Ecrire à la 1e personne : points forts et points faibles

Allez
on le sait, l’écriture à la première personne a super la cote auprès des fanfiqueurs. Soi-disant que ça rapproche de son lecteur et que ça créée une connivence immédiate. L’auteur adore ce mode de narration mais il reste lucide.

Pour nous, il serait dommage de ne pas avoir conscience de tous les problèmes que ça pose aussi et qui la rendent malaisée ou pas forcément le bon choix…
Mais alors quand ça ?


Je résume quelques soucis pour vous donner envie de cliquer :

En termes de scénarisation :

votre perso doit toujours être là, tout le temps, pour pouvoir parler légitimement de l’intrigue et de ce qui se passe. S’il n’est pas là comment le saurait-il ?

En termes de crédibilité et sympathie du personnage :

votre protagoniste principal est forcément celui qui est le plus intéressant et qui subit le plus d’épreuves et d’aléas de l’intrigue.
Mais si c’est lui-même qui les décrit, il a vite l’air soit totalement grandiloquent (sur-drama queen) soit parfaitement vaniteux quand il va parler de ses succès.
Or si votre personnage n’a ni réussites ni échecs, ça va être compliqué de rendre tout ça intéressant. De créer des pics d’intensité où on ne va pas être en empathie avec lui en raison de « ce dont il aura l’air »

Votre perso narrateur fait barrage avec l’action :

c’est lui qui vous raconte l’histoire, donc il vous en met à distance fatalement, ça passe par lui et son filtre. Alors que si vous étiez dans une narration à 3e personne, vous auriez été au plus près de l’action, des faits objectifs.


L’auteur fait aussi la liste des erreurs les plus fréquentes quand on écrit à la première personne et a même écrit un article complémentaire de cas pratiques pour mieux illustrer encore d’autres exemples.


Le forum me le rappelle tout seul, on avait un sujet "Comment écrire une ellipse à la première personne" qui déjà pointait le problème de la scénarisation (quand le narrateur doit être tout le temps là mais qu’on n’a pas envie).

Vous-mêmes, est-ce qu’il vous arrive de vous sentir limité par ce mode de narration ?

Est-ce que ces articles arrivent à mettre le doigt et formuler les problèmes que vous avez ?

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Aaah, vaste sujet que j’ai justement abordé avec mon directeur de recherche ce midi-même.

Personnellement j’ai horreur de la narration au présent et à la 1e personne ; alors quand ça combine les deux j’ai souvent une petite grimace.
Tout du moins, c’était surtout le cas avant que je lise de bons travaux rédigés à la 1e personne (et d’autres au présent mais c’est une autre histoire) ; ce qui m’a réconciliée avec, ce sont les travaux d’Edogawa Ranpo, histoires dont le narrateur est souvent à la première personne d’une manière ou d’une autre (monologue ou lettre d’un personnage, ou bien véritable narrateur).

De mon point de vue, écrire à la première personne est, comme tu l’as écrit OldGirl, assez contraignant. Le personnage doit TOUJOURS être présent, on a son prisme qui altère la perception des événements, et ça peut même éventuellement mener à un Mary-Sue/Gary-Stu plus ou moins involontaire.
Cependant, j’ai pu me réconcilier avec ce style quand j’ai participé au défi de novembre ; en écrivant un monologue narré par un personnage, donc à la 1e personne, j’ai appris une nouvelle manière de raconter et de montrer les choses dans le récit.

Ensuite, de mon point de vue de lectrice, je suis assez mitigée. Tout dépend de la manière dont la 1e personne est utilisée.
Exemple de mauvais emploi : très souvent c’est utilisé dans les fanfictions médiocres bourrées de Mary-Sue etc. Là, c’est assez cringe pour le coup.
Exemples de bon emploi : dans La Chaise Humaine (Edogawa Ranpo), le fait que la lettre lue par le personnage féminin soit écrit à la 1e personne fait naître une empathie pour la personne qui la lui a écrite et y raconte son histoire.
Dans La Chambre Rouge (Edogawa Ranpo, toujours), le personnage racontant ses crimes et sa descente vers un point de non-retour à la première personne fait qu’on est envoûté, on veut savoir jusqu’où il va.
Et enfin, pour n’en citer qu’un troisième, dans La Proie et l’Ombre (ou bien La Proie dans l’Ombre, toujours Edogawa), l’auteur se « met en scène » dans son Japon contemporain, ce qui nous plonge dans l’intrigue et nous prend pour spectateur actif. Une proximité lie le personnage « je » et le lecteur, grâce justement au narrateur personnage.

Chacun est libre de faire ce qu’il veut, mais il faut savoir ce que nos choix de narration impliquent. Première personne, oui, mais il faut avoir conscience que dans ce cas notre personnage sera toujours là, il n’y aura aucune révélation en aparté.
Mais bien utilisée, la narration à la première personne peut vraiment faire son effet !

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Je n’aurais pas mieux dit !!! (Et pourtant, j’ai beaucoup aimé Hunger Games…)

Je n’aime lire des récits à la 1ère personne que lorsque je trouve autre chose qui « m’accroche », par exemple un intérêt narratif comme une ligne temporelle complexe (je viens de lire La servante écarlate de Margaret Atwood et j’en suis sortie totalement glacée car le propos est paralysant et en même temps fortement marquée par une écriture à la 1ère personne qui mêle passé et présent avec une maîtrise que je trouve rarement égalée). Ou bien un point de vue externe à la 1ère personne, coup de génie : L’étranger de Camus. Le personnage étant « en dehors du monte », on n’a pas vraiment accès à ses sentiments, ce qui nous donne l’impression qu’il n’en a pas, si bien que la 1ère personne dérange. Je pourrais citer d’autres romans (je ne parle évidemment pas d’autobiographie) qui m’ont marquée, mais dans les fanfics, généralement, je n’aime pas la 1ère personne qui, je trouve, restreint considérablement l’angle d’approche du fandom.

Ce qui m’amène à l’écriture : je n’envisage pas une seule seconde d’écrire un texte à la 1ère personne car mon jeu narratif préféré est le changement des points de vue. Ecrire à la 1ère personne me semble trop… trop intrusif, je ne me vois pas changer, passer du point de vue d’un personnage à l’autre alors que je me serais totalement installée dans sa tête. Cela pourrait fonctionner pour un texte très court, peut-être, centré sur une introspection, mais même ainsi, la 1ère personne me gêne. La 3ème personne m’offre plus de liberté. De plus, les personnages ne m’appartenant pas (je parle des fanfics et non d’un récit original), je ne me sens pas légitime à écrire « à leur place »…

Cela dit, lors d’un défi par exemple, cette forme d’écriture pourrait me sembler intéressante car cela m’obligerait, comme remarqué plus haut, soit à rendre mon narrateur présent à toutes les scènes importantes, soit à utiliser des stratagèmes (dialogues directs ou indirects, ellipses, flashbacks…) pour rendre l’histoire compréhensible.

De fait, ce qui m’intéresserait serait de rédiger un texte à la première personne justement sans donner toutes les clefs au lecteur. Je m’explique : le narrateur à la 1ère personne doit nécessairement expliquer des choses à son lecteur, des choses qu’il sait déjà et que dans un flux de conscience il ne se dirait pas (c’est comme si on se disait "je vis au XXIème siècle, dans telle ville, j’ai tel âge, etc, etc…). Je trouve cela artificiel et cela me gêne souvent à la lecture. J’aimerais donc un texte comportant des trous et des zones d’ombre, que le lecteur doit combler à l’aide de son esprit de déduction et de sa propre imagination (La servante écarlate, dont j’ai parlé plus haut, fonctionne un peu sur ce schéma). Mais ce genre de récit me semble extrêmement difficile à écrire car il faut savoir doser explications et événements laissés à l’appréciation du lecteur : qu’il ne comprenne pas tout, mais qu’il en comprenne assez pour ne pas décrocher…

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Alors.

Écrire à la première personne, c’est une vraie question.

Personnellement, j’ai déjà écrit à la première personne, notamment dans La Menace de Chronos, l’une de mes fanfictions sur Rhythm Thief. L’héroïne, Gwen, est le personnage principal de ma fic. C’est un OC, et j’ai choisi de lui laisser entièrement la place. Il est clair – pour moi – que cela renforce la connivence entre le lecteur et le personnage ; certes l’auteur est mis de côté mais cela peut rendre l’intrigue d’autant plus prenante.
En général, j’écris à la 1ère personne pour des OCs, rarement voire jamais pour des personnages canoniques parce que j’ai bien trop peur d’être OOC (déjà que même quand j’utilise la 3ème personne, j’ai peur de ça, ah ah).

Ce qu’il m’arrive de faire, par contre, c’est d’alterner les points de vue dans un chapitre, et donc parfois, 1ère personne et 3ème personnes, dans un même chapitre ou bien dans deux chapitres différents, l’un à la 1ère personne et l’autre à la 3ème.
Mais même avec ça, j’utilise rarement la première personne, de peur que cela ne desserve l’histoire au lieu de l’aider. Et puis, des lecteurs de mes fics m’ont déjà avoué avoir du mal avec la 1ère personne, alors je favorise le il/elle et surtout j’écris toujours au passé simple, jamais au présent, ce temps me perturbe pas mal, surtout dans un récit, dont le temps fétiche est le passé composé.
Je dirais qu’au final, écrire à la première personne demande une bonne maîtrise de la langue et surtout de réfléchir au message que l’on veut faire passer. Un passage peut avoir un certain impact intéressant quand il est narré avec « je », ça dépend vraiment. Après, Gwen, mon héroïne, est une vraie peste, au début de l’histoire du moins, alors je ne sais pas si la première personne contribue vraiment à rendre un OC Mary-sue, mais c’est un travers auquel il faut faire attention, c’est sûr. Ça dépend, vraiment.

Par contre, je peux lire des récits à la première personne sans souci, ce n’est absolument pas quelque chose qui me rebute en tant que lectrice. Je suis plus hésitante sur des textes écrits au présent, mais si c’est bien réalisé, ce n’est là encore pas quelque chose qui me gêne. Guillaume Musso, auteur que j’adore, écrit souvent à la première personne, parfois à la troisième, des fois même il alterne les deux au cours d’un même chapitre et ça ne m’empêche pas de dévorer ses livres pour autant. Qui sait, c’est peut-être lui qui m’a appris à apprécier autant la 1ère que la 3ème personne.

En tous cas, merci d’avoir proposé ce sujet très intéressant ! J’ai hâte de voir les réponses des autres membres sur la question.

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Ah oui oui oui il y a ça aussi, bien sûr, comment ai-je fait pour ne pas le mentionner ???

2 « J'aime »

Dans l’un des liens, Stephane cite quand même le cas de AC Doyle qui a eu l’intelligence d’écrire à la 1e personne, non pas avec un POV Sherlock, mais en le centrant sur Watson, le « sidekick ». Réussite complète car c’est un personnage « normal » qui pose les questions qui intéressent le lecteur – fasciné par le génie. Sherlock sachant tout d’avance, il n’y aurait eu avec son POV qu’une collection d’OS très courts et semblant très arrogants…
Avec Watson, l’enquête et le mystère peuvent exister et se dévoiler peu à peu. Car il est un peu lent.

Les fans de Doctor Who savent bien que tous les episodes sont narrés par du point de vue des compagnons de voyage… Cela ne m’a pas empêchée une fois, pour un Defi, de renverser la tendance avec un récit à la première personne et au présent, s’il vous plait ! :smiley:
Cela fonctionne parce qu’on est plus dans un morceau assez méditatif, avec très peu de dialogues. Et le but n’est pas de développer une intrigue compliquée, ni une action trépidante.

Alors la narration façon « conversation au coin du feu » ou confidences entre le personnage et le lecteur, ça marche bien. Mais toute une intrigue d’aventure, je n’aurais pas l’habitude et reviendrais inconsciemment à la 3e personne.

Si j’ai envie d’une partie subjective, ponctuellement, je case une lettre du personnage où bien sûr, il va dire je et forcément écrire au présent… :slight_smile:

3 « J'aime »

Un sujet intéressant !

Personnellement, j’écris des deux à la première personne et à la troisième. Et ce sont deux exercices très différents ça c’est sûr !
Mais personnellement, j’aime toutes les restrictions que donne la première personne (oui je suis bizarre). Si le fait que le personnage soit toujours là pose un problème à certain, pour moi, c’est un avantage. Je m’explique, quand on construit une intrigue on pense à des tas d’actions, des choses où tous les personnages ne sont pas forcément présent. Et ce qui est intéressant ,c’est de réussir à construire mentalement des scènes où il n’est pas présent. Pour qu’il se passe des choses dans l’ombre, sans que le personnage, et le lecteur ne soit au courant. Des choses qui pourront être révélée (il le découvre par la suite) ou pas ! Alors qu’avec la troisième personne, il n’y a jamais de surprise. Le lecteur est omniscient, il sait plus de chose que le personnage, alors qu’à la première personne, il n’en sait pas plus que lui. J’aime bien joué la dessus.
Et ce que j’aime par dessus tout avec ce style, c’est faire plusieurs fictions qui se croisent avec des personnages différents. En ce moment, je m’amuse avec mon petit univers Marvel et parfois des scènes vécus dans l’une des histoires va se retrouver dans une autre. Et si l’action reste la même, la perception du personnage sera très différente ce qui au final change toute la dynamique d’une conversation. Par exemple, le personnage principal 1 va dire d’un ton calme quelque chose, tandis que le deuxième va l’entendre prononcé d’un ton autoritaire. Des changements de perception qui peuvent expliquer des réactions …

Pour ce qui est du rapprochement lecteur et personnage, c’est sûr qu’ils ne sont plus proche tout simplement parce qu’ils sont dans sa tête. Et l’exemple des Hunger Game est parfait je trouve, parce que dans les films Katniss semble plus fade que dans les livres. Et en fait, cette raison c’est tout simplement que l’on a pas accès à ses pensées ! Quand on a lu le livre, et même si j’aime les films, je trouve qu’ils semble plus complet. Alors qu’en fait ils racontent la même chose mais pas de la même manière !

Pour AC Doyle, J’ADORE ses livres. C’est vraiment l’un des auteurs que j’ai le plus lu ! Et de loin, en général, je n’aime pas trop lire plusieurs oeuvres d’un même auteur (vous avez dit bizarre?) mais là, j’accroche à sa façon de raconter. Comme @OldGirlNoraArlani l’a expliqué, le fait que le récit soit raconté par un tiers rend le tout intéressant et on est fasciné par Sherlock tout autant que Watson !

En tout cas, écrire à la première personne à des limitations. Mais elles sont intéressante car elle nous oblige à réfléchir au récit différemment !
Et pour éviter le Mary-Sue (j’espère l’avoir réussi), je pense qu’il est important de définir à la base certains traits de caractère du personnage. Cela permet de le faire réagir en fonction du caractère prédéfini et pas vraiment de « nos » propres réactions.

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La dernière fanfiction que j’ai lu (« Vingt-cinq jours d’humanité ») est écrite à la première personne et au présent. L’auteur, Fénice, s’en est sorti admirablement. En fait, c’est sûr, l’action est centrée sur un personnage. Mais cela rajoute une touche… « réaliste », car dans la vie, nous percevons les choses qui nous entourent de notre point de vue. Ce qui se passe quand on n’est pas présent, on doit nous le raconter, et forcément, c’est le ressenti des autres personnages qui alors illustré dans les dialogues, parfois déformé par leur propre perception de la situation. Comme dans la vraie vie quoi !
Je trouve cet angle d’approche intéressant. Surtout que Fénice a écrit son histoire sous la forme d’une réflexion permanente du personnage de Lupin a un moment clé de sa vie.
Après, troisième personne ne veut pas dire narrateur omniscient. Je prendrai l’exemple de « Heather Wright » de Daidalos (que je conseille fortement^^) qui écrit à la troisième personne mais, à part quelques chapitres spécifiques, reste centré sur sa protagoniste et ses pensées. Une forme de première personne « détachée » je dirai.
Personnellement, j’écris à troisième personne en narrateur quasi-omniscient. Ce style me convient, mais je tenterai peut-être l’aventure en première personne un jour, pour un chapitre ou pour un récit complet.

Kenavo.

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Ha ha ha
(Oh un post de Snake !)

Vous pensez donc tous qu’il n’y a que deux alternatives, la 1e personne ou la 3e personne avec un narrateur omniscient ? :smiley:

Allons, allons, vous me faites tous marcher ! Quel est donc ce mode ULTRA répandu en littérature qui permet d’être « dans les pensées » d’un perso et d’empathiser avec lui, SANS que ce soit à la 1e personne ?? :slight_smile:

Que j’utilise dans 99% de mes écrits (bon après faut les avoir lus et analysés…) :stuck_out_tongue:
Non, personne ?

Eh bien j’imagine que ce sera pour un futur tuto…

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Non, bien sûr, troisième personne ne veut pas dire forcément omniscient. Et il y a sûrement d’autres façons que je ne connais pas.

Kenavo

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Nan mais je peux pas laisser passer ça !!! :innocent:

Il ne faut pas confondre le point de vue du narrateur et son statut au sein du récit.

Le statut du narrateur, c’est tout simplement : est-il un personnage de l’histoire qu’il raconte ? Donc, soit il raconte à la 1ère personne (il est dans l’histoire, c’est un personnage, plus ou moins important), soit il raconte à la 3ème personne (il est à l’extérieur de l’histoire, il n’en fait pas partie, il n’est que spectateur / commentateur, avec plus ou moins de connaissances sur les personnages selon son point de vue).

Le point de vue du narrateur, c’est :

  • soit il en sait moins que les personnages (3ème personne dans 99,99% du temps, et le 0,01% qui reste, c’est L’étranger de Camus dont j’ai parlé plus haut), il n’a pas accès à leurs sentiments, à leurs sensations, à leurs pensées ; tout se passe comme s’il filmait avec une caméra, qu’il enregistrait les paroles, mais sans jamais accéder à l’intimité : c’est le point de vue externe ;

  • soit il en sait plus que les personnages (3ème personne dans 99,99% du temps), il a accès non seulement à leurs pensées, leurs émotions, leurs sensations, mais il connaît leur passé, leur avenir, ce qui se passe dans la maison d’à côté, sous terre, dans l’arbre, derrière eux, etc, etc… ; il peut donc raconter des tas de choses que les personnages ignorent et c’est bien pratique (« Machin-Bidule ne savait pas encore que cette journée allait être la pire de sa vie, qu’il allait être enlevé par des extra-terrestres et forcé de danser le tango avec un Gorn », par exemple : le personnage ne le sait pas, on vous le dit clairement, mais le narrateur le sait, sinon il ne pourrait pas vous le raconter !) : c’est le point de vue omniscient (du latin omni = tout et scio = savoir).

  • soit il en sait autant qu’un des personnages de l’histoire (1ère OU 3ème personne au choix), il a accès aux pensées, aux opinions, aux sensations de l’un d’entre eux : c’est le point de vue interne (mais le narrateur n’est pas nécessairement un personnage et il n’écrit donc pas fatalement à la 1ère personne !).

Bien évidemment, le narrateur peut alterner les points de vue en passant d’un chapitre à l’autre, voire au sein d’un même chapitre : tout d’abord le point de vue de Bidule, puis celui de Machin, et ainsi de suite… Mais tant que le narrateur n’en sait pas plus que les personnages et ne nous en révèle pas plus, il s’agit toujours d’un point de vue interne, qui change au fil de l’histoire.

Promis j’arrête là. :roll_eyes:

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Oui mais… non. :smiley: Moi je voulais parler de

la narration à la 3e personne focalisée

Dans cette narration, les mots qui racontent l’histoire ne semblent issus ni d’un personnage, ni d’un conteur omniscient. En fait, on a l’impression qu’il n’y a pas de narrateur. Nous assistons aux faits depuis l’intérieur de la tête d’un personnage du récit. Il ne nous parle pas, n’a pas conscience de notre présente : c’est comme si nous (lecteur) étions lui.

Ce qui est bien, c’est que personne ne va jamais éplucher le site de Stéphane Arnier. :smiley:

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Ah oui, c’est sur celui là que je suis en train de travailler en ce moment.
Extrêmement difficile à réaliser.
D’ailleurs je n’y arrive pas.

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Euh oui mais si : c’est ce qu’on appelle « le point de vue interne à la 3ème personne »… J’ai lu la plupart des articles d’Arnier et ils sont intéressants, mais ce qu’il appelle « la 3ème personne focalisée » c’est tout simplement un point de vue interne… Je cite Arnier : « Tout est raconté selon le prisme du personnage de point de vue, et le lecteur ne sait alors et ne voit que ce que le personnage sait ou voit. » C’est exactement la définition d’un point de vue interne… ou « focalisation interne » (mais je n’aime pas trop l’expression).

Pour moi, le point intéressant de l’article d’Arnier à ce sujet, sur lequel je n’avais jamais réfléchi avant de le lire, c’est qu’un narrateur à la 1ère personne peut nous mentir, nous manipuler (sans citer lequel pour ne pas vous spoiler au cas où vous ne l’avez pas lu, un roman génial d’Agatha Christie à la 1ère personne nous manipule du début à la fin, et on croit le narrateur JUSTEMENT parce qu’il écrit à la 1ère personne… et on se fait avoir, évidemment), alors qu’un narrateur à la 3ème personne est presque nécessairement « vrai », authentique. Le lien entre le lecteur et le narrateur est donc d’autant plus fort dans ce cas. Je trouve que c’est très juste et intéressant (et contre-intuitif à mon sens).

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Non mais c’est pour ça que je voulais faire un post à part. :smiley:

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Ah pardon… Tu veux que j’enlève mon dernier post ?

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Non ça fait un teasing. :stuck_out_tongue:
Tout sur les avantages de ne pas écrire à la 1e personne.

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OK ! Je vote pour (et suis avide de découvrir ces avantages, que je pense connaître intuitivement car je déteste la 1ère personne, mais auxquels je n’ai jamais vraiment réfléchi…) !

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Bah par exemple,

(zut le forum me dit que j’ai déjà trop parlé!)

pour m’aider à garder un OS court, j’ai eu l’idée de préférer un narrateur impliqué dans l’intrigue mais qui – à un certain moment du film (ah oui, pas de miracle, c’est inspiré d’un film…) – se trouve devenir un personnage secondaire.

Ce qui pouvait devenir un grave problème dans une écriture à la 1e personne, c’est à dire que mon narrateur ne soit plus dans l’action principale et ignore tout de ce qu’il se passe car il est retenu ailleurs, m’a permis de clore l’OS. Et cela sans trop de dommages pour la logique.

On se dit, oui, normal, si ce personnage est capturé, il ne peut rien savoir des efforts déployés par les autres.

Dans ce cas précis, j’ai hésité entre deux narrateurs : celui qui lance le film en offrant au héros sa quête et celui qui va effectivement accomplir la quête !

Normalement, si on veut bien faire, il faut plutôt choisir celui qui a le rôle titre, qui est de toutes les scènes, afin de pouvoir en montrer un maximum (pour que l’intrigue n’échappe pas trop au spectateur ou lecteur).

Là j’ai fait sciemment le contraire pour répondre au défi mais sans en mettre des tartines !

Utiliser plutôt un narrateur omniscient ou un narrateur focalisé sur un ou plusieurs personnages, m’aurait permis de raconter toute l’histoire (au prix de plusieurs chapitres) en sautant d’un perso à l’autre, comme Tarzan de liane en liane :smiley:

J’espère juste que je l’ai bien employé et pas aussi mal que c’est décrit dans le lien. :sweat_smile:

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C’est exactement ce que j’adore dans la première personne. La possibilité de faire une autre version de l’histoire. De se focaliser sur des éléments qui sont éclipsé par le héros par exemple. Ou encore de voir que tout le travail du héros est secondé par d’autres. De voir ce que subit le personnage capturé en attendant que le héros vienne le sauver.

Mais c’est vrai que le point de vue est le choix le plus important pour l’histoire que l’on veut raconter. Car cela change tout ! Une même histoire à plusieurs versions, et en tant qu’auteur, on choisit celle qu’on veut raconter.
La plus neutre et complète étant la troisième personne avec l’omniscience.
Et la plus subjective et incomplète sera celle d’un personnage à la première personne. Tout simplement parce que c’est lui qui raconte SON histoire. Et elle sera forcément biaisé par ses expériences, ses émotions etc.
En tant qu’auteur, on doit juste choisir celle qui nous plait à raconter!

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