Bon, moi je ne suis pas la « fan à fond »
Mais j’ai quand même vu des choses. Et même lu des fanfics très ressemblantes.
Je n’ai plus souvenir d’avoir lu une nouvelle de Doyle, mais il est tout à fait possible que j’aie vu « Le chien des Baskerville », à la télé, en des temps immémoriaux.
J’ai commencé à m’y réintéresser par les films de Guy Ritchie.
J’avais vu des extraits avec la bande-annonce, donc je savais que le style serait très différent, très « dépoussiéré » pour le mettre au gout d’un public plus jeune et plus orienté… « action » que réflexion…
J’adore Robert Downey Jr depuis fort longtemps, donc j’y allais à peu près en confiance. Son interprétation iconoclaste m’a beaucoup plu. Je ne lui en voulais pas d’être un Sherlock bien moins conventionnel.
Celui qui m’a laissé par contre une bien meilleure impression par effet de surprise, c’est Jude Law dans le rôle de Watson. Watson, il m’a toujours fait l’impression d’être le vilain petit canard à côté du cygne Sherlock, l’éternel sikdekick juste bon à rester à sa place. Mais alors, interprété fringant, séduisant, sportif, et pas démuni pour la castagne, avec de l’esprit… eh bien, la dynamique du duo changeait totalement.
L’amitié était plus palpable dans un tandem moins déséquilibré et où on découvre qu’en réalité, c’est davantage Sherlock qui avait besoin de la stabilité et du point d’ancrage que représente Watson. Ce dernier le « protège » de lui-même et de ses abysses. Un Sherlock plus sensible, plus fou, son décalage avec la société est interprété autrement.
Ensuite, il y a eu Sherlock BBC avec B. Cumberbatch et M. Freeman (Martin, pas Morgan). C’est là que j’ai assisté éblouie aux deux trois premiers épisodes qui m’ont paru virtuoses. Je connaissais le showrunner qui s’occupait déjà de Doctor Who, et je trouvais le résultat impressionnant, avec des intrigues à la hauteur. La « modernisation » m’avait paru excellente et propice à ré-ancrer le personnage à notre époque. J’ai aussi moins aimé quand les « saisons » se sont réduites drastiquement à quelques épisodes tournés dans les blancs des disponibilités des acteurs désormais trop célèbres et trop pris. Mais la ritournelle allègre du générique m’enchantait et m’a poursuivi un bon bout de temps.
Après avoir vu cette version très anglaise et qui était un tel coup d’éclat, je n’ai jamais réussi à m’approcher franchement de Elementary, alors que sur le papier, ça m’aurait plu de voir Lucy Liu en Watson. Mais la persistance rétinienne de B. Cumberbatch a été violente.
D’aucuns vont me crier dessus mais j’ai aussi bien aimé Enola Holmes où Sherlock n’est pas le héros, mais apparait de temps à autre. C’est sûr que si on n’aime que l’original, le Sherlock fort athlétique, en retenue, posé, subtil (et certainement pas handicapé au niveau émotionnel) de Henri Cavill, va faire tache. Bon après, moi je ne suis pas difficile, Henri Cavill, je vais où il va depuis qu’il a joué dans Les Tudors…
Je l’ai dit sans doute dans la branche consacrée à cette petite suite de films (Netflix), il est pour moi assez savoureux de voir qu’Enola et son grand frère, tout en ne vivant pas du tout dans les mêmes sphères, parviennent à enquêter chacun de leur coté. Ils n’utilisent pas forcément les mêmes indices et parviennent à résoudre les énigmes par d’autres biais de déduction également. Là encore c’est calibré pour happer un autre public.
J’ai également vu M. Holmes que j’ai bien aimé aussi, avec Ian McKellen, vieux, rangé des voitures, devant résoudre sa dernière enquête. Mais je crois qu’il est seul (sans Watson). On sent une nostalgie. C’est un peu poignant. On se demande s’il peut encore être Sherlock en n’ayant plus la même vivacité intellectuelle… Je ne peux plus le revoir car il a quitté les plateformes dont je dispose et les souvenirs ne sont plus très précis, mais je me souviens que je n’ai pas regretté.
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Donc pour résumer, n’étant pas une inconditionnelle avec le Conan Doyle chevillé au corps, j’apprécie les « variations » de Sherlock et le risque qu’il soit partiellement OOC ou tout au moins pas exactement tel qu’il a été conçu au départ.