Y a-t-il une limite au worldbuilding?

Miaou les gens !

Si quelqu’un a une meilleure idée de nom pour ce topic, n’hésitez pas, j’avais pas trop d’idées :sweat_smile:

Je fais appel autant aux auteurs de fictions originales de fantasy/SF qu’aux auteurs de fanfictions en général, car l’air de rien, ce sujet peut intéresser tout le monde pour des raisons différentes.

De quoi je veux parler ici ? Du Worldbuilding, aka le développement d’un univers fictif. C’est un domaine vaste pour l’écrivain, qui va de la création du monde à la définition des lois de la magie, en passant par la création de cartes, d’espèces animales et végétales, les religions, l’histoire du monde… Bref, tout ce qui ne concerne pas forcément l’histoire écrite, mais son contexte. C’est ce qui permet, en quelque sorte, de donner à l’univers un côté tangible, réel, cohérent.

Seulement, worldbuilding est, pour moi, synonyme de maux de tête, casse-têtes infinis et reprise constante du contenu déjà créé afin de toujours améliorer tout ça et construire l’univers brique à brique. Il s’agit de poser ses lois, son fonctionnement, ses habitants, son aspect… c’est donc, à mes yeux, une partie essentielle de l’écriture d’une histoire fantasy (je parle pas trop de la SF vu que je ne connais pas trop, mais je pense que c’est le même délire :thinking:), qui va directement influencer sa cohérence et même sa crédibilité.

Seulement voilà, dans mes dérives d’écrivain en pleine élaboration de son monde, j’ai été amenée à me questionner sur la distance de la ligne d’horizon. Un détail, me direz-vous, que quelqu’un a qualifié d’inutile. Si, sur le coup, j’ai été blessée par cette remarque, elle m’a malgré tout faite réfléchir. Est-ce que je fais bien de chercher autant de détails, de choses en apparence insignifiantes, pour donner plus de cohérence à mon univers ? Est-ce qu’il ne serait pas, en effet, plus simple de laisser les calculs complexes de côté (je compte également voir un peu la force de gravité à la surface de mon monde) pour faire quelque chose de simple ? Et, plus loin, est-ce que le worldbuilding ne devrait pas simplement servir de « cadre » à l’histoire au lieu de devenir quelque chose de tentaculaire, d’inexploré, avec ses détails masqués qui n’apparaîtront sans doute jamais dans le moindre récit ? A quoi bon créer de tels détails de lore (car oui, le worldbuilding donne naissance au lore) qui n’intéresseront personne ?

Personnellement, je sais que, par simple curiosité naturelle et pure soif de connaissance, je ne m’arrêterai pas. Ca m’amuse de m’interroger sur des choses pointues, juste pour comparer avec notre bonne vieille Terre, juste pour voir comment ce serait la vie là-bas. Quelque part, mieux connaître mon monde, c’est aussi une manière de m’en imprégner afin de mieux retranscrire les histoires qui s’y sont déroulées. Et, à la manière d’un aventurier qui découvre une nouvelle terre, je l’explore, je le visite, je m’émerveille devant ce qu’il est et ce qu’il m’offre. Ou, comme un scientifique, j’essaye de comprendre pourquoi il est ainsi, comment il fonctionne…

Pour les auteurs de fictions originales, qu’en pensez-vous ? Poussez-vous aussi le worldbuilding dans ses détails les plus extrêmes, à tenter d’établir des lois physiques ou magiques complexes ? Ou est-ce que vous vous contentez de faire le strict minimum, de manière à ce que votre récit soit compréhensible, sans chercher à explorer davantage cette terre inconnue dont vous détaillez l’histoire du bout de vos doigts ?

Et à vous, auteurs de fanfictions qui vous « contentez » de reprendre des univers déjà existants : vous plongez-vous dans le lore profond de l’univers sur lequel vous écrivez ? Regrettez-vous, parfois, que le créateur (ou les créateurs !) de l’univers n’aient pas assez développé l’univers ? Vous lancez-vous aussi, parfois, dans la grande aventure qu’est le worldbuilding afin de dissiper à votre manière les flous laissés sur certains points ?

Je serais curieuse de connaître votre avis là-dessus, du coup :eyes:

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Je ne suis pas une experte et mon message ne va pas être très long. Personnellement, je vois pas le problème de pousser son univers à fond. Construire, embellir donner de la profondeur à son lore c’est tout un art. Perso je vois pas le problème de pousser le réalisme si tu en n’as envie. Les plus grands auteur de Fantasy/SF l’ont fait . J. R. R. Tolkien à mit des années à élaborés les langues de ses races. Gary Gygax et Dave Arneson les papas de Donjon et Dragon ont établie un univers complexe. World of Warcraft crée par Blizzard pousse les détailles du lore vraiment super loin, ce qui fait un des univers les plus complet et complexe que je connais. Etc… C’est pas parce que c’est de la fantasy que l’excuse du " Ferme là, c’est magique." passe tout le temps. Fah, fais le comme tu le sens c’est ton univers, il doit te plaire à toi avant qui plaise autres. :slight_smile:

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Je plaide coupable de ma question sur l’utilité de la ligne d’horizon !

Disons que je suis du genre à freiner sur un world building trop élaboré, c’est pour deux raisons :

  • la première, c’est que c’est tout simplement sans fin. Il y aura toujours quelque chose à faire, à ajouter et j’en passe. Du coup, la majorité du temps, les gens ne finissent jamais leur monde. Ou s’ils le finissent, ils n’ont pas d’histoire à raconter, pas dans le sens lore, mais dans le sens ce que vont faire les héros dans ce monde. Le problème, c’est qu’un monde construit sans vraie histoire pour le porter, c’est qu’en dehors de l’utiliser pour les jeux de rôles, il ne va pas vraiment exister en général. Alors, qu’à l’inverse, si un monde (même bâclé), voire une petite partie du monde, est parcouru par des personnages dont on suit l’existence, cette phase va faire vivre ce monde et garantir sa survie sur la durée. Ce qui permettra d’en raconter d’autres histoires.
    Et c’est en général ce qui se fait.

  • la seconde, qui est un peu la conséquence de la chose précédente, c’est que les personnages vivant dans ce monde, vont découvrir des choses. Et des fois, on est embarqué par ces derniers et on se retrouve à créer des choses nouvelles dans le monde parce que… Je sais pas, dans un dialogue surréaliste non prévu par l’auteur du groupe, le bourrin stupide du groupe a décidé de sauter et de toucher le fond de l’océan. Voilà commme ça, gratuitement. Et là, la question peut se poser : je n’avais pas prévu que quelqu’un aille au fond de l’océan. Je n’avais pas prévu qu’il se passe quelque chose à cet endroit. Est-ce pas l’occasion de créer quelque chose dans ce monde ? Un peuple marin caché dans les abysses ? Le bourrin remonte une sirène ? Que sais-je ?
    C’est l’idée. Mais en gros, je pense qu’il ne faut pas sous-estimer la capacité des personnages, s’ils ont une vraie personnalité, à générer du contenu autour d’eux de manière totalement gratuite. Donc être moteur de worldbuilding dans ce monde.
    (chose qui se voit systématiquement dans les jeux de rôle aussi ^^ )
    Et pour reprendre le cas de la ligne d’horizon, ce qui me semble le plus important, c’est de ne pas savoir où s’arrête la ligne d’horizon scientifiquement, mais surtout ce que l’auteur veut que les personnages voient. Ça serait quand même dommage que la vue découverte par des personnages sur l’immense et verdoyante plaine de Titanouac, bordée par les flots d’écume de Loudsor, mer des ancêtres et des chants à l’ouest, surmontée au nord par les montagnes rouges de Glagla qui projettent leur ombre nacrée sur la ville somptueuse de Chung placée à l’est, se résume à : « Les personnage voient un km2 d’herbe verte parce que LA LIGNE D’HORIZON EST LÀ, C’EST SCIENTIFIQUEMENT PROUVÉ ! »

Après, il est sûr qu’il faut que le monde soit déjà un minimum construit de manière globale avant même de lancer l’histoire. Une description de l’univers et de son fonctionnement, une carte générale du monde, sont des bases assez importantes de nos jours, spécialement parce que le lecteur est plus exigeant qu’avant (même si j’ai beaucoup aimé ce post sur un forum qui expliquait pourquoi 90% des lecteurs sont des quiches en lecture au final :smiley: ). Car si ce n’est pas le cas, il y a toujours un risque d’ajouts malvenus, faire les choses suivant ses besoins et commencer à mettre des incohérences partout. Comme signalé sur Discord, l’important, ça reste la cohérence globale. S’il y a un système de magie, oui, c’est bien qu’il soit expliqué. S’il y a 5 soleils dans le ciel, c’est bien de savoir comment le système fonctionne et pas qu’il fasse nuit ou jour suivant l’envie de l’auteur (avec 5 soleils ???). Eviter de faire comme dans Yu Gi Oh où les règles changent tout le temps sans raison juste pour permettre à l’auteur de caser une nouvelle carte inventée à la dernière seconde pour permettre au héros de gagner.

Mais, je pense qu’il ne faut pas aborder la chose de manière analytique, mais de manière empirique. Pour ne pas passer trop de temps sur le sujet et se concentrer sur le plus important au final : l’histoire à raconter.
Ça peut être amusant d’être précis, je ne le dénie pas. Mais ce n’est qu’un élément du grand tout, et il ne faut pas passer plus de temps que raison dessus.
Après, tout dépend aussi de ton but au final. Ton envie est-elle de parcourir/t’amuser dans cet univers toute seule, ou as-tu envie de le partager (en y racontant des histoires ou autres moyens) ?
J’ai un pote, son kif, c’est vraiment ça. Il créé des univers extrêmement pointus et s’amuse dedans tout seul. Puis le laisse tomber et en créé un autre. Il ne partage quasiment pas du tout ses univers. Je trouve ça un peu étrange perso, mais s’il est heureux, bon ben, tant mieux pour lui, j’ai envie de dire ^^

Et puis aussi… Il y aura toujours des doctorants qui s’ennuient qui seront capables de faire tous ces calculs pour passer le temps, mais ils ne pourront le faire… Que s’ils ont déjà une histoire à lire. J’veux dire, on vit quand même dans un monde où des mecs se sont amusés à calculer la vitesse de déplacement d’un sein qui évitait une balle de fusil sniper. Alors bon…

Concernant les fanfictions, vu que l’univers est déjà posé (c’est une des raisons qui font que les gens écrivent des fanfictions d’ailleurs, ça simplifie la vie d’avoir un univers existant par où commencer), j’ai tendance à le parcourir en long et en large pour maîtriser ce dernier. Et si l’univers a des trous, c’est parfait pour moi. Parce que ce sont des choses que je peux utiliser à mon avantage pour écrire ce que je veux tout en restant dans le canon de l’histoire. J’avais dû faire un peu de worldbuilding sur la magie de mémoire (exemple-type de ce que j’ai dû inventer en cours de route alors qu’originellement, je n’avais aucune intention de m’intéresser à l’origine de la magie :D). A mon sens, les fanfictions naissent dans les non-dits de l’auteur, dans tous les trous noirs des œuvres. Donc un monde dont on connaît tout. Probable qu’il génère peu de fanfictions. Si tout a été dit, tout a été fait (ce qui est sans doute pas humainement possible ceci-dit), s’il n’y a rien d’autre à raconter, il n’y aura pas de fanfictions dessus (ou des alternate universe).

Pour finir, j’aimerais bien reprendre le cas de Tolkien en fait. En terme de worldbuilding, il est quand même un des champions du monde. Et pourtant, il est décédé et son worldbuilding n’était toujours pas fini. Il écrivait encore des choses dessus. Et imagine qu’il n’ait jamais écrit Bilbo pour ses enfants et qu’il ait préféré continuer à faire du worldbuilding. Pas de sortie du Seigneur des Anneaux non plus du coup. Il est probable que son monde n’ait pas existé au final, suivant les choix de ses enfants (mettre au feu tous les écrits du paternel après sa mort était une possibilité après tout).
Tolkien est aussi la preuve de l’importance du worldbuilding, vu que c’est clairement l’une des causes majeures de son succès (ce qui ne l’a pas privé de mettre Tom Bombabil ceci-dit :stuck_out_tongue: ). Mais sans histoire, la Terre du Milieu n’existerait pas.

Après, je peux comprendre que ça soit rassurant de connaître tout dans son monde dans les moindres détails. Le cadre est totalement posé et maîtrisé. Sauf que l’on écrit de la fiction. Où justement les plus belles histoires sont celles qui sortent du cadre dans lequel elles sont enfermées.

SI je devais ajouter une dernière chose, je dirais qu’effectivement que tout élément du lore qui n’apparaît pas dans le récit sont des choses, au final, inutiles. Pour le lecteur du moins. Mais ce n’est pas complètement inutile. Parce que :

  • il y a toujours des gens curieux qui aiment en savoir toujours plus et voudront connaître ces lores
  • il y a des gens qui aiment le worldbuilding et seront curieux de savoir comment tu as fait
  • c’est kiffant d’inventer des trucs, même juste pour soi-même
  • tu ne sais jamais, qui te dit que tes personnages ne vont jamais être confrontés à cette lore ? Méfie-toi du bourrin stupide, il peut être involontairement fourbe. :stuck_out_tongue:

Bref, le worldbuilding, c’est bien. S’y perdre et ne jamais en sortir, c’est mal. À partir du moment où la majorité des grandes règles ont été mises en place de manière empirique (cycle jour/nuit, les saisons, une carte globale du monde avec ses tendances, les religions éventuelles, les antagonismes entre pays – ce qui est déjà pas mal), autant y envoyer sa compagnie de héros et héroïnes, ça permettra de poncer naturellement le monde.

Et enfin, un dernier conseil, plutôt que de worldbuilder le monde en son entier, une solution plus simple est déjà de worldbuilder une région de ce monde. Une fois que ça c’est fait, le reste a plus de chance de découler de ces premiers éléments.

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Je me permets d’ajouter un petit mot parce que je me suis retrouvée face à ce petit problème récemment. En suivant mon goût pour la précision et le réalisme, j’en étais arrivée à me tarabiscoter les méninges pour des broutilles que personne ne remarquera. (Perfectionniste ? Moi ??? Meuuuh nan !!! Vois pas de quoi tu parles ^^)

Pour répondre à ta question …
Oui, même si mon fandom n’est ni fantastique, ni magique, ni bizarre … Il n’empêche qu’il a ses règles propres, son univers, son réalisme, ses lois, ses coutumes … Quand j’écris ou lis une histoire, j’aime qu’elle soit la plus cohérente possible. Je trouve que cela s’applique dans tous les univers, que ça soit avec de la magie ou pas, des dragons ou pas, des elfes, des fées, des vaisseaux spatiaux, des lignes d’horizon droites ou courbes, c’est pas ça l’important. L’important c’est que tout s’emboîte bien, que ça paraisse logique, que ça coule de source.

Alors si la forme de la ligne d’horizon ou sa distance (d’ailleurs ça dépend de la forme du terrain, non ? Suis nulle en maths mais ça doit être un casse-tête à calculer !!) est un détail qui apporte quelque chose à l’histoire, alors oui, pousse les investigations jusqu’au bout mais si c’est juste un détail pour ajouter du détail … Hummm … :sleeping:

Les détails c’est bien mais quand ils servent l’histoire, c’est mieux, sinon, en tant que lecteurs, on se retrouve perdus sous une tonne de détails qu’on ne hiérarchise pas forcément comme l’auteur et ça peut fausser la compréhension. En plus, pour ceux qui aiment les descriptions, c’est cool, pour les autres, comme moi, bah… on décroche …

D’un autre côté, si ça te fait plaisir dans l’élaboration de ton histoire, alors, je vais te dire … amuse-toi ! Mais avec prudence quand même, parce qu’une fois qu’on commence à construire un univers … et qu’un univers est par définition sans fin … tu n’en verras jamais le bout !

Vilà vilà … c’est pas grand chose et mon avis n’engage que moi, surtout que je n’ai pas d’expérience en terme de création d’univers ou de fictions originales mais j’imagine le travail titanesque que ça représente. Le tout est de ne pas oublier, outre le souci de qualité et de précision qui est parfaitement louable, de se faire plaisir en écrivant … et de s’amuser !!!

Bon courage!

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Sujet super intéressant que voilà !!
Je vais essayer d’apporter ma touche :slight_smile:

Alors…
Pour moi le lore et l’univers sont un peu comme les fondations de l’histoire que tu vas créer. Plus les fondations sont solides, plus ton histoire va tenir la route et rester cohérente, mais ça ne veut pas dire que toute ces bases doivent apparaître.

Je pense que le wordbuilding est important, principalement, pour l’auteur pour ne pas qu’il se perde et pour que son histoire soit cohérente. Et à dispenser par touche aux lecteur, pour déterminer le contexte, et le monde dans lequel les personnages évoluent.

Alors oui, c’est beaucoup de travail, c’est parfois des détails que tu n’utiliseras pas et ça peut être frustrant. Mais au final, le plus important, c’est l’histoire. Si c’est juste des descriptions sans fin du monde ou de l’univers, au bout d’un moment c’est rébarbatif.

Mais si ces détails servent l’histoire et sont dispensés avec parcimonie, c’est pour moi ce qui fait la différence entre un récit bof et un récit extra qu’on a même envie de relire. (oui je relis certaines fanfictions qui m’ont marquées plusieurs fois, j’avoue ^^) mais si y en a trop, ou pas assez, je vais complétement lâcher.

Bref, je sais pas trop si je suis claire.
Mais le principal, comme dit Angel dust, c’est de garder le plaisir d’écrire et de partager. L’important c’est que ce que tu écris te plaise à toi et soit conforme à ce que tu as envie de dire. Il faut se faire plaisir et d’amuser :slight_smile:

4 « J'aime »

Sujet extrêmement captivant, des points de vue intéressant et pertinent !

Il n’y a aucun mal à vouloir approfondir son univers - quitte à le ronger jusqu’à l’os. Ceci dit… même s’il ne faut pas être avare, tu peux garder les informations pour toi et n’en relever que l’essentiel. Rien ne t’empêchera d’en dévoiler davantage au fil de l’histoire, peu importe le temps que ça prendra - il faut accepter que certaines choses ne se passe pas comme prévu et devront attendre ou n’apparaitront jamais.

Tu n’es pas obligé de faire des calculs à foison - enfin, surtout si ce n’est dans tes compétences, il y a toujours un moyen de trouver réponses à tes questions pour comprendre comment ça fonctionne, sans te triturer le cerveau et perdre du temps. Oui, je pense qu’il est important de savoir gérer son temps (j’ai probablement le même soucis que toi : naviguer à tort et à travers dans une toile d’informations et en ingurgiter jusqu’à plus soif. Sauf que l’inconvénient, c’est que je ne travail pas à côté).

Et bien, je dirais simplement que tout dépend de tes envies Il faut le minimum recommandé, savoir où l’on met les pieds.

Là, je pense que tu te trompe, enfin partiellement. Pour ma part, je trouve ça fascinant ceux qui ont eu la motivation d’étendre leur lore, ça me frustre beaucoup moins, notamment pour la fanfiction, savoir ce qui est possible ou non de faire.

En tout cas, le conseil banale, surtout quand on travail sur une histoire originale, c’est de noté tes idées sur un brouillon, un cahier ou que sais-je ? Cela permettra à ton cerveau d’éponger un peu et fructifier tout ça - et quand le moment sera venu, il se glissera tout naturellement au court du récit.

Dis toi, que tu es un personnage de JDR et que tu pars avec tes compagnons pour un long voyage et que chacun vous avez déjà vos connaissances et vos compétences pour faciliter vos recherches et dénicher les secrets bien gardé.
Exemple : Tu es un cartographe et au fur et à mesure, que tu vas cartographier les villes, tu pourras faire les régions et peut-être le pays ?

Et pour finir, je partage cette vidéo qui est sortie au bon moment quand j’étais dans une grande impasse :smiley:

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A mon tour de contribuer à cette question fort intéressante ! Alors pour ma part, je ne partirai pas dans la création d’un monde aux loi de la physique trop différentes du nôtre, ça me paraît trop compliqué à gérer et je t’admire de te lancer dans une telle aventure. La cohérence est aussi un point important pour moi dans mon worldbuilding mais je trouve déjà les questions géopolitiques coriaces à gérer :sweat_smile:. Pour le reste, je ne suis pas gênée par l’idée qu’un auteur parte très loin dans les détails, tant que ça ne me retourne pas le cerveau pour les comprendre :sweat_smile::sweat_smile:

5 « J'aime »

Je suis assez d’accord avec toi Corti, mais je pense aussi que si on s’applique à faire trop de world building avant de commencer l’histoire, il y a un risque selon moi que tout s’effondre face à l’intrigue que l’on a prévu. Du genre ajouter une montagne quelque part alors qu’on ne veut pas que nos personnages la traverse.

Bref, il faut trouver un compromis, car s’il n’y a pas assez de world building, je pense que notre monde peut paraître assez irréaliste et que le phénomène de suspension d’incrédulité peut ne plus avoir lieu et ça laisse le lecteur sur sa faim.

4 « J'aime »

Je vais contribuer via une petite illustration… donnée par Tolkien

  • j’ai eu l’occasion de commenter un article sur le chapitre de « The nature of Middle-Earth » de Carl Hostetter, qui parlait de la démarche de Tolkien quant à la cohérence temporelle du Simarillion.

Comment Tolkien s’y prenait-il ?

  • Un travail de romain… En raffinant un modèle dans lequel les divers peuples de la Terre du Milieu étaient affectés d’un facteur de vieillissement, propre à chaque race.
  • Et de distinguer les périodes de croissance, et de tenir compte d’un facteur d’usure plus important pour les terres souillées par le Noir Ennemi du Monde, et de l’appliquer à chaque individu, etc.
  • Bref, il s’est bien amusé… mais il n’a pas eu le temps de terminer !

Pourquoi le Professeur s’adonnait-il à ce travail de fourmi ?

  • D’abord parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher. Son oeuvre « globale », la Terre du Milieu, n’a jamais cessé d’évoluer, pourquoi voulez-vous qu’il s’arrête ?
  • Et puis aussi, tout de même, pour renforcer la cohérence de son bébé, histoire d’assurer que tel héros de l’arc de Dor-Lomin puisse bien croiser tel fugitif maudit de l’arc de Nargothrond, à un âge ou leurs prouesses physiques respectives puissent renforcer la relation qu’il leur prête.

A quoi ça sert ?
Soyons honnêtes, cette démarche pointilleuse peut paraître franchement gratuite : imposer un modèle universel pour corroborer des espérances de vie individuelles semble assez artificiel. Après tout, l’humain le plus vieux ayant vécu atteint deux fois l’espérance de vie de ses congénères.

Mais le Diable est dans le détail…
En fait, sur la base du remaniement de dates de Tolkien, se cachent bien des questions de culture et de conception du monde :

  • Tolkien s’imposait explicitement que le vieillissement apparent (cheveux plus rares, peau fripée, puissance musculaire déclinante) soit homogène d’une espèce à l’autre, au ratio près du facteur de vieillissement. Il fallait donc, pour Tolkien, que les représentants de « ses » espèces soient sur un certain pied d’égalité…
    • Faut-il y voir une condition nécessaire à la possibilité d’hybridation (on pense aux mariages elfe - humain notamment) ?
    • Sont-ce les sentiments religieux de Tolkien qui lui imposent un modèle des êtres pensants « à l’image de Dieu », et donc bâtis de la même manière ?
  • Mais alors les Elfes ne sont pas immortels ? Eh ben non ! ou alors seulement aux yeux des humains… L’un des elfes (Cirdan le charpentier de navire) traverse toute l’oeuvre et serait même présent à l’époque de la guerre de l’Anneau. Aucun modèle de vieillissement de Tolkien ne semble applicable dans son cas. Faut-il en conclure que Cirdan avait en fait une autre nature qu’elfique ? Je me souviens m’être dit, en le croisant si souvent dans le Simarillion, qu’il pourrait bien s’agir d’une émanation du Seigneur des eaux lui-même…
  • L’une des motivations de Tolkien semble bien d’assurer des noces moralement convenables et un bonheur aux jeunes couples qu’il marie par sa plume.
    Comment ? A travers son modèle, il assurait que l’épouse ait un âge « légèrement inférieur » à celui de l’époux. Bien sûr, ce sont là des conceptions héritées de l’époque Victorienne… Par exemple l’âge d’Arwen (plusieurs milliers d’années, jeune femme au sens du cycle de vieillissement elfique) est « en rapport » avec celui d’Aragorn (88 ans, un jeune homme mûr pour les Dunedain). Lorsqu’ils s’étaient rencontrés alors qu’Aragorn n’avait qu’une vingtaine d’années, il n’était qu’un pré-adolescent, toujours sur sa propre échelle, et Arwen et Elrond et Tolkien le lui ont bien rappelé.

J’arrête les exemples. On peut discuter sans fin des interprétations et réponses aux questions que paraissent soulever ces considérations et choix temporels. Mais une chose me parait claire : Ce sont donc bien les conceptions sociales de l’auteur qui ressortent à travers ce modèle, il fait partie prenante, cohérente de sa création, il n’est pas marginal.

Pour reprendre l’anecdote de la ligne d’horizon

  • Voilà le genre de sujet, au premier degré assez trivial - presque géométrique.
  • Mais en fait, on ne sait jamais quelles contradictions vont émerger, pour être résolues de façon créative, ni à quelles questions métaphysiques, sociologiques, etc. les sous-jacents de la démarche vont mener :
  • Même en géométrie, cela a peut-être de l’importance : La taille du monde, la forme du monde qu’il révèle ou pas, la découverte de la limite suivante - un autre horizon, une dimension supplémentaire…
  • Mais de toutes façons la symbolique nous rattrape vite. La façon d’envisager l’horizon, les promesses et les menaces qu’il dissimule, ce qui advient lorsqu’on le franchit, etc. sont autant de constituant psychologiques des peuples à mettre en scène.
  • La ligne d’horizon peut être nécessaire : ça dépend de l’auteur.

La question ne me parait donc pas « jusqu’où creuser la cohérence de son monde ? », mais comment faire sentir sa cohérence, ses saveurs particulières, sans noyer le lecteur dans trop d’éléments ?

Et là je n’ai pas de réponse…

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Wow, ça en fait des pavés à lire, cool !! :grin:

D’où ma question, puisque si certains apprécient un tel niveau de précision, j’ai en revanche déjà vu des critiques claires de Tolkien et notamment de toutes les langues qu’il a pu créer… perçues comme clairement inutiles (même si, personnellement, je ne peux que m’émerveiller de tout le travail qu’il aura fait ^^). Une question de goûts, j’imagine ? :thinking:

Ah bah ça, on est bien d’accord :joy:

ouki ^^

C’est justement ça le truc incroyable quand tu crées un monde : tu le découvres en même temps que tu le crées ! Et, aussi vrai qu’une vie ne suffirait pas à percer les secrets de notre belle planète, une seule vie ne suffirait pas non plus à découvrir les moindres recoins d’un autre monde, surtout lorsque tu es seul à travailler dessus…

Ouh, je me reconnais un peu, là :joy: Si je m’interroge sur la distance à la ligne d’horizon, c’est parce que je m’imagine bien le scientifique alfombre qui regarde par la fenêtre et se pose cette question, de la même manière que Raeni m’a demandé innocemment combien de temps elle mettrait pour atteindre leur escale dans le chapitre je-sais-plus-combien du Dragon des Mers. Tout comme ma petite Kahlia m’a, un jour, demandé comment sont nés les tout premiers vampyrs. Et exactement comme Vanador m’a appris l’existence d’un groupe d’assassins thalëni ultra-talentueux lorsqu’il m’a raconté son passé.
J’ai découvert tant de choses grâce à mes personnages, grâce à leurs voyages, à leurs questions, à leur personnalité et à leurs rencontres… dont certaines qui m’ont, à leur tour, inspiré d’autres histoires, que je coucherai un jour sur le papier, peut-être.

Dans mon cas, ce serait plutôt de savoir s’ils aperçoivent la ville située 50 km plus loin, ou, pour un flash back potentiel, savoir jusqu’à quelle distance certains ont dû supporter la vue d’une ville en flammes… et bien d’autres détails, qui ne me serviront pas pour cette histoire, mais pour d’autres plus tard (parce que oui, j’ai un peu trop d’idées d’histoires en tête…)

Ca me paraît difficile d’expliquer 5 soleils :thinking:

Je t’avoue que je ne connais que de nom Yu Gi Oh…

Aha, je t’avoue que pour le coup, ça doit être une tite déformation à cause de mes études x)

ça me fait penser à quelqu’un que je connais IRL, ça :thinking:

Heu… wait ? What ?!

Ah mais même le dernier des PNJ se montre d’une fourberie sans nom ! Tu les crois innocents, tout mignons dans leur coin à juste passer dans la rue et faire leurs trucs de PNJ, puis là, BAM ! Ils te collent un gros poing dans le ventre avec une question épineuse sans que tu l’aies vu arriver !

Alors, figure-toi que c’est déjà le cas :grinning_face_with_smiling_eyes: les héros avancent petit à petit, découvrent un monde dont ils ignorent beaucoup de choses et essayent de comprendre, parfois, ce sur quoi ils tombent ! Et c’est leur faute, d’ailleurs, si je me pose toutes ces questions xD

Et idem chef, j’ai déjà pas mal d’éléments « globaux » (bon, à l’échelle du continent et encore, que pour la partie émergée de celui-ci et à une époque donnée, mais je sais qu’il y a d’autres continents que j’irai explorer plus tard, une fois que j’aurai fini avec celui actuel… même si j’ai déjà des idées de cartes pour ces régions inexplorées !), là les détails c’est certes du pinaillage, mais qui ne me servira qu’à mieux clarifier des éléments qui me seront plus ou moins utiles plus tard (j’en reviens à mes villes potentiellement visibles à 500 km…)

quel fandom ? :eyes:

Aha, sans dire que je déteste les descriptions, je t’avoue que les trucs à rallonge, c’est pas mon délire non plus :sweat_smile: et je t’avoue que même dans mes histoires, mes descriptions sont surtout sur le paysage, éventuellement les personnages, mais je développe pas trop trop le reste, sauf le strict nécessaire ^^ (enfin, j’ai déjà eu un avis qui me disait que je décrivais trop, mais un avis contre les 4-5 minimum qui me demandaient de rajouter de l’info…)

Et c’est justement ce qui me plaît, même si je sais que je ne finirai jamais !

Oui, on a le même souci :joy:

Je le fais déjà ! surtout les détails un peu mathématiques, du style la distance entre A et B ou la durée d’une saison - ah heu zut, on me souffle dans l’écouteur que ce point là fait partie de ceux qui sont actuellement en travaux :sweat_smile: faut dire quelle idée de remarquer après des années que le soleil ne bouge pas et que la nuit, c’est en fait une grosse éclipse journalière ?

Alors en fait, je suis partie dans l’autre sens : j’ai d’abord cartographié le continent :sweat_smile: bon, en même temps, j’avais besoin de voir quelques trucs, comme certaines distances et les emplacements de certains royaumes pour savoir si c’était logique que je trouve certains peuples à certains endroits (et accessoirement tracer les limites de certains royaumes…)

je regarde ce weekend, j’ai eu une lettre de motivation imprévue qui m’est tombée dessus :sweat_smile:

Wah, je pensais pas qu’un détail aussi petit pouvait amener à une telle analyse :open_mouth: c’est vachement intéressant tout ça !

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Hello
Difficile pour moi de dire quelque chose d’intéressant sur un tel sujet, mais je ne peux pas laisser passer ça :

:face_with_hand_over_mouth: Qui sont les malheureux qui pensent ça ?

Je ne sais pas grand chose sur Tolkien mais au moins que c’était un linguiste, et que son dada c’était de créer des langues.

Ces « langues inutiles », ce sont grâce à elles que les histoires de la Terre du Milieu sont nées ! Il les trouvait belles, il se disait que c’était du gâchis que personne ne les parle. Alors, il leur a inventé un contexte où elles pourraient servir. Je crains qu’il ne se soit laissé prendre au jeu ensuite. :smiley:

C’est dans ce sens-là que ça s’est produit. Il n’a pas rajouté dans son univers des langues superflues pour se la péter. Sans les langues qu’il avait mises au point, l’impulsion d’écrire ces histoires n’aurait pas été là.

(pardon si tout le monde le savait déjà, mais ça m’a énervée) :rofl:

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Je pense que tu devrais continuer à prendre du plaisir pour créer ton monde mais en suivant la ligne de ton récit.

Prendre son histoire en point de départ et aménager tout autour permet de créer un monde utile à l’histoire sans se perdre dans trop de détails. A partir de là, oui fonce et créer pleins d’intrigues en lien avec le monde que tu créer ! Tu seras libre de poussé les points importants comme certaines lois, que sais-je qui donneront + de reliefs à tes intrigues.

Personnellement c’est la technique que j’utilise en fantasy.

Imagine que créer trop de choses qui au final te seront « inutiles » tu risques d’être frustré" sans parler de la perte de temps derrière.

Concernant la ff, si on comprends la logique de l’auteur initial c’est pas interdit de pousser + la création de monde. Je prend Harry Potter comme exemple car c’est un monde très structuré et pourtant, on se permet d’inviter des sorts, des façons de faire qui n’appartiennent pas à JK mais ça reste cohérent.

Dernier point, je déteste créer des monde voilà pourquoi je pars de mon intrigue et assaisonne en fonction des péripéties :sob::sob:
le tout relevé avec un soupçon bien épicé de cohérence.

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Super sujet !

Alors, il faut savoir que si je n’écris QUE des fanfictions, c’est précisément pour ne pas avoir à me préoccuper du worldbuilding.

J’ai une demi-douzaine d’idées d’œuvres originales sous le coude depuis des années, quinze ans, presque vingt maintenant pour certaines d’entre elles, je ne me suis jamais lancée sérieusement dedans parce que ça me demande trop de temps pour le décor, au sens large, au sens du worldbuilding.

Déjà, quand je vois avec mes fanfictions pokémon, le temps que ça m’a pris pour faire des personnages complexes et crédibles, des intrigues cohérentes, améliorer ma plume et ma syntaxe, broder une trame fluide (qui reste trop longue d’ailleurs, même à mon goût, mais passons) et aimer ce que j’écrivais en plus d’être satisfaite de la qualité, alors que je n’ai pas à me soucier du worldbuilding vu que les décors sont livrés en package prêt à l’emploi, je suis terrorisée à l’idée de me lancer dans une fiction originale.
Ce sera soit incohérent, soit bâclé, surement les deux, et à la fin je vais être frustrée et avoir l’impression d’avoir gâché un truc qui aurait pu être bien et gaspillé mon temps. Je sais pertinemment que je n’aurai pas le courage, l’inflexibilité et l’endurance pour tenir des années sur un seul projet et le mener à bien correctement, sauf à me passionner éperdument pour l’histoire mais je n’y crois pas trop.
C’est d’autant plus vicieux qu’en vieillissant et en percevant un p’tit peu mieux la complexité du monde, je me pose des questions que je ne me posais pas avant dans les fictions (sur la politique, l’approvisionnement alimentaire, les toilettes, la médecine…).

Sur mon fonctionnement, je suis comme toi visiblement : je m’intéresse aux petits détails.
Dans les faits, quand je lis ou quand je joues, je les passe souvent à la trappe, sauf hasard ou quand j’y reviens un peu plus tard. Mais la vérité elle est là : mes œuvres canons, celles que j’admire et celles dont je suis une fan absolue sont des univers complexes et extrêmement travaillés. En vrac : Pokémon, Les Annales du Disque-Monde, Harry Potter (comme tout le monde ici), Red Dead Redemption… Il y a bien sûr quelques exceptions, je suis une énorme fan de Scooby Doo et de South Park, aujourd’hui la ville et l’univers sont bien développés, mais ce n’était pas le cas dans les premières saisons et bon parodier le monde réel c’est facile, c’est comme une fanfic géante.

Bref, pour moi, même une histoire simple, doit se faire dans un décor complexe, pour plus de cohérence et de réalisme. Mais c’est mon ressenti de lectrice et de gameuse, tout le monde n’est pas comme moi, surtout à notre époque avec la surconsommation des œuvres fictionnelles, le gavage des oies à côté c’est weight-watcher.

Mon avis est donc le suivant :

  • si l’objectif d’un auteur est de pondre un best seller mondial (loupez vous êtes Français au XXIe s. ah ah !) et de devenir un écrivain de légende avec des horde de fans hystériques il faudra obligatoirement un univers assez étoffé.
  • si l’objectif d’un auteur est d’écrire une histoire qui restera sur fanfiction.fr ou qu’il veut juste vendre 500 exemplaires de son ebook ou de son autoédition, ce n’est pas la peine de se casser la tête.
  • si l’objectif est de contenter un maximum de monde, avec ou sans profit, là encore histoire courte et rien à battre du worldbuilding
  • si l’objectif est de prendre son pied à l’écriture… Eh ben il faut écouter son instinct et si le worldbuilding est important c’est qu’il l’est.

Je pense que le wordbuilding est un bon leitmotiv pour les auteurs débutants. Souvent, on s’entraine à écrire parce qu’on a un univers en tête (plus qu’une simple histoire) et qu’on s’efforce de le décrire et de l’améliorer. Mine de rien, j’ai vu des gens partir de très très loin en matière de grammaire, syntaxe, orthographe and co et finir par écrire correctement juste parce qu’ils avaient envie d’écrire un roman de Fantasy ou une fanfiction pokémon.

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Ah et petit commentaire sur les langues : très précisément ! C’est l’une des choses qui me frustrent le plus dans mon loisir d’auteure : la rencontre entre des gens qui ne devraient pas parler la même langue mais… Qui parlent la même langue parce que voilà faut avancer l’intrigue.
Ça ne me posait pas de problème avant de faire une thèse d’archéologie et de baigner dans les colloques franco-anglais-germano-italo-bidule truc et de rencontrer des linguistes en vrai. Depuis je ne pense qu’à ça (bon j’exagère un peu mais ça me bloque vraiment dans l’écriture).

Je suis incapable de créer un truc autour vu que je suis une nullité absolue en langues étrangères, vivantes ou mortes, et en linguistique sauf que j’aimerais.

Je n’ai jamais lu Tolkien (pas les cailloux pas les cailloux !) mais je suis admirative de l’homme pour cette particularité qu’il a eu de se préoccuper sérieusement des langues et d’en créer. :star_struck:

Mais le meilleur de tous les écrivains c’est Sir Terry avec son Rincevent qui est l’anti-héros le plus badass du disque vu qu’il parle toutes les langues étrangères parce qu’il a un « don ». Le don de la survie et lui permet d’apprendre une langue très vite et de communiquer pour sauver sa peau. Je trouve ça génial comme parade. :sweat_smile:

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https://funnyjunk.com/Breast+at+math/funny-gifs/5383788/#094ee3_5383344

Pour les curieux, le gif est tiré de High School of the Dead. La scène en son entier est pire.
Pas un anime que je conseille sauf si on est un garçon de 14 ans sans trop de cerveau.

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Je te trouve super dure avec toi-même et en pensant de cette façon tu te mets des sacrés freins ! Bien sûr, c’est un sacré travail le worldbuilding et écrire un roman original mais si l’idée te tient à cœur, fonce et fais toi plaisir ! Tu as quoi à perdre ? Rien. Tu as tout à gagner parce que même si tu n’allais pas jusqu’au bout de l’expérience tu apprendrais beaucoup. De plus, à te mettre toutes ses barrières de peur d’échouer, tu te prépares le jour où tu vas regretter de ne pas avoir passé le pas :wink:

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VOUS avez la chance de converser avec une personne qui a fait du worldbuilding sa religion. Si j’avais un peu plus de compétences en maths, je pense que j’aurais appris le codage pour faire mes propres RPG à lore fumé. Mais voilà hein, j’ai eu 12 en terminale avec 4h / semaine.

Alors, pour moi, le worldbuiding et l’histoire ne vont pas l’un sans l’autre.

Une histoire sans worldbuilding va faire appel à un univers de fantasy générique comme il en existe énormément. Pas que ce soit une mauvaise chose : c’est très efficace dans le cas d’histoires vites lues pour se détendre (je pense à la plupart des romans D&D). Mais voilà, j’imagine que la plupart d’entre vous veulent écrire une histoire dans laquelle les gens pourront s’investir au-delà de leur seule lecture et, pour ça, il n’y a pas trente-six solutions : ils vous faut soit des personnages en béton, soit une intrigue très complexe qui appelle aux théories diverses, soit un worldbuilding un tant soit peu solide.

Un worldbuilding sans histoire, moi, j’appelle ça un cours magistral de géographie/de langue/d’ethnologie, et quand on écrit dans un genre dont le but est de raconter des aventures épiques, c’est un gros non. Vous allez me dire « oui, mais Tolkien l’a bien fait », et je vous répondrai que non. Tolkien a, certes, un worldbuilding très dense qui engendre nécessairement beaucoup d’exposition et d’infodumps pour expliquer ce qu’il a inventé, mais il y a quand même une histoire pour servir de ciment à tout cela. Histoire racontée en grande partie dans le Silmarilion, d’ailleurs.

Un worldbuilding négligé, c’est comme si j’allais au Louvre et mettais la Joconde dans un cadre en plastique moche (imaginez un truc bien flashy-fluo, façon surligneur) acheté chez Action. Un worldbuilding qui noie l’histoire, c’est comme si je mettais les messieurs-bâtons que je dessinais étant enfant dans un cadre en or massif.

Bref. Oui, alors. La limite du worldbuilding.

Personnellement, je n’a pas trop de problèmes au niveau des lois scientifiques par exemple, puisque ma règle est très simple : sauf si je spécifie le contraire, elles sont les mêmes que pour nous. De la même manière, mon système de magie est détaillé, mais très loin d’être aussi poussé que ce qu’on peut trouver chez Brandon Sanderson, pour ne citer que lui.

En fait… Fah (tiens, tu as le même nom qu’un de mes personnages) dit faire un travail comparable à celui d’un scientifique pour son worldbuilding. Moi, je m’improvise ethnologue, philosophe et théologue. Niveau construction et fonctionnement de l’univers en tant que tel, effort minimum. En revanche, il arrive régulièrement que je passe des heures entières à étoffer les peuples, les religions, les dieux, bref, le CONTENU du monde.

Et c’est un peu ce qui me sauve, puisque, quand on parle d’un peuple ou d’une culture, c’est difficile d’en faire trop. Dans une histoire organique qui repose sur de l’interaction entre des personnages, il y aura TOUJOURS un moyen de faire intervenir un point de worldbuilding relatif à une culture dans l’histoire, là où les explications de règles scientifiques seront très voyantes car « jurant » beaucoup avec le cadre de l’histoire. Des vêtements, la décoration d’un bâtiment, des rites religieux, des plats traditionnels, des expressions langagières, ce sont des choses « quotidiennes » et qu’il est très normal de voir être décrites dans une histoire. En revanche, quand je vais faire mes courses à Carrefour Market, il est assez rare que je pense à la théorie de la relativité, à la gravité de la Terre ou au frottement de l’air sur le mec en train de rouler à vélo sur l’avenue.

Bref, au niveau du worldbuilding à laisser dans l’histoire même, il y a très clairement une limite à ne pas franchir sous peine de rendre la lecture chi*nte. Par contre, je ne pense pas que le worldbuilding rencontre une limite quand il s’agit du cadre, de l’univers où se déroulent l’histoire… et d’autres histoires que tu n’as pas écrites. Je reprends l’exemple de Tolkien : tout son worldbuilding n’était pas dans le Seigneur des Anneaux, le Silmarilion ou le Hobbit, loin de là. Ce n’est même que la partie émergée de l’iceberg, en fait.

Ce worldbuilding « caché », c’est un véritable bonbon pour le lectorat, c’est du plus pur carburant à fanfiction.

Tiens, d’ailleurs, parlons-en, de la fanfiction. Mon investissement dans le lore « profond » va vraiment dépendre du fandom dont il est question. Pour The Elder Scrolls et certains décors de campagne D&D, il est clair que j’en sais plus sur le lore que sur ce que j’ai appris pendant l’ensemble de ma scolarité. Je commence à prendre ce chemin avec Dragon Age également. Mais il arrive aussi que j’aime des oeuvres dont le lore n’est pas d’une profondeur inouïe (JoJo’s Bizarre Adventure, notamment).

Je fais rarement du worldbuilding dans mes fanfics, pour la simple et bonne raison que celui de TES, mon fandom principal, est déjà suffisamment bordélique (ahem 36 sermons de Vivec ahem) sans que j’aille rajouter mes propres idées bordéliques par-dessus le marché.

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Merci pour ton message :blush:
Dans tous les cas, j’ai énormément de projets en tête et il y a deux freins que je ne peux pas enlever même en m’y forçant c’est :

1 - choisir un seul des projets
Je peux choisir, c’est pas de souci, mais dans tous les cas un jour je vais mourir et les autres n’auront pas vu le jour parce que :

2 - aspect chronophage de la chose.

Par exemple, depuis que j’écris les Train Twins c’est à dire environ 9 mois (alors que j’avais sous la main un synopsis écrit il y a plus de dix ans, beaucoup d’extraits, une trame déjà construite et un worldbuilding minimaliste vu que je reprends l’univers pokémon) je ne lis plus, je ne joue plus, je grignote sur mon temps de travail, je ne fais plus le ménage (ma maison est crade), j’ai réduit mon temps de sommeil et parfois je délaisse ma gamine de 2 ans. En fait, tout mon temps libre est sacrifié à l’écriture et je grappille des minutes en plus où je peux.

Je ne sais pas ce que je vais écrire après TT mais même si je choisis une œuvre originale plutôt qu’une fanfiction, je ne pourrais en écrire qu’une en 24 mois - au mieux - et en continuant sur ce rythme effréné.

Cela dit, je blablate et je théorise mais la vérité c’est que j’ai juste besoin d’une illumination (une sorte d’inspiration soudaine) et je pourrais très bien le faire, mais ça je ne le contrôle pas. :sweat_smile:

Les deux premières fanfics que j’ai publié ici, Sentaï Scoop et Une étourvol dans une cage dorée, je les ai écrites sur un coup de tête il y a 6 ans. Et hormis les fautes de grammaire qui trainent dans certains chapitres j’en suis très contente et très fière, signe que je suis capable de pondre des bons trucs relativement rapidement, mais je ne le contrôle pas. Et encore une fois ce sont des fanfics donc zéro worldbuilding.

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Je compatis pour la gestion du temps. Pour ma part, j’ai accepté que mon originale me prendrait au bas mot 5 ans. J’ai mis un peu plus d’un an (14 mois) pour le premier tome terminé en septembre, j’ai un mal fou à prendre le rythme pour le second qui risque donc de prendre d’autant plus de temps (genre je suis passée de 3 chapitres par mois à un) mais c’est ok. Y a des périodes je vais recentrer sur ma vie et d’autres sur l’écriture. Je crois qu’on est tous obligés de jongler avec les différentes réalités :wink:

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Tiens, dans le genre worldbuilding et fantasy, y’a un genre japonais qui fait fureur depuis quelques années qui s’appelle l’isekai. Pour les profanes, le plot de base, ce sont des étudiants lambda (ou des gens qui décèdent) qui sont projetés dans un monde de fantasy où ils en sont les héros. Donc en général, avec un effet « God Mode » pour rouler sur l’univers (d’ailleurs, ça va avec le genre où les gens jouent dans des univers de réalité virtuelle). Quand ça a commencé à arriver, j’étais content car ça signalait un retour de la fantasy plus moyen-âge dans un secteur assez moribond sur le sujet.

J’ai vite déchanté. Parce que autant le côté « God Mod » peut être assez amusant (même si ennuyant sur la durée vu qu’il n’y a plus de challenge), qu’il y ait un côté assez anti-héros assez souvent est sympa, les mondes sont fades, sans originalité et sans saveur dans 90% du temps. Donc on a l’impression de voir à chaque fois la même chose. Vous avez des humanoïdes animaux ? Ils sont automatiquement des esclaves des humains. Des méchants clichés ? CHECK. Des nobles idiots. CHECK. Château des démons au nord de la map ? CHECK (bon, OK, c’est liée à la culture japonaise le coup du nord, mais on est dans un monde fantasy quoi, on peut changer les choses !). Un harem avec toutes les races ? CHECK. And so on…

Et pourtant, ça se vend par camions. Comme quoi, même un monde sans originalité fait vendre. Même s’il est probable que tous seront oubliés dans le futur ^^"

Quelle tristesse quand même… Heureusement qu’il y a le shôjo coréen pour sauver l’isekai, qui a aussi peu de worldbuilding, mais qui a des concepts savoureux comme «Je me suis réincarné en la belle-mère de Blanche-Neige !" :rofl:

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