J’ai bien cru que je n’y arriverai jamais à temps !!
Je vous partage donc ma modeste contribution qui a enfin pu voir le jour (après deux soudains changements d’idées – vous avez échappé de peu à un énième défi sur Monster Hunter).
C’est donc avec un fandom pionnier qui me tient grandement à cœur que je rejoins la team des survivants du défi ! (quelle hécatombe… le début d’année n’a pas été clément avec ce défi…)
Fandom : Suzume (すずめの戸締まり – Suzume no tojimari)
Nombre de mots : 2 851 sur Word (sans les mentions ni les notes de bas de page) – 3 501 sur Site (total)
Rating : G
Genres : Préquelle – drame
Personnages : Munakata Hitsujirō ; Munakata Sōta ; Munakata Eijirō (OC) ; un caméo d’un certain Hirai Tarō (ceux qui savent, savent… )
Continuité : trois ans avant les événements du film, début mars 2020 ; parallèlement, le 1er septembre 1923 (ceux qui savent, savent… )
Niveau de connaissance du fandom : mieux vaut avoir vu le film, mais j’espère l’avoir rendu accessible à ceux qui ne connaissent pas… Des notes en bas de ce message permettront d’éclairer certains points !
Et il n’y a pas de N2 – j’aurais aimé, mais je n’y suis pas parvenue. Ça n’est que partie remise !
Teaser :
À dix-huit ans, Sōta ne se préoccupe que de sa future rentrée à l’université où il se préparera à devenir enseignant. Son grand-père, en revanche, pressent une catastrophe imminente et s’en inquiète. En cause, des portes du désastre qui s’ouvrent les unes après les autres, annonçant un malheur si toutefois personne ne parvenait à les clore.
Hitsujirō raconte alors l’histoire de leur ancêtre qui, un siècle plus tôt, eut à faire face à une terrible calamité dévastatrice en plein Tōkyō…
.
Notes (pour celles et ceux qui n’auraient pas la ref – et faut dire que c’est un peu pointu) : Ça va spoiler ! (autant le film que le défi)
Le film de Suzume prend place en septembre 2023, soit un siècle après le grand désastre qu’a été le séisme du Kantō de 1923, dont on recense la secousse à 11h58.
Dans cet univers proche du nôtre, une créature mystique (le Ver) est enchâssée via deux clés de voûte dans une autre dimension. Si l’une des pierres venait à céder ou être délogée, le Ver profiterait de l’ouverture de « portes du désastre » pour tenter d’envahir notre monde, et de le détruire en s’effondrant. C’est pourquoi il existe des individus à qui il incombe la tâche de clore ces portes pour prévenir toute catastrophe.
Au cours du film, tandis qu’elle cherche à en savoir plus sur le Ver et ce qu’il représente, Suzume découvre qu’il est déjà parvenu à s’échapper une fois dans le passé, et que la destruction qu’il a engendrée était incomparable. Il s’agit ici de ce grand séisme de 1923 ; l’histoire allant en cycles, les sorties récentes du Ver annoncent une réplique de cette catastrophe, que Sōta et Suzume doivent à tout prix empêcher.
Le Ver est une référence au Namazu (ou Ōnamazu), un poisson-chat gigantesque qui, dans la mythologie japonaise, vit sous terre et provoque les tremblements de terre (et donc les raz-de-marée) en battant de la queue. Le dieu Takemikazuchi l’aurait enchâssé dans un sanctuaire via une clé de voûte mais, dès qu’il baisse la garde, Namazu se débat, et provoque les séismes.
Le film se concentre aussi sur les conséquences du séisme du 11 mars 2011, ce que nous appelons plus couramment « catastrophe de Fukushima ». Ce séisme est l’un des plus ravageurs de l’histoire moderne du Japon (avant que ne se produise celui de janvier 2024 dans la péninsule d’Ishikawa). De nombreuses personnes ont perdu la vie, surtout à l’est des préfectures de Fukushima, Aomori et Iwate, lors du séisme et du tsunami ; c’est ce traumatisme encore à vif pour certains qui amène le dénouement du film. En outre, la « catastrophe » à laquelle fait référence Hitsujirō au début de ce présent texte n’est autre que la pandémie de Covid-19, qui a été officiellement reconnue en tant que telle… le 11 mars 2020.
Enfin, le personnage de Hirai Tarō (et sa petite famille) n’est pas anodin – il s’agit (sans trop de surprise) du nom civil de l’auteur Edogawa Ranpo, le père du roman policier japonais (dont j’ai longuement parlé çà et là). Sa carrière débute en 1923 lorsqu’il publie en avril sa première nouvelle, La pièce de deux sen, et sa carrière est propulsée lorsqu’il commence à aborder des thèmes plus sombres de la psyché humaine, en réponse au mouvement ero guro nansensu (« érotique, grotesque, non-sens ») qui apparaît dans les années 20 et s’installe dans les années 30, durant la période d’avant-guerre, et après de nombreux bouleversements.
Pourtant, avant cela, des déboires quant à sa publication ont manqué de peu de lui faire cesser toute activité littéraire ; c’est en voyant la bonne réception d’Une terrible erreur (恐ろしき錯誤, Osoroshiki sakugo), publiée dans l’édition de novembre de la revue Shinseinen (où avaient été déjà publiées ses deux précédentes nouvelles) – où la volonté était de faire « renaître » la revue suite au séisme – qu’il se lance dans la rédaction de son prochain texte, Deux vies gâchées (二癈人, Nihaijin).
Donc oui, j’admets honteusement que j’ai écrit une RPF, mais après avoir relu le topic dédié à ce sujet, j’ai conclu que, puisqu’il est décédé (tout comme son épouse et son fils), je pouvais me permettre de lui faire faire une apparition – d’autant plus que ça n’est pas destiné à le diffamer ou quoi que ce soit. D’autant plus qu’il y a très certainement de grosses incohérences quant à sa réelle vie – j’ignore s’il était réellement présent à Tōkyō lors du séisme et s’il avait réellement pris en pitié les victimes du massacre qui a suivi. C’est très très romancé, pour les besoins de cette histoire…
Et puis voyez ça comme un simple hommage de la part d’une grande amatrice de cet auteur – au point de lui dédier tout un mémoire de Master !
.
.
Sur ce, je vous laisse ! Il reste encore le défi de mars à préparer… Pour après-demain !
Bonne lecture, et bravo aux courageux.se.s participant.e.s qui sont parvenu.e.s à boucler de défi maudit !!!