Bonjour ou bonsoir à toutes et tous !
Je sais le titre de ce topic est TRES long, mais vous allez vite comprendre pourquoi. Cela fait longtemps que je voulais évoquer ces sagas en profondeurs, et je pense que le temps est venu. Cependant, pour être très honnête, je ne pourrais pas évoquer tous les jeux pour le moment. Pourquoi parler de plusieurs jeux en même temps ? Eh bien parce qu’ils font partie du même univers, pardi !
Max Payne, Alan Wake, Quantum Break, Control… Ces noms ne vous disent peut-être rien, et pourtant, ils font partie de ces expériences que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Le studio à l’origine de ces licences est Remedy Entertainment, basé en Finlande, un studio très attaché à son pays et qui fait d’ailleurs beaucoup de références à la mythologie nordique (on y reviendra plus tard).
Depuis sa création, le studio finlandais a engendré de nombreuses oeuvres qui ont marqué les esprits. SI les références entre elles étaient nombreuses (easter eggs, clin d’œil, etc), ce n’est qu’avec la sortie de Control et de son DLC sobrement intitulé AWE que l’univers partagé, nommé le Remedy Connected Universe a été confirmé.
Contrairement à ce que le titre annonce, je ne vais pas commencer par parler de la saga Max Payne en profondeur, car je n’ai pas terminé le premier opus d’une part, et d’autre part parce que je préfère me concentrer en priorité sur les jeux qui sont clairement situés dans le même univers et qui seront l’objet de la prochaine fanfiction que j’aimerais sortir pour le défi en cours sur les déviations.
Pour aujourd’hui, je vais seulement m’attarder sur la licence Alan Wake
Alan Wake (2010)
A l’origine, le jeu est sorti uniquement sur Xbox 360 et sur PC, en raison du partenariat entre Microsoft Studios et Remedy. Mais en octobre dernier, les joueurs ont pu avoir le plaisir de découvrir une version remasterisée du jeu sur toutes les plateformes, grâce à un nouveau partenariat entre Remedy et Epic Games – le moins que l’on puisse dire, c’est que Remedy a du mal à gérer ses licences , le jeu ayant d’ailleurs eu un développement assez compliqué.
- Alors, de quoi ça parle ?
Le jeu raconte l’histoire d’Alan Wake, un écrivain à succès, auteur de nombreux thrillers policiers faisant partie d’une série de livres qui se concentre sur un policier appelé Alex Casey. Wake est au centre de nombreux scandales qui émaillent sa carrière, liés à certaines addictions et à son manque de sang-froid notamment envers les paparazzi. En 2008, Alan sort le dernier livre de sa saga, The Sudden Stop. Mais entre 2008 et 2010, c’est le syndrome de la page blanche qui occupe ses pensées. Impossible pour lui d’écrire.
En 2010, sa femme Alice, une photographe qui s’occupe entre autres de la couverture de ses romans, décide d’emmener son mari à Bright Falls, afin de lui faire oublier New York et ses tracas quotidiens.
Bright Falls est une petite ville fictive rurale des Etats-Unis, située dans l’Etat de Washington. La ville a un passé marqué par l’exploitation minière et les industries comme la pêche ou la scierie. La petite communauté est ainsi connue pour le parc forestier d’Elderwood.
Sur le ferry qui le conduit à Bright Falls, Wake fait un cauchemar. Sur la route longeant l’océan, alors qu’il roule en direction d’un phare, il renverse un auto-stoppeur. Tandis qu’il sort pour l’aider, le corps disparaît. Il prend la décision de continuer vers le phare, mais l’auto-stoppeur le poursuit, arborant une apparence bien singulière : son corps est couvert d’ombres et il semble avoir perdu la raison. En continuant, il rencontre une entité lumineuse qui se fait appeler Thomas Zane et qui essaye sans succès de lui faire passer un message. Alors que Wake arrive enfin au phare, il est attaqué par l’entité qui le poursuivait avant de se faire réveiller par sa femme qui lui annonce qu’il sont presque arrivés. Sur le pont du bateau, sa célébrité le rattrape et il se fait remarquer par Pat Maine, l’un des habitants de la ville, animateur de la radio locale. Wake remarque un autre homme, qui semble dérangé par sa présence.
Arrivés en ville, Alice dépose Alan au diner local pour récupérer les clefs de leur chalet auprès d’un certain Monsieur Carl Stucky. Il y fait la rencontre de Rose, une fan absolue de son travail et de sa personne, serveuse dans le diner, et de Rusty, garde forestier. Assis à une table, il fait également la connaissance de Tor et Odin Anderson, deux anciennes stars locales du rock, désormais logés dans une résidence pour artistes à problèmes.
Tandis qu’il toque à la porte des toilettes afin de parler à Carl Stucky, une vieille femme en habit de funérailles vient le trouver.
Elle explique que Stucky n’a pu venir, avant de lui donner les clefs du chalet et l’itinéraire jusqu’au lac. Wake quitte le diner, avant d’entrer dans la voiture de sa femme. Etrangement, Carl Stucky sort à son tour du diner, mais trop tard. Il tient les clefs de la véritable location que les Wake ont loué.
Les Wake suivent l’itinéraire et arrivent à Cauldron Lake, une énorme étendue d’eau au cœur de la nature. Un pont en bois mène à une petite île surnommée Diver’s Isle, sur laquelle trône un vieux chalet appelé Bird Leg Cabin en raison de la forme de l’île vue du dessus.
Ils sont comblés. Mais le soir venu, Alice réserve une surprise à Alan. Elle a retrouvé une vieille machine à écrire et propose à Alan d’écrire. Il s’énerve et quitte le chalet, persuadé qu’Alice ne le suivra pas dans le noir, à cause de sa phobie. Soudain, les lumières du chalet s’éteignent et Wake entend des cris. Il se précipite à l’intérieur et constate avec horreur que sa femme a été poussée par-dessus bord au fond du lac. Il plonge dans le lac avant de perdre conscience.
Un peu sonné, il se réveille au volant d’une voiture accidentée, qui penche dangereusement au-dessus d’un ravin. Il sort de la voiture, ne sachant pas comment il est arrivé là. En continuant en direction de la station-service située plus bas, Wake rencontre à nouveau la présence qui s’annonce comme Thomas Zane. Il a l’apparence d’un homme en tenue de plongeur, émettant une forte lumière depuis son casque.
Il laisse échapper une page d’un manuscrit. Alan se rend alors compte que ce dernier s’intitule Departure. Or, c’est le nom du roman qu’il avait prévu de donner à son prochain livre. En lisant la première page qu’il trouve, il se rend compte que le manuscrit a été rédigé par nul autre que lui-même et qu’il semble annoncer des évènements qui se sont déjà produits ou qui vont se produire plus tard avec une exactitude troublante.
En poursuivant sa route, Wake tombe sur Carl Stucky. Mais celui-ci semble différent. Il n’est pas lui-même et son corps est couvert de ténèbres, comme l’auto-stoppeur dans le rêve d’Alan.
Je vous laisse avec une vidéo de 30 secondes pour vous montrer votre première rencontre avec lui. Terrifiant.
D’autres personnes possédées comme des chasseurs et des bûcherons vont n’avoir de cesse de le poursuivre, jusqu’à ce qu’Alan réussisse à atteindre la station service et à contacter la police. Le shérif de la ville, Sarah Breaker, vient chercher Alan, qui lui explique que sa femme a disparu alors qu’il se trouvaient sur le chalet à Cauldron Lake. Etonnée, Sarah lui apprend alors que l’île et le chalet ont été détruits dans une éruption volcanique au cours des années 70. Sceptique, Alan demande à Sarah si elle peut l’y conduire. Alan découvre alors que Sarah avait raison : il semble qu’il n’y a plus d’île depuis des années et que le pont qui y menait est détruit.
Je ne vais pas aller plus loin, car ce que je vous ai raconté ne constitue en fait que le premier épisode, le jeu étant divisé en plusieurs épisodes, à la manière d’une série télé (et puis aussi parce que j’en ai un peu marre ). Je vous conseille donc d’y jouer afin de mieux cerner le mystère qui entoure cette ville.
- Pourquoi c’est bien ?
Comme vous avez pu le constater, ce jeu bénéficie d’une ambiance excellente. Les paysages sont à couper le souffle et les environnements sont variés et travaillés. J’ai refait le jeu en version remasterisé sur PS5 tout récemment, avant de m’y remettre sur mon PC il y a quelques jours. Sur cette deuxième version, j’ai pris la décision d’activer les commentaires audios des créateurs, et je n’ai pas été déçu. Les scénaristes et les artistes nous expliquent leur vision, les ratés qu’il ont pu avoir, les améliorations technologiques qu’il ont pu faire, etc. C’est vraiment très intéressant et on sent qu’on a affaire à des habitués et des passionnés. Ils partagent également leurs sources d’inspiration comme les écrits de Stephen King ou bien encore les séries Twin Peaks et The Twilight Zone (La Quatrième Dimension).
D’ailleurs, cette série est plus que référencée au sein de cet univers. En effet, au cœur du gameplay, de nombreux médias sont disponibles dans Bright Falls. Que ce soient des émissions de radio, animées par Pat Maine, les pages de manuscrit qui explorent les pensées des personnages ou des émissions de télé, ou même des transmissions très étranges sur les postes de télé dans lesquelles on aperçoit Alan Wake dans le chalet, il y a réellement de tout. Cette fascination pour la multiplication des médias au sein de l’œuvre n’est pas récente : déjà dans Max Payne, nous avions la possibilité de découvrir des émissions à la télé, jouée parfois par de vrais acteurs, dans le jeu. Ici, tout est poussé encore plus loin : l’une des émissions se nomme Night Springs (ou Zone X, en vf). Il s’agit en réalité d’un ersatz de La Quatrième Dimension, intégré dans l’univers d’Alan Wake.
Grâce aux nombreuses télés disséminés dans le jeu, on peut avoir accès à tous les épisodes de cette fausse série, jouée par de vrais acteurs (généralement pas très bons) et pour laquelle Alan Wake a d’ailleurs écrit un épisode. La série reviendra d’ailleurs en grande pompe dans le spin-off Alan Wake’s American Nightmare avec un rôle plus important.
Petite anecdote : l’un de ses épisodes m’avait vraiment marqué lorsque j’ai vu mon frère y jouer pour la première fois en 2010 (j’avais 10 ans pour info) : un homme qui enquête sur les coutumes de deux habitants de Night Springs est intégré à un petit groupe qui souhaite lui montrer ses coutumes. La femme lui offre alors un baiser, ce qui a pour effet de l’inséminer. Il reçoit alors les bébés d’une créature mythologique qui grandiront dans son ventre. Cet épisode m’a littéralement traumatisé !
Outre ces petits éléments, les pages de manuscrit, parfois très bien cachées, sont extrêmement utiles pour analyser les évènements du jeu dans l’ensemble et pour comprendre les pensées qui traversent certains personnages, ce qui les rend d’autant plus attachants. Elles ont un rôle très important dans l’histoire, que je ne vais pas dévoiler ici.
Au global, l’histoire du jeu est assez complexe et est gratifiée de plusieurs niveaux de lectures et de plusieurs couches de détails. Le scénario en soi n’est pas très difficile à comprendre mais plusieurs concepts peuvent être difficiles à appréhender, notamment celui de l’Ombre noire, une créature très lovecraftienne, assez difficile à cerner.
Je crois que je vais m’arrêter là pour l’instant pour ce qui est d’Alan Wake. Il est important de noter que le jeu contient deux épisodes Bonus, qui racontent la suite des déboires d’Alan Wake après la fin du jeu. Il complètent parfaitement le jeu de base et éclaircissent certains points, sans oublier de nous donner des séquences de jeu géniales et parfois à la limite du WTF.
Alan Wake’s American Nightmare (2012)
Bien que la canonicité de ce jeu soit soumise à débat, je pense qu’il est important d’évoquer ce spin-off, qui n’a hélas pas été inclus dans le remaster, mais que j’ai pu découvrir sur PC.
Malheureusement, je ne pourrais pas en parler sans évoquer la fin de l’autre jeu, donc je vais passer en balise spoiler.
Résumé
On retrouve Alan Wake deux après son enfermement dans l’antre noir et le sauvetage de sa femme Alice. Afin de combattre Mr Grincement, le double qui remplace en quelque sorte sa présence dans le monde réel, en représentant la vision que les gens ont du véritable Alan Wake, c’est-à-dire un psychopathe borderline séducteur et vicieux, Alan réussit à matérialiser la ville de Night Springs dans l’Arizona. Son aventure semble alors suivre à la lettre un script d’un épisode de Zone X qu’il n’a jamais terminé. Mais Alan va vite se rendre compte qu’il est coincé dans une boucle temporelle. Pour en sortir, Alan devra trouver différents indices pour éliminer complètement la présence de Mr Grincement. Il sera épaulé par différents personnages. Mais il rencontrera également de nouveaux ennemis, très différents de ceux qu’il a pu rencontrer à Bright Falls.
Le jeu se termine apparemment par l’élimination de Mr Grincement grâce au film qu’a produit sa femme et qui évoque le bonheur de leur relation. Si la fin est heureuse pour Alan Wake dans ce film, le destin du véritable Alan reste inconnu et bien plus sombre, puisqu’il reste manifestement coincé dans l’antre noir.
Mr.Scratch Death Scene - Alan Wake American Nightmare - YouTube
Bright Falls (2010)
J’ai failli oublier de parler de cette mini-série, publiée quelque temps avant la sortie du premier jeu, et qui constitue en réalité un préquel à ce dernier.
La série se concentre plus particulièrement sur le journaliste Jake Fisher qui, en enquêtant sur la ville, et plus précisément sur Emil Hartman, le directeur du Caulrdon Lake Lodge, l’établissement spécialisé dans l’« aide » aux artistes en difficultés, va découvrir des choses étranges et va être frappés par des visions étranges.
Cette toute petite série est assez plaisante à regarder. Elle reprend les environnements du jeu, même si beaucoup de lieux ont l’air d’avoir été modifiés (sûrement par manque de temps ou par choix artistiques). Par exemple, le diner dans lequel travaille Rose existe toujours mais il a une apparence bien différente. Certains personnages de la série ne sont d’ailleurs jamais réellement évoqués dans le jeu.
En outre, j’ai été assez surpris de voir à quel point la série faisait assez peur. Il y a quelques jumpscares assez dérangeants mais efficaces.
Bref, je n’ai pas non plus parlé de la novélisation du jeu ou des Dossiers Alan Wake présents dans son édition collector. Il y a tellement de choses à dire sur cet univers, et j’avoue que j’ai dû mal à savoir par quel bout le prendre.
Mais je crois que ça sera tout pour aujourd’hui. Après avoir parlé de Control, je m’attarderai peut-être sur les personnages apparaissant dans l’univers et sur le gameplay que je n’ai pas évoqué.
Je vous laisse avec une bande-annonce que je n’ai malheureusement pas pu trouver en français (ce qui est dommage étant donné la qualité du doublage). J’ai également trouvé une bande annonce pour American Nightmare.