Comment améliorer vos dialogues?

Salut à tous,

A propos des dialogues, on parle souvent de leur présentation… mais on ne parle pas (encore) des dialogues par eux-mêmes !

A quoi servent-ils dans le roman ? A quoi ne doivent-ils pas servir à contrario ?
Qu’en est-il de la communication non verbale ? Des silences ? Des « dialogues de sourds » entre des personnages ? Comment les rendre « naturels » plutôt que lourds et empruntés ?..

Mais aussi et surtout : sont-ils vraiment utiles ?
La face de votre intrigue en serait-elle vraiment changée s’ils n’étaient pas là ?
et si oui, n’est-ce pas – par hasard – parce que vous vous en seriez servi pour exposer des informations qui auraient pu être passées autrement, pour imiter ce qui se passe dans votre série préférée ?

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Voici un article concret sur le sujet, avec exemples et analyses :

:computer_mouse: Caroline Duchesnes : 5 conseils pour réussir les dialogues

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Il y a une chose qui va beaucoup plaire à ceux qui sont embêtés par les verbes d’incise et leur adverbe que j’ai trouvée en écumant Google, c’est que beaucoup trouvent que « moins c’est bien ».

Ils se concentrent sur de rares « dit-il » ou « répondit-il », s’ils sont absolument nécessaires, car tout le boulot renseignant sur l’état d’esprit ou humeur de la personne qui parle ne doit pas être fait dans l’incise verbale, mais bien avant qu’elle prenne la parole ou par le choix des mots qu’elle utilise pour s’exprimer.

Voici un exemple de « mauvais dialogue » tiré de l’article ci-haut

Jean Guénot, dans Écrire, donne l’exemple d’un mauvais dialogue, bourré d’incises :

« — Je suis kinésithérapeute, avoua-t-elle.

— Vous voyagez beaucoup ? s’enquit-il.

— Pas mal, minauda-t-elle.

— Vous aimez flirter ? questionna-t-il.

— Je sors rarement, soupira-t-elle.

— Vous vivez toute seule ? insista-t-il.

— J’habite chez ma sœur, elle est mariée, lui confia-t-elle.

— La vie ne vous attire pas ? insinua-t-il.

— Oh non, pas du tout ! s’écria-t-elle.

— On va bien voir ! éructa-t-il.

— Non ! s’égosilla-t-elle.

— Si ! tonna-t-il.

— Pitié ! glapit-elle.

— Je vous veux ! s’emporta-t-il.

— Pas sur la bou…, n’eut-elle pas le temps d’achever. »

Il accompagne cet exemple de ce conseil :

« Sucrez toutes ces annotations ; ils sont deux ; quand ce n’est pas l’une qui parle, c’est l’autre. Vous pouvez aussi sucrer tout ce dialogue. Il n’avance guère. Remplacez-le par quatre lignes narratives se terminant sur une paire de gifles. L’avantage du dialogue imprimé, c’est de pouvoir être remplacé par une autre forme de langage ; en dialogue oral, ce ne serait pas possible. »

Réécrivez ce dialogue pour le rendre plus dynamique, et ne conservez que les incises et indications que vous jugez nécessaires. Entraînez-vous à transmettre à votre lecteur les émotions des protagonistes autrement que par des verbes de dialogue.

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J’ajoute, tirée blog du Fictiologue, l’une des quatre notes portant sur les dialogues, et qui peut vous intéresser si vous souhaitez vous améliorer.

:computer_mouse: Écrire de meilleurs dialogues

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Bonjour, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs,

Je voudrais poser une question concernant les dialogues.

J’ai reçu pour ma dernière contribution la critique que les dialogues de mes personnages ne sont pas assez naturels.

Or, en lisant les conseils proposés dans le post publié, je mentionne des gestes et des hésitations…

De sorte que je ne sais plus comment rendre un dialogue plus naturel ? D’ailleurs, que vous le-vous dire par naturel et plus émotionnel ? Serait-il possible de préciser ?

Mais que je passe à un exemple tiré de ma dernière contribution , Uncaria tomentosa.

Début de la citation;

Tout à coup, sans aucun avertissement, voilà un esprit qui se manifeste près de la porte d’entrée du local. Intriguée, l’antiquaire le détaille : un homme vers la trentaine, au visage pâle, les yeux bruns, vêtu d’une chemise et de pantalon beiges. Sur sa tête, un chapeau de la même couleur. À ses pieds, des souliers de randonnée beige foncé.

L’esprit, remarquant que la jeune brunette l’a vu, balbutie :

– Madame, vous me voyez ?

Elle répond d’une voix douce :

– Oui, en raison d’un don particulier qui fait en sorte que je vous vois… À la différence des autres…

Il murmure :

– Merci de votre explication…

L’entité fait une courte pause et se rapproche de Melinda, qui le suit du regard.

Elle s’éclaircit la gorge puis demande d’une voix chaleureuse :

– Monsieur, quel est votre nom ?

– Martin Schaer, professeur d’Anthropologie à l’Université Rockland et chercheur depuis une dizaine d’années. Je suis un spécialiste de l’ethnobotanique, avec deux doctorats, l’un en Anthropologie et l’autre en Biologie végétale.

– Merci, Monsieur le professeur de votre réponse complète…

La jeune femme extraordinaire fait une courte pause puis reprend :

– Monsieur, pourquoi restez-vous encore parmi les vivants ?

Lueur d’étonnement dans ses yeux bruns fatigués, Martin s’exclame :

– Vous osez insinuer que je suis défunt ?

Les yeux écarquillés devant la réaction de son interlocuteur, Melinda affirme d’un ton assuré : – Pourtant, c’est votre état. Vous devez vous rendre à l’évidence. C’est un fait, un point c’est tout. Ne vous êtes-vous jamais posé la question pourquoi les autres gens ne vous voient pas ?

D’un ton arrogant, l’esprit errant réplique, en la regardant d’un air hautain :

– Non ! Je ne me suis jamais posé cette question !

La passeuse d’âmes soupire.

Au moins, il vaut mieux tard que jamais la poser…

Ignorant les pensées de son interlocutrice, l’esprit murmure d’une voix songeuse :

– Je dois retrouver l’Uncaria tomentosa

Melinda, perplexe, les sourcils levés, la bouche en o , l’invite d’un geste de la main à continuer.

Pouvez-vous dire le nom usuel de l’animal ou de la plante ? Je ne sais pas le latin !

Martin Schaer, au lieu de répondre à sa question, s’évapore dans les airs jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement de sa vue.

La brunette, en fixant pendant quelques secondes la direction vers laquelle l’esprit s’est trouvé auparavant, soupire.

Je devrais demander au professeur Richard Payne… peut-être qu’il pourra m’aider…

Fin de la citation.

Comme les dialogues ont été critiqués comme étant peu naturels. De sorte que je ne sais pas du tout comment les rendre plus naturels…
Faut-il mentionner plus l’hésitation (avec les points de suspension), les expressions faciales de Melinda et de l’esprit (ce que je fais un peu, mais en faudrait-il plus), les gestes ?
Pourtant, j’ai précisé le ton (le ton arrogant de l’esprit du défunt universitaire) et la manière qu’ils parlent. Cependant, je n’imagine quand même pas préciser à chaque réplique la tonalité, ce qui alourdira la lecture.

Qu’est-ce que vous me suggéreriez pour rendre un dialogue plus vivant ?

Désolée si mes questions sont hors-sujet avec ce post.

Merci d’avance de votre réponse (s’il y en a une).

Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, mes salutations distinguées.

1950m

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C’est toujours intéressant le déterrage de topic.
Je me mets ces liens de côté pour les étudier à tête reposée. :+1:

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Attendez-vous une réponse spécifiquement de OldGirlNoraArlani, ou puis-je vous soumettre mon avis ?

5 « J'aime »

Je pense que tout avis est la bienvenue :wink:
Personnellement, je suis également intriguée par ce caractère dit naturel des dialogues (registre du langage selon la classe sociale ?). Comment le rendre ?

Pour l’anecdote, l’un des pré-lecteurs, il y a quelques mois, m’a fait un très juste commentaire concernant mes dialogues, à savoir qu’ils étaient trop précieux pour un personnage ordinaire, donnant un certain aspect stéréotypé (c’est mon interprétation, mais je ne savais pas trop comment changer le dialogue, alors je l’ai laissé tel quel… Et même en consultant d’autres fanfictions et contributions au Défi des autres usagers, je suis assez perplexe de comprendre en quoi leur dialogue est naturel, et pas le mien… Mystère).

Tout conseil et avis est la bienvenue :slight_smile:

4 « J'aime »

Je pense que le problème c’est de vouloir appliquer des conseils de manière un peu mécanique sans comprendre en soi ce qui fait qu’un dialogue sonne de façon naturelle. Vous mentionnez avoir intégré gestes, tonalités, pauses et hésitations – éléments effectivement souvent évoqués en tant que conseils génériques pour rendre les dialogues crédibles/vivants. Malheureusement, la simple présence de ces procédés techniques ne garantit pas un résultat convaincant.

Il me semble, en vous lisant, que le problème réside dans des difficultés à appréhender la dynamique d’une interaction entre deux personnages. J’ai envie de vous conseiller de regarder des extraits de séries ou films portant sur des scènes (a priori) chargées en émotion : dispute, discussion précédent une bagarre, crise de larmes, fou rire, etc… Et d’essayer d’analyser dans le détail ce qui se passe pour les personnages dialoguant.

Pourquoi disent-ils telle chose et pourquoi la disent-ils de telle manière ? Il faut parfois essayer de se dégager du factuel des mots prononcés pour comprendre via d’autres éléments (expression du visage, gestuelle corporelle, intonation) ce qui est en jeu. Et le choix des mots et le rythme auquel une phrase est prononcée, d’un autre côté, me paraît bien plus déterminant qu’une indication « plate » en incise pour comprendre la relation/la dynamique entre les personnages.

Dans le morceau d’histoire que vous proposez, je trouve qu’il y a plusieurs problèmes évidents causant le manque de naturel qu’on vous a pointé en commentaire :

Un registre de langue très soutenu et uniforme pour les deux protagonistes. Ils s’expriment de manière très formelle et il n’y a aucune spécificité dans leur façon de parler (vous pourriez interchanger les répliques de Melinda et du fantôme, le rendu serait le même). Il faudrait chercher à rendre leurs répliques plus personnalisées et que le phrasé comme le choix des mots rendent mieux comptes de qui ils sont. Quand vous êtes dans une assemblée, chaque personne a – en principe xD – une manière légèrement différente de s’exprimer (phrases plus courtes, ampoulées, tics de langage, registre plus familier, emphase en fonction de la personnalité, etc…). Les gens ne sont pas des clones, ils ont des particularités, ça devrait être la même chose (de manière flagrante) pour les personnages de vos histoires.

Là, Melinda et le Professeur semblent livrer leurs répliques de manière plate (phrases parfaitement construites, sans faux départs, reformulations, ou silences… à part celles signalées dans les fameuses incises) et de manière très planplan. Cet aspect froid et contrôlé fait qu’on n’a pas l’illusion d’un échange vivant. Un dialogue « naturel » impliquerait des hésitations, des redites, des interruptions ou des marques d’émotion implicites. Ici, vous précisez presque systématiquement le ton, les intentions ou les attitudes (« d’un ton assuré », « d’un ton arrogant », etc.), ce qui détonne, vu que les dialogues eux-mêmes ne portent pas ces éléments en creux : il faudrait que la gestuelle des personnages ou le choix des mots suggère l’assurance, l’arrogance, la colère, etc…

Il ne s’agit pas de supprimer les techniques que vous utilisez, mais de tenter de les employer à meilleur escient. L’usage des verbes d’incise doit être au service du rythme et/ou de l’émotion. En employer quelques uns pour dire qu’on en emploie mais sans y mettre une intention derrière, ça ne sert pas à grand chose ^^"

Un bon exercice consisterait à relire vos dialogues à voix haute pour tenter de comprendre comment ils sonnent et le décalage qu’il y a avec des échanges authentiques auxquels vous assistez et participez dans la vie de tous les jours… n’hésitez pas à lire les scripts de la série que vous prenez en fandom de référence et à analyser en détail un passage précis, pour mieux vous rendre compte du décalage entre quelques lignes de dialogues et « l’enrobage » autour de celles-ci : la façon dont elles sont jouées par les acteurs et concrètement mises en scène.

9 « J'aime »

Merci @Crapule pour votre avis.

Ainsi, vous suggérez d’insérer des expressions corporelles des personnages en interaction, mais pour ainsi faire, il n’y a pas d’autres options que de faire dans une incise, non ? Sauf si j’ignore d’autres procédés :pensive:

Aussi, vous mentionnez que le registre est important, ce que je suis d’accord. Le registre est soutenu, mais que signifie l’aspect uniforme ? Vous suggérez de personnaliser les dialogues, mais comment ? Dès la première réplique avec un tic de langage inventé pour rendre plus crédible le personnage ? Par contre, il est exact que Mélinda pourrait adopté un registre plus familier (mais lequel ? Comment ?), considérant qu’elle n’est qu’une simple antiquaire sans étude universitaire, mais je ne peux concevoir un professeur universitaire avec un registre familier.

Par contre, un détail de votre affirmation

me laisse intriguée. Comment pensez-vous présenter implicitement dans un dialogue des émotions ? Par des points d’exclamation et des mots employés ?

Aussi, :wink: merci du conseil de lire à voix haute ses phrases, je n’y aurais jamais pensé. Je vais essayé de l’appliquer pour ma contribution au Défi du mois.

À bientôt.

Amicalement vôtre,
B7B14

3 « J'aime »

Je vous propose une réécriture à ma sauce de l’extrait cité, d’une manière que j’estime plus naturelle, en espérant cela puisse vous aider.

L’esprit tournait sa tête dans tous les sens, comme s’il se demandait ce qu’il faisait là, quand il remarqua Melinda qui l’observait.
– Vous… me voyez ?
Melinda lui adressa un sourire qu’elle voulait rassurant et lui répondit d’une voix douce :
– Oui. Je vous vois.
– Comment ? Pourquoi ? J’avais l’impression d’être invisible depuis mon retour d’expédition. Je croyais être devenu fou.
– Vous n’êtes pas fou. Les autres ne peuvent pas vous voir.
– Les autres non, mais vous oui ? Pourquoi ?
– J’ai un don. Je suis une passeuse d’âme.
– Une… passeuse d’âme ? Que… Vous voulez dire que…
Il ne termina pas sa phrase. Melinda ne la compléta pas non plus. Elle devait lui laisser le temps d’intégrer ce qu’il venait de comprendre.
– Cela explique bien des choses, dit-il après un long silence.
– Je m’appelle Melinda.
– Mon nom est Martin Schaer. Je suis…
Martin s’interrompit avant de se reprendre.
– J’étais professeur et chercheur d’Anthropologie à l’Université Rockland.
– Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider Martin ? Si vous êtes encore parmi nous c’est que quelque chose vous tourmente et vous empêche de partir.
– Uncaria tomentosa, déclara-t-il soudain. Je dois retrouver l’uncaria tomentosa.
Il disparu sur ces mots.
Melinda fronça les sourcils. Unca-quoi ? Elle était bien avancée avec pour seul indice un nom incompréhensible. Elle savait heureusement qui pourrait la renseigner. Pas de client en boutique en ce moment, elle pouvait se permettre de passer un coup de fil. Elle décrocha son téléphone et composa me numéro d’une de ses bonnes connaissances, le professeur Rick Payne.

Ce n’est bien sûr qu’un exemple, d’ailleurs très certainement perfectible, mais ça pourrait peut-être vous donner des pistes concrètes, ou du moins je l’espère.
Qu’ai-je fais ?
J’ai retiré tous les “Monsieur” et “Madame” qui donnent un ton trop formel. Le vouvoiement suffit amplement à marquer la politesse.
J’ai pris en compte leur état émotionnel à chacune de leur ligne de dialogue.
Je vous remet le dialogue ci-dessus avec des annotations qui expliquent mes choix.

L’esprit tournait sa tête dans tous les sens, comme s’il se demandait ce qu’il faisait là, quand il remarqua Melinda qui l’observait.
– Vous… me voyez ? Il est perdu, confus, et la pause dans sa phrase marque sa surprise.
Melinda lui adressa un sourire qu’elle voulait rassurant et lui répondit d’une voix douce :
– Oui. Je vous vois. Melinda dans les quelques épisodes que j’ai vu est toujours profondément bienveillante, compréhensive et à l’écoute, c’est ce qui la caractérise et cela doit se ressentir dans chacune de ses phrases.
– Comment ? Pourquoi ? J’avais l’impression d’être invisible depuis mon retour d’expédition. Je croyais être devenu fou. Il est déboussolé, avec un fond de panique.Il ne sait pas qu’il est mort. C’est un puissant déni.
– Vous n’êtes pas fou. Les autres ne peuvent pas vous voir. Elle ne met pas directement les pieds dans le plat pour ne pas le brusquer, mais elle commence une amorce d’explication.
– Les autres non, mais vous oui ? Pourquoi ? Incompréhension.
– J’ai un don. Je suis une passeuse d’âme.
– Une… passeuse d’âme ? Que… Vous voulez dire que…
Il ne termina pas sa phrase. Melinda ne la compléta pas non plus. Elle devait lui laisser le temps d’intégrer ce qu’il venait de comprendre. Pourquoi ne termine-t-il pas sa phrase ? Parce que prononcer le mot “mort” serait trop brutal pour lui. Mais on sent bien qu’il l’a compris.
– Cela explique bien des choses, dit-il après un long silence. Là, c’est peut-être même encore trop rapide pour que la prise de conscience se fasse. On lui fait comprendre qu’il est mort, c’est un choc considérable. Peut-être serait-il préférable de travailler la scène autrement, qu’il s’efface, pour ne revenir que plus tard dans la journée voir plus tard encore, après après avoir eu véritablement le temps de digérer l’information. Mais admettons pour l’exemple.
– Je m’appelle Melinda. Maintenant qu’il a compris qu’il est mort, Melinda essaie de le mettre en confiance pour apprendre à le connaitre et pouvoir lui venir en aide. Elle commence par se présenter pour l’inciter en douceur à faire de même.
– Mon nom est Martin Schaer. Je suis…
Martin s’interrompit avant de se reprendre.
– J’étais professeur et chercheur d’Anthropologie à l’Université Rockland. Cette interruption et reprise viennent confirmer qu’il a compris qu’il était mort, tout en insistant sur la difficulté d’intégrer cette information.
– Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider Martin ? Si vous êtes encore parmi nous c’est que quelque chose vous tourmente et vous empêche de partir.
– Uncaria tomentosa, déclara-t-il soudain. Je dois retrouver l’uncaria tomentosa.
Il disparu sur ces mots. Une déclaration mystérieuse, qui pour le coup, fais un peu partie du cahier des charges de la série il me semble. Si les fantomes étaient moins cachottiers et plus explicites, le travail de Melinda serait plus simple et il n’y aurait pas de quoi faire un épisode.
Melinda fronça les sourcils. Unca-quoi ? Elle était bien avancée avec pour seul indice un nom incompréhensible. Elle savait heureusement qui pourrait la renseigner. Pas de client en vue dans la boutique, elle pouvait se permettre de passer un coup de fil. Elle décrocha son téléphone et composa me numéro d’une de ses bonnes connaissances, le professeur Rick Payne.

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Bonjour, Crapule,

Une remarque concernant votre affirmation :

Je me pose une question s’il n’est pas interdit, dans une réécriture, de changer le registre de langage des personnages ?
À moins que cela soit cet élément qui pose problème ?

D’ailleurs, je me demande bien s’il n’y a pas une incompatibilité entre le registre de langue et les personnages ? N’est-il pas possible, malgré un langage habituellement non-soutenu, d’être à un moment précis un peu plus poli ?

Ce ne sont que des questions que je pose, par rapport au contexte du dialogue. Serait-ce un élément à considérer ?

Toutes mes salutations,

1950m

2 « J'aime »

Merci, Liansepia, de vos suggestions.

J’en prends note. Au moins, ceci me donnerait une idée comment rédiger à l’avenir des dialogues…

Désolée, je ne suis pas une écrivaine, loin de ça… De sorte que les dialogues, j’en ai écrit que dans les fictions que je publie sur le site fanfictions.fr

Au moins, je saurai comment améliorer mon écriture pour mes fictions en cours et celles à venir.

Toutes mes salutations,

1950m

5 « J'aime »

Bonjour (ou bonsoir) à toutes et à tous.

Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour donner des conseils ou dire comment faire telle ou telle chose, mais j’aimerai contribuer en toute modestie avec ce que j’ai pu apprendre de ma propre expérience.

@1950m Ne connaissant pas ta fanfiction ni ton fandom, je ne vais pas me risquer à faire des suggestions qui seraient inadaptées au récit, aux personnages ou encore à la vision que tu as de ta propre histoire. Je ne vais pas non plus faire une longue dissertation technique car je n’en ai pas la compétence :sweat_smile:. Je vais donc opter pour une autre approche.

J’ai dernièrement retravaillé justement un dialogue au cours de la réécriture de ma fanfiction, ce qui me permet de vous donner un exemple concret. Peut-être que cela pourra vous aider. Voici un extrait tiré de la version originale de ma fanfiction qui reprend de façon assez brute un dialogue de la saga Star Wars :

« -Ah moi, je ne vais nulle part, décréta Han en s’asseyant sur une chaise.
Luke se précipita sur lui et s’écria :
-Ils vont l’exécuter ! Écoute, il y a une minute de ça tu refusais de rester là à attendre d’être pris, et d’un seul coup tu dis le contraire !
-Monter à l’assaut du quartier des détenus, c’était pas du tout ça mon idée !
-Mais ils vont la tuer !
-Mieux vaut elle que moi, rétorqua Han. »

Et maintenant, voici la version retravaillée :

« […]Han, cependant, était d’un tout autre avis. Il s’affala sur une chaise, visiblement bien décidé à ne pas bouger.
-Moi, je ne vais nulle part ! décréta-t-il.
Hermione leva les yeux au ciel, exaspérée.
-C’est pas vrai ! soupira-t-elle.
Luke, lui, ne décolérait pas.
-Ils vont l’exécuter ! Il y a une minute de ça, tu refusais de rester là à attendre d’être pris, et d’un seul coup tu dis le contraire ! s’écria-t-il, hors de lui.
Han haussa les épaules, parfaitement détaché.
-Monter à l’assaut du quartier des détenus, c’était pas du tout ça mon idée !
Sa désinvolture ne fit qu’amplifier l’indignation de Luke.
-Mais ils vont la tuer ! insista-t-il.
Le contrebandier resta implacable, son expression toujours aussi impassible.
-Mieux vaut elle que moi ! rétorqua-t-il d’un ton ferme. »

Peut-être y a-t-il des choses à revoir dans ce dialogue, je n’en sais rien, mais c’est toujours un exemple de progression entre une version originale brute et une nouvelle version un peu revisitée.

@B7B14, peut-être que mon exemple répond à ta question sur l’insertion d’expressions corporelles des personnages, etc…

N’hésitez pas à me dire si ça peut vous aider ou non :wink:

P.S. : @1950m, tu n’as pas à t’excuser. Le principe de la fanfiction, c’est que la plupart des auteurs sont des amateurs. Et comme tu peux le voir dans mon exemple, quand j’ai commencé à écrire ma fanfiction, je n’étais pas vraiment mieux :wink:

7 « J'aime »

Merci, gui40, de vos propos encourageants.

Autrement, il faut se laisser le temps de travailler avec minutie les détails du dialogue… Seulement, il y a trop de détails à considérer. Et cela qui me décourage. Désolé, car je suis plutôt dans le genre « résumé », ce qui est probablement une déformation professionnelle de ma part.

Mais encore une fois, merci de votre bienveillance.

touts mes salutations respectueuses,

1950m

4 « J'aime »

Il n’est pas nécessaire que ce soit des incises systématiques et/ou ne faisant que préciser la tonalité de voix du personnage, comme c’est souvent le cas dans l’extrait proposé par 1950m. Il vaut mieux essayer de faire passer les indications de posture, gestes, mimiques et intonations des personnages via des phrases autonomes et intégrées au sein de descriptions plus « étoffées ».

En vous inspirant de « vrais dialogues » ? :sweat_smile: Pour Melinda, le bon choix de registre serait simplement de chercher à coller à sa manière de s’exprimer dans la série (même chose pour les autres persos provenant du fandom). Pour les OC, à vous de trouver ce qui fait leur particularité en tant que personnage pour trouver le « bon ton »… il ne s’agit de leurs inventer au hasard des tics de langage mais savoir si ce serait approprié/pertinent de parler de telle façon dans tel contexte.

Et, même un personnage ayant spontanément un langage ampoulé peut varier de registre : sans pour autant être familier, le prof d’université pourrait être un poil plus naturel dans sa manière d’exprimer sa surprise (voire son choc, vu les circonstances) :

– Vous osez insinuer que je suis défunt ?

– Que… Vous… vous prétendez que je suis mort ?!

Je ne comprends pas votre question.

5 « J'aime »

@gui40,

Merci beaucoup ! :wink:

De ce que je comprends de vos exemples dans un fandom (ou deux je ne le sais pas, inconnu de moi), la manifestation physique de l’émotion fonctionne toujours en incise et vient se surajouter au texte essentiellement ponctué de point d’exclamation pour la colère.
Autrement dit, l’expression physique fait suite au dialogue qui sème déjà l’indice. Intéressante piste de réflexion…

Mais j’ai l’impression qu’il y a aussi une partie (si ce n’est même la totalité) de cette mise en forme du dialogue qui repose ultimement sur l’interprétation du passage qu’en fait le lecteur. Lorsque je lis certains chapitres des fanfics, je vais ajouter les intonations et les émotions, mais la difficulté réside dans la mise à l’écrit afin que tout le monde comprend l’émotion de la manière que je désire la transmettre. Et c’est là que réside tout le défi ! :sweat_smile:

En bref, bonne chance, écrivains et à vos plumes !

4 « J'aime »

Bonjour, Crapule,

Vous avez mentionné ce qui est ma question dans votre commentaire.

Désolée de ne pas avoir été assez claire dans la formulation de ma question.

Par exemple, si nous disons, d’une manière générale, sans nommer un personnage d’un fandom particulier :grimacing: , qu’il tient un registre de langue courant, ceci ne l’empêche pas, dans certaine situation, d’employer le langage soutenu ?

En espérant que ma question est plus claire.

Et maintenant, je me pose la question si ce changement situationnel est possible ? À mon avis, oui.

Toutes mes salutations distinguées,

1950m

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@B7B14,

En ce qui me concerne, lorsque j’écris, je fonctionne beaucoup « à l’oreille ». Je relis toujours mes textes à haute voix et c’est souvent comme ça que j’ajuste les choses. Attention toutefois, cela n’empêche pas de passer parfois à côté de certaines choses et de certaines erreurs ou imperfections.

Par ailleurs, « à l’oreille », quelque chose qui me dérange assez vite, ce sont les répétitions trop rapprochée. C’est d’ailleurs pour ça que dans la version originale, certaines répliques sont « nues » (je ne dis même pas quel personnage parle), mais du coup je considère que c’est une erreur car on manque de clarté sur qui parle. En rajoutant ces phrases entre les répliques, ça me permet de passer d’un personnage à l’autre en évitant la forme classique de
« [réplique 1], dit [Personnage 1] / [réplique 2], dit [Personnage 2] / [réplique 3] dit [Personnage 1], etc… » tout en ajoutant des détails sur l’attitude, l’expression ou la gestuelle d’un personnage.

Je trouve, à titre personnel, qu’une incise trop longue peut parfois trop alourdir le dialogue et casser le rythme naturel du dialogue. Je préfère, dans ces cas-là, insérer une phrase introductive en amont de la réplique. Par contre, les incises sont suffisantes lorsqu’il s’agit d’une précision légère, par exemple sur la tonalité.

Je dirais, probablement pas dans la même conversation. Si un personnage qui s’exprime de façon soutenu passe d’un coup à un langage courant ou familier, ça me paraît peu crédible. En revanche, en fonction du contexte, dans une autre situation ou face à un autre personnage, là oui, il pourra utiliser une autre forme de langage.

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Bah, les gens varient en permanence de registre, non ? :sweat_smile: On ne parle pas de la même manière à un enfant, à un inconnu, à un ami proche, à un membre de sa famille, etc…

Les personnages de vos histoires pour sembler « crédibles » doivent varier les registres : même quelqu’un comme votre Professeur Schaer qui use spontanément d’un registre soutenu peut/doit théoriquement sonner plus familier s’il est sous le coup de l’émotion/parle à quelqu’un qu’il connaît bien ; de la même façon, une personne s’exprimant en principe de manière familière peut tenter de mettre les formes pour s’adapter à son interlocuteur.

7 « J'aime »

Qu’est-ce qu’une écrivaine si ce n’est quelqu’un qui écrit ? Bien sûr que vous en êtes une ! Amatrice certes, mais comme nous tous ici, il me semble. On essaie tous de faire de notre mieux mais ce qui nous relie est avant tout le plaisir que l’on prend à écrire, et c’est bien le principal :slight_smile:

8 « J'aime »

Puis-je ? :smiley:
Je trouve qu’il y a beaucoup trop d’incises, presque comme le premier exemple qui ouvre la discussion.
Même s’ils sont trois personnages et qu’il faut bien gérer qui dit quoi.

Han, cependant, était d’un tout autre avis. Il s’était affalé sur une chaise, bien décidé à ne pas bouger.
– Moi, je ne vais nulle part !
Face à son air buté, Hermione leva les yeux au ciel en murmurant son exaspération entre ses dents. Et chaque seconde un peu plus, Luke sentait la colère monter, jusqu’à le mettre hors de lui.
– Mais enfin Han ! explosa-t-il. Tu n’as pas compris qu’ils vont l’exécuter ? Alors il y a une minute de ça, tu refusais de rester là, à attendre d’être pris et puis, d’un seul coup, tu te mets à dire le contraire ?
Parfaitement détaché, le contrebandier haussa les épaules en jouant avec l’attache de son holster, et sa désinvolture augmenta l’indignation des deux autres. Il leva les yeux vers eux pour déclarer froidement :
– Je dis surtout que monter à l’assaut du quartier des détenus, c’était pas du tout ça, mon idée.
– Mais… ils vont la tuer !!
Han resta impassible et son jugement tomba comme un couperet glacial.
– Eh bah, mieux vaut elle que moi !

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Crapule a tout dit !

Et j’ai même l’impression qu’il a démontré comment faire un dialogue vivant sans avoir besoin d’incises avec son « Bah, les gens varient en permanence de registre, non? »
ça fait spontané, et même sans l’emoji on comprend tout de suite qu’il est un peu perplexe. Et pourtant juste derrière il peut passer sur une explication plus « académique » et un langage soutenu sans que ça fasse bizarre.

B7B14 et 1950m, vous avez un langage très soutenu dans vos commentaires (et je pense du coup que c’est un petit reflet de vos dialogues… :sweat_smile:), pourtant même là vous variez de registre : « Désolée, je ne suis pas une écrivaine, loin de ça… » tu gardes quand même un petit langage soutenu, mais on sent à travers ton écriture ta voix, ton hésitation… Et il y a aussi ce côté qu’on a tous de se rabaisser soi-même pour pas que les autres le fassent qui parle à beaucoup de monde :smirk: (ok, moi la première :joy:).

Mon conseil foireux : écrire un dialogue ou même sur un forum (l’endroit bonne ambiance où justement on peut s’exprimer « naturellement ») avec la peur que les littéraires nous jugent, c’est le mal !

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