. Il rencontre des acolytes, des sortes de mentors et doit surmonter de nombreuses péripéties pour s’en sortir. Un récit classique des histoires d’aventure.
Cet historique dépeint, il est important de saisir l’importance d’un thème aussi large. Au cours des années j’ai pu mélanger ces diverses histoires avec des thèmes secondaires divers et variés. L’aventure n’est pas obligée d’être belle, douce, faîte de grands paysages et de princes et princesses.
C’est un style avec lequel j’ai toujours jonglé et avec lequel je jongle encore concernant l’écriture de mon histoire originale.
Pourtant l’on saisi bien l’importance de cette zone de confort lorsque l’on réfléchit au reste, la totalité du reste. J’ai réfléchi parfois à d’autres thèmes, comme le policier, le polar et le thriller et rien ne me vient. Le peu d’histoire que j’arrive à organiser se perd vite en conjoncture ineptes et déjà vues cent mille fois. Un roman d’horreur alors, ou d’épouvante, comme les Stephen King que je lisais au lycée (Bazaar, mon préféré.), mais encore une fois, n’arrivant même pas à m’effrayer moi même, je juge mes compétences à faire peur aux autres proches de zéro.
Alors écrire de la romance ? Oui, je suis assez doué pour le faire, mais généralement de manière assez « clichée », ou, sans être aussi catégorique, un peu simple. D’autant que les romances que j’écris sont généralement imbriquées dans une aventure et en font parties, servent un intérêt. Ecrire de la romance pour simplement écrire de la romance, c’est un tout autre challenge. Surtout une bonne romance, qui soit ou très touchante, ou comique, voir même à l’opposé et faire dans le dramatique. C’est au delà de mes compétences. Ma chère et tendre me l’a toujours dit, je n’ai rien d’un romantique.
La zone de confort est en effet une limitation, quelque chose qui peut, à terme, nous faire sentir comme un manque. Ne serait-ce que par curiosité, on se demande si l’on pourrait écrire autre chose, un autre thème, un autre fandom ? Et devant la feuille blanche, on s’en sent incapable, ou tout au mieux on griffonne quelques lignes, paragraphes, pages pour les plus courageux, que l’on considère mal. La zone de confort perturbe, on ne veut pas en sortir et lorsque l’on essaie on ne semble pas y arriver. Pourtant le problème peut-être aussi vu sous un autre angle. Un angle de patience, de travail, et de simplement savoir quand vient le bon moment. L’expérience peut débloquer une nouvelle idée, une nouvelle vision. La vie peut vous apprendre un petit quelque chose permettent d’orienter sa plume vers un autre style. Aucun écrit, même raté, même moyen n’est anodin, toutes pages et ces papiers au delà du confort ne sont que des essais, des petits progrès vers autre chose. En tant qu’auteur, je crois qu’il est important de toujours tester, quitter à chiffonner une page à la fin. L’important quand on écrit, c’est d’écrire.
Et enfin, il faut malgré tout chérir cette zone de confort, c’est une partie de vous tout comme vous en fait partie. C’est là que votre imagination prolifère, que votre monde s’élargit, que vos mots prennent vie. Et avec le temps et l’expérience, cette zone ne fait que s’élargir encore et encore. On y ajoute toujours une petite touche, un nouveau type de personnage, une nouvelle ambiance, un nouveau ressenti. Tout ce qui se trouve dans cette zone de confort, c’est ce qui nous fait principalement vibrer, elle évolue avec nous, on cherche à l’entretenir, à la faire grandir, à la partager, à lui donner vie. Si Molière avait décidé d’écrire des tragédies, aurait-il eu un tel succès à son époque ? Imaginerait-on aujourd’hui Shakespeare écrire des farces burlesques ? Tolkien en écrivain de science fiction ? Agatha Christie en génie des romans d’amour ? Robin Hobb en maîtresse du cyberpunk ? Sans vouloir m’avancer au sujet des ces grands auteurs, peut-être eux aussi ont eut des idées, des centaines, des milliers même au delà de ce pour quoi ils étaient connus et reconnus. Mais qui sait si ils ne griffaient pas au coin d’un papier quelque chose de très différent. Loin de moi l’idée de nous comparer à eux, quoique, avoir du succès en écrivant, c’est tout ce que je nous souhaite. Non, l’important c’est de savoir que si l’on est bon dans une chose, on est capable d’être le meilleur. Et même si on ne le devient pas, ou que nous n’avons pas la prétention de le devenir, il faut toujours être fier de son domaine, de ce que l’on aime, de cette zone de confort qui fait partie inhérente de notre vie, de notre histoire, et des histoire que nous écrivons.
Je n’avais pas participé sur ce forum depuis longtemps, mais je dois avouer que ça fait du bien.
Merci à ceux qui auront lu tout ceci.
Enjoy !