Sur le conseil d’ @Alresha, j’ai entamé la délectable série « Fortune de France » de Robert Merle. Chaque soir j’y fais moisson des antiquités françoises qui me ravissent.
Le partage d’aujourd’hui concerne non pas un mot, qui reste d’usage courant, mais la variété de ses significations. Il s’agit de Quitter !
Nous l’employons tous au sens de partir, sortir d’un lieu :
- Elle quitta la pièce en claquant la porte.
Mais il s’agit plutôt de débarrasser la pièce de notre présence.
En effet, au sens le plus large, on quitte qqu’un/qqchose de qqchose :
- Soit on l’en démunit puis on le tient quitte :
- Miroul, craignant que le savetier se blessât, lui quitta sa dague en un tournemain.
- Soit on lui abandonne la chose, l’en dispensant :
- Le connétable quitta son adversaire de ses compliments.
- … les héritiers quittent à ce titre le susdit de ses dettes, intérêt et principal.
Au global, quitter serait pratiquement un synonyme de Abandonner, dont on a parlé plus haut
- Quitter son passé sans se retourner…
Sans épiloguer sur la forme faussement réflexive de l’expression :
- Les amants se quittent, mais il est bien rare que tous deux se tiennent quittes.
Plus tracassiers, les commissaires aux comptes, sans vous laisser quittes de leurs émoluments, opinent à vous donner quitus de votre mandat de gestion d’une entreprise.
Source : le CNRTL