Incohérences psychologiques des personnages

Bonjour à tous,

Je souhaite vous faire part de ma réflexion sur la lecture d’une ancienne fanfiction sur le Fandom City Hunter. J’ai choisi de la lire car j’étais curieuse de voir comment l’auteur avait travaillé la psychologie de son personnage après le traumatisme d’un viol. Ici, dans cette histoire, c’est Kaori qui en est victime.

J’ai déjà lu des fanfics sur l’univers de City Hunter qui tourne très souvent autour de leurs sentiments… partagés, dévoilés, cachés… de l’humour, de l’érotisme. Mais dans cette histoire, l’auteur aborde un sujet grave et par conséquent, j’attendais une répercussion sévère sur le comportement et la psyché de Kaori mais je ne l’ai pas trouvé. Arrivé à se détacher de l’oeuvre originale n’est finalement pas si simple tant l’alchimie entre les personnages principaux nous emporte et nous touche…

Après l’agression de Kaori, on apprend que la jeune femme arrive tout de même à rentrer chez elle, comment ? On ne sait pas. L’auteur décrit ensuite la scène dans sa salle de bain et insiste sur le fait que Kaori ne veut pas que ses amis l’apprennent. Elle a honte, peur…
Mais quelques pages plus loin, elle arrive à faire face à son amie Miki pour lui avouer se qui lui est arrivé. Où sont passé la peur, la honte, cette volonté qu’elle a manifesté plus tôt que personne ne sache ? Je pense que cela aurait été plus crédible si Kaori l’avait révélé de dos, les yeux baissés.

Je continue ma lecture et arrive au chapitre 7… et c’est là ou j’ai « décroché » car l’action n’était plus cohérente par rapport au traumatisme énoncé et ceci se résume en quelques mots que j’ai relevé « Egoïsme et lâcheté de la jeune femme »… :no_mouth:
Pour revenir au fait…on parle de Kaori victime d’un viol. La douce, généreuse, romantique Kaori, amoureuse de Rio depuis ses 15 ans et toujours dans l’attente qu’il lui déclare ses sentiments. De part cette description, on pourrait la qualifier de femme-enfant. Une femme qui n’a aucune expérience sexuel et dont le premier contact à été forcé. Et alors qu’elle retrouve son partenaire ivre dans une ruelle, totalement désespéré d’être abandonnée par Kaori, l’auteur prend le parti, devant la détresse de Ryo, de souligné « l’égoïsme et la lâcheté de la jeune femme »… « Et voilà comment on expédie une histoire par l’incohérence de son contenu. » me suis-je dis et j’ai été déçue.

Je vais vous partagé un ouvrage que j’ai reçu récemment : « La psychologie des personnages : le guide ultime pour créer vos héros et antagonistes » de Aurny Airduval.

On propose ici nos fanfictions tirés d’oeuvres où les personnages sont déjà travaillés avec leur caractère, leur passé, leur problématique etc…Mais je crois que quand on décide d’écrire une fanfic, il faut garder à l’esprit que se que l’on s’apprête à leur faire vivre est forcément des répercussions psychologiques sur eux. Et je pense que c’est là que nous pouvons apporter notre touche personnelle : une continuité à l’oeuvre mais une histoire à part entière car dégagée des idées du canon.

Voilà…C’était ma petite réflexion du jour :wink:

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Coucou @country.sa40 !

Je comprends ta déception. C’est très frustrant de ne pas trouver ce qu’on cherche dans une histoire.

Je me demande cependant si cette réflexion a bien sa place sur le forum.

En fait, je me mets à la place de l’auteur qui éventuellement pourrait passer par là (même si elle n’est plus active depuis longtemps mais voilà) et qui trouverait des échanges publics et critiques sur son histoire… Peut-être qu’un commentaire sur sa fic serait plus adapté ?
Ou alors éviter de mentionner trop directement de quoi il s’agit ? Et en utilisant des termes plus vagues et généraux ?
Je ne sais pas, j’avoue que ça me met un peu mal l’aise… Je me vois mal te répondre pour développer la critique à partir de cette anecdote…
Peut-être pourrais-tu nous en dire plus sur le livre que tu souhaites partager avec nous ? En dire un peu plus que son titre ?

Pour débattre du respect de la psychologie des personnages, nous avions ouvert un topic qui pourrait peut-être te convenir : Jusqu'où doit-on respecter le canon d'une oeuvre dans le cadre d'une Fanfiction?. Mais je ne suis pas sûre que c’était vraiment le sujet que tu voulais aborder. :sweat_smile:

7 « J'aime »

Bonjour Angel-Dust,
je pense que j ai ete maladroite…mon but s etait surtout d amener une discution sur le travail de la psychologie du personnage pour que l histoire soit « plus réaliste ». Effectivement, j ai vu que l auteur ne s etait plus connecté sinon, j aurais laissé mes commentaires en dessous des chapitres.
Pour le livre, il met l accent sur les choses importantes qu il faut travailler pour une bonne compréhension et structure de la personnalité d un personnage.
Les questions qu il faut se poser et notamment, il y a un chapitre sur les traumatismes et leurs conséquences.

6 « J'aime »

Ok, alors je pense qu’anonymiser ton post de départ, en retirant la mention du personnage et du fandom, en présentant une réflexion plus générale et globale, ca le fera nickel !
Je supprimerai aussi ma réponse, comme ça, ni vu ni connu :wink:.
On a peut-être un sujet sur la cohérence ?

3 « J'aime »

Comment je fais pour modifier mon texte…? :flushed:

3 « J'aime »

Hello @country.sa40,
Je me suis permise d’intervenir sur ton message, et de le modifier afin d’anonymiser la fanfiction que tu mentionnais. Dans les fait, ça ressemblait un peu à un lynchage en place publique…
De ce fait, le topic peut être orienté vers les incohérences psychologiques des personnages, comme cet exemple que tu montres ici.
Puisque je suis intervenue en tant que Modératrice sur ton message, ce dernier est bloqué à l’édition, et ne peut désormais être modifié que par des membres de l’Équipe.
Pardon pour le désagrément que cela engendre. Si tu souhaites modifier ton message initial, nous pouvons en discuter en PV au besoin ! :slight_smile:
Bien à toi,
BakApple

4 « J'aime »

Merci de l avoir modifier. Ce n etait pas mon attention de « lyncher »…

6 « J'aime »

Alors, je n’ai pas lu la fic en question mais j’en ai lu d’autres, sur d’autres fandoms, d’autres personnages, d’autres traumatismes mais je pense que la question que tu soulèves peut s’y retrouver également.

Pour ma part, je pense que la réaction aux traumatismes est souvent traitée de manière très personnelle. Ceretes, il y a une manière communément admise, la sidération, la honte etc etc mais je pense qu’en fait, il y a autant de réaction possible que d’individu en fonction du traumatisme subi.

C’est très délicat au final d’où l’importance de mettre des Trigger Warning précis au début de l’histoire ou du chapitre concerné.

Pour la réaction du Ryo et « l’égoïsme et la lacheté de Kaori » relevé par l’auteur… Ne s’agit-il pas d’un problème de point de vue mal mis en avant ? Puis que Ryo est sensé ignorer l’agression de la partenaire, peut-être ne se rend-il pas compte qu’il s’agit là d’un moyen de défense qu’elle a mis en place ?

D’une manière générale, la psychologie perçue des personnages est très aléatoire aussi. Cette il y a une ligne directrice proposée par l’auteur, mais chacun est libre d’y rajouter des détails et des traits caractériques qu’il a voit dans son propre imaginaire ou qu’il aurait aimé voir encré sur papier. C’est le propre de la fanfictions après tout.

De base, CH est un shonen(si je me trompe pas… Seinen peut-être… Bref), fait pour les jeunes adultes, hommes plus particulièrement s’il faut genrer. Sauf que… Les fanfictions de ce fandoms sont majoritairement écrites pas des femmes. Le biais romantique est forcément plus marqué que ce que Hojo a bien voulu introduire dans son manga.

Il m’est arrivé de lire des fics où Kaori était une femme tellement enamourée de Ryo qu’elle avait perdu toute personnalité (Aaaah la perte de mémoire est bien pratique des fois… Je dis ça, mais je l’ai utilisé aussi ^^). Dans la plupart des fics, elle a des envies de maternité dont Hojo n’a jamais parlé (aimer les enfants et s’occuper d’eux dans un orphelinat fait juste montre de son altruisme, pas d’un potentiel désir d’enfant) et Ryo, qui a subit lui aussi bon nombre de traumatismes dont il est bien difficile à sortir car depuis très longtemps ancrés, dit amen (après être parti, avoir viré Kaori ou que sais-je) à ça parce qu’elle lui a fait comprendre que… au mon dieu, lui aussi il en veut…. Bref, je m’égare…

Tout ça pour dire que, les personnages de nos fanfictions sont inspiré de l’œuvre originale, mais je crois que tous, plus ou moins, nous incorporons une partie de ce que nous voulons voir, notre façon propre de voir les choses et nos propres réactions dans les réactions des personnages. Et ça diffère entre chaque auteur. L’accent que je vais mettre par exemple sur les conséquences des traumatismes de Ryo dans mes fics ne seront pas les même que ce qu’Angel pourra mettre. Cela ne veut pas dire que nos Ryo seront Out Of Caracter pour autant, juste que nous avons choisi d’opter pour une vision différente. (Bien sur les OOC existent, j’ai pu en faire aussi sur une fic qui n’est pas sur ce site)

Enfin voilà, je sais pas si ce que je dis est très clair, il est 5h du matin, je viens de me lever, j’ai pas encore pris mon café et j’ai l’impression de m’être bien dissipée. lol

Quoiqu’il en soit, le livre dont tu parles m’a l’air très intéressant, je vais voir si je peux le trouver à ma médiathèque ^^

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salut à toutes,

je vais essayer d’intervenir en faisant abstraction du fandom City Hunter et d’autant plus que j’ai lu l’histoire en question et que je l’avais plutôt appréciée, mais comme le sujet est plus vaste qu’une critique de fond d’une fic – khof, ou d’un fandom :smiley: – je vais être plus générale.

Tout d’abord, parenthèse technique, les membres récents avec le forum badge « actifs », même avec la meilleure volonté du monde et le désir de bien faire, ne peuvent pas éditer leurs posts au-delà de 24H.

En plus de ce qui a été dit sur la perception individuelle que tout un chacun peut avoir d’un personnage, je voudrais tempérer cette affirmation :

De ce que j’ai pu observer depuis que je suis dans ce milieu, il s’agit là d’une croyance qui n’est pas forcément partagée chez les auteurs de fanfiction. Au fil des présentations, il émerge qu’il n’y a des motivations différentes pour chacun.

Ici, nous sommes un certain nombre à être préoccupés de plausibilité, de justesse émotionnelle, voire de qualité du scénario :smiley: comme éléments essentiels d’une activité exercée avec beaucoup de sérieux.

Mais un fanfiqueur ou une fanfiqueuse peut tout à fait avoir envie d’écrire une histoire sans avoir fait l’expérience de ce qu’il a envie d’aborder, loin s’en faut. Si on ne devait écrire que sur ce qu’on connaissait vraiment, il n’y aurait pas beaucoup de fanfics. :rofl:

Je trouve raisonnable de conserver une forme d’indulgence, la fanfiction est un domaine d’amateurs à qui on ne peut pas demander autant qu’à un écrivain de métier.

Sans que j’y mette la moindre condescendance, je dirais parfois que l’activité consiste à caresser une idée de scénario (pas forcément abouti).
Comme les personnages existent déjà et sont définis, a-t-on envie de les travailler psychologiquement ?

.

A la décharge des auteurs de fanfics, je veux souligner aussi qu’ils ne sont pas toujours aidés par les créateurs originaux qui ne sont pas forcément non plus très préoccupés de cette plausibilité, avec seulement l’intention de divertir et susciter l’empathie envers un perso pour ses épreuves, et pas de fournir un « reportage » ou un documentaire.

En ce qui me concerne, sur le conseil d’une ancienne membre, j’ai acheté des bouquins en anglais à destination des auteurs désirant travailler la psychologie des personnages.
L’un d’entre eux s’appelle « Thésaurus de la blessure émotionnelle ». Je n’ai pas trouvé encore le temps de me plonger dedans (c’est une honte, car je pense qu’il m’aurait été très utile pour éviter de me vautrer moi-même sur le critère de la plausibilité des traumas). :smiley:

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Le sujet est intéressant, d’un point de vue théorique, et ce, quel que soit le fandom ou la fic. Mais il me semble soulever en réalité deux questions bien distinctes:

  1. Le respect de la psychologie canon des personnages.
  2. Le traitement des sujets difficiles dans des œuvres de fiction.

Concernant le petit 1, c’est une sous-partie du débat global sur le respect des canons. Il me semble que tous les lecteurs n’ont pas forcément les mêmes attentes sur ces questions. Toutefois, doit déjà pouvoir dégager plusieurs cas de figures:

  • Des personnages dont la psychologie est déjà très travaillée dans l’œuvre d’origine: ce sera généralement le cas pour des personnages principaux d’œuvres de fiction, et pourra être amplifié si l’auteur d’origine soigne particulièrement la psychologie des ses personnages. Dans ce cas, je pense qu’il vaut en effet mieux essayer de bien la comprendre au risque de perdre des lecteurs qui sont souvent des fans de l’œuvre d’origine. C’est visiblement ce qui t’a dérangé dans l’exemple qui t’a inspiré ce sujet.
  • Des personnages à la psychologie plus ébauchée: généralement des personnages secondaires (oserais-je ajouter des personnages principaux d’œuvres éclatées). Travailler ces persos donne plus de liberté, mais je pense qu’il vaut mieux a minima s’assurer d’intégrer les quelques caractéristiques présentées dans l’œuvre d’origine, sinon autant faire un OC.
  • Des personnages coquilles vides: typiquement certains persos de jeux vidéos dont la personnalité sera celle du joueur, des PNJ, des personnages tertiaires. On peut faire un peu ce qu’on veut. Bien sûr, une psychologie totalement incohérente pourra perdre le lecteur, mais explorer des psychologies exotiques peut être un travail très intéressant, et ce genre de personnage est sans doute celui qui s’y prête le plus.
  • Des personnages à la psychologie changeante selon les œuvres: cas particulier des fandoms étendus avec plusieurs auteurs. J’imagine que le mieux est de se baser sur une version bien précise du personnage et essayer de s’y tenir.
  • Explorer ce qui adviendrait si la personnalité d’un personnage en particulier était différente pour une raison X et Y. Je n’ai pas d’exemple en tête, mais je suis à peu près certain que ça a déjà été fait, et que ça peut être intéressant (à condition d’avertir les lecteurs de son intention, c’est parfois sensible, un lecteur ^^). Changer la psychologie de tous les persos me semble moins pertinente cependant, on ne verrait plus trop l’intérêt d’avoir choisi un fandom en particulier.

Maintenant, concernant le fait d’aborder des sujets difficile, comme le dit si bien Oldie:

Néanmoins, ça ne nous empêche pas de nous documenter lorsqu’on écrit. Et plus le thème que l’on souhaite aborder est délicat, plus ce travail documentaire devrait être fait avec sérieux (et des avertissements placés en début de fic). Raconter n’importe quoi sur ce que ressent un personnage qui s’est pété la clavicule, ce n’est pas trop grave. Raconter n’importe quoi sur un viol, c’est beaucoup plus problématique, et ça peut être extrêmement violent pour un lecteur ou une lectrice qui aurait été victime de viol. Il faut aussi faire attention aux idées toxiques qu’on peut véhiculer par maladresse. Tomber sur une histoire où une femme se violer et/ou séquestrer, et tombe amoureuse de son bourreau, je trouve ça vraiment malsain, et ça me crispe énormément. Cela-dit, ça peut être intéressant si on arrive à faire passer que: le bourreau est malsain, il utilise des techniques de manipulation mentale à dessein, la victime n’est en réalité pas amoureuse mais sous emprise.

Voilà, je me demande si je n’ai pas un peu digressé :sweat_smile:

Je vais finir en citant à nouveau notre vénérée Oldie:

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Je rajouterais aussi que le traitement
des traumatismes est un sujet délicat et j’ai du mal avec l’idée de lire un mode d’emploi contenant des cases à remplir. Avec le traumatisme, on ouvre une porte à l’émotionnel brut et là tout dépend :

-du personnage. Pour rappel, Kaori a perdu son frère, assassiné le jour de son propre anniversaire. En matière de trauma Hojo se pose là quand même :sweat_smile:. Et pourtant, s’il a choisi de montrer la difficulté de l’annonce, je ne suis pas certaine que le traitement qu’il en a fait collerait avec un mode d’emploi abordant la perte d’un être cher, qui plus est le dernier membre de sa famille, dans de telles conditions.
N’oublions pas que le propos se passe dans un pays et une époque qu’il est plus compliqué de maîtriser car on en a une vue biaisée par l’idée que ça semble contemporain et proche.

-de l’auteur : je n’ai pas lu du tout la fic, j’ai des sujets rédhibitoires et celui-ci en est un, et je ne sais pas du tout comment elle l’a traité, mais j’imagine que cela remue. Quelle que soit la raison qui fait qu’elle a choisi ce thème, il y a sa propre vision de la chose : comment ne pas aller trop loin dans le dark, utiliser ou pas ce qu’on en sait, ce qu’on en imagine, ce qu’on croit en savoir ? Souhaitait-elle juste rappeler que ça peut arriver à tout le monde ? Montrer qu’on peut s’en relever ?

-des gens tout simplement. J’ai quelques casseroles à mon actif et je connais des gens qui ont les mêmes, et pourtant nous n’avons absolument pas reagi de la même manière

Avec tout ça, ce n’est pas étonnant que le champ des possibles d’une Kaori ayant subi ce traumatisme n’ait pas rencontré ta propre vision de la chose, surtout qu’en 12 chapitres le sujet a forcément été survolé. J’espère quand même que l’histoire se termine bien ou du moins pas trop mal :sweat_smile:

Pour finir, j’ai toujours en tête ce qu’Anthaus a cité de Oldgirl juste au-dessus. Ça m’aide à relativiser quand une fic suit un chemin avec lequel ma logique, mes émotions ou mon background ne sont pas forcément d’accord :blush:

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