Bonjour à tous !
Un des personnages sur lequel vous écrivez vous a-t-il profondément marqué ?
Avez-vous déjà créé un personnage auquel vous vous êtes tellement attaché, qu’il en est presque devenu votre ami imaginaire ? Un personnage qui, une fois les histoires couchées sur votre papier, vous poursuit dans votre vie quotidienne au point que, parfois, vous avez le sentiment qu’il se trouve à vos côtés ? Vous le connaissez si bien que, si on vous le demandez, vous seriez capable de parler comme lui, d’agir à sa façon et même de devenir lui ?
C’est à nos « personnages fétiches » que je souhaite rendre hommage ici. Que vous l’ayez créé de toute pièce, ou emprunté à un autre auteur, ou même à un film, je veux tout savoir de lui : comment est-il né dans votre esprit ? Depuis combien de temps écrivez-vous sur lui ? D’où vient-il ? A quoi ressemble-t-il ? Quel est son caractère ? A-t-il des hobbies ? Bref : qui est-il ?
Pour vous donnez un exemple, laissez-moi vous parler du mien.
Il s’appelle Radimir Vynoque.
J’ai déjà raconté à certains d’entre vous la soirée de notre rencontre : c’était une nuit d’orages comme on en a peu connu. J’étais seul chez moi, regardant par la fenêtre les carnages du vent contre les arbres de mon jardin. Soudain, les sombres nuages se sont écartés et ont laissé apparaître la Lune. Elle était si nette dans cette nuit si sombre que je pouvais en percevoir les moindres détails. En particulier, je distinguais deux cratères ressemblant à deux yeux qui me fixaient.
Soudain, un tintamarre tonitruant s’est fait entendre contre ma porte. J’ai couru l’ouvrir. Il était là. D’une rondeur imposante et d’un regard aussi perçant que le ciel entouré d’une fine monture d’argent, il m’a bousculé et est entré dans mon salon. Il s’est ensuite laissé tomber lourdement sur mon fauteuil près de la fenêtre dans un grognement retentissant. Les deux mains posées sur son ventre, il a promené ses yeux autour de la pièce, puis a retroussé sa moustache pour prononcer ces mots :
« - Tu es un IGNAAAAAAAARE ! Tu as du pot ! Jamais je ne laisse les niaiseux dans ton genre me tenir le crachoir en général. Mais tu m’as l’air bien brave. Je vais donc rester à tes cotés et t’édifier grâce à ma vénérable sagesse. »
Et ainsi Radimir est resté. Durant des années, il m’a secondé à chaque instant de ma vie. Chaque soir, il organisait des veillées où il me racontait ses diverses aventures, souvent amoureuses qui me faisaient rougir, pensant éclairer mon esprit avec ses histoires généralement absurdes. Il aimait tout particulièrement me raconter son entreprise de séduction lubrique sur un certain Père Purgol dans une bibliothèque de Russie.
Bien qu’il avait l’air farouche et sévère et qu’il était déjà très dur de la feuille, je me suis immédiatement attaché à lui. Il avait néanmoins une forte personnalité, convaincu d’être un éphèbe au physique remarquable et à l’esprit aussi vif qu’un colibri, il ne se remettait jamais en question. Il faut bien avouer que personne ne lui résistait longtemps.
Un beau jour, le Vynoque a débarqué dans mon salon se prenant les pieds dans une longue robe bariolée de pourpre qui moulait son ventre prodigieux en forme de Lune. Armé d’un sordide bout de bois, il m’a alors annoncé qu’il venait de recevoir une offre pour un emploi qu’il ne pouvait refuser dans une Grandiose Ecole en Angleterre. Sans rien ajouter et sans même dire au revoir, il a fait couiner ses chaussures jusqu’à la sortie et a disparu.
Je n’ai plus entendu parler de lui pendant un an.
Un jour d’été, alors que j’étais de nouveau assis à ma fenêtre et que je regardais le feuillage luxuriant des arbres, un bruit faramineux a raisonné dans tout le quartier :
« -BBRRRRRRRRRRRRRRRRRRR ! QUI EST L’ARCHITECTE DE CE TAUDIS ? ON A PAS IDEE DE FAIRE DES ENTREES AUSSI ETROITES ! MMMMMOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORF ! »
J’ai accouru et j’ai pu constater que le Radimir était bien revenu. Voulant entrer dans ma propriété, il avait coincé sa panse dans le portail de mon jardin. Après l’avoir dégagé, nous sommes retournés nous asseoir sur les deux fauteuils de mon salon, comme si rien ne s’était passé. Il ne m’a pas parlé de l’année qui venait de s’écouler et je ne lui ai posé aucune question. Il m’a simplement annoncé qu’il avait été couronné de succès dans son emploi et qu’il y retournerait en septembre prochain, avec la ferme intention d’obtenir une promotion.
La veille de son départ, nous étions alanguis à l’ombre des arbres. Je lisais tranquillement le premier tome d’Harry Potter. En regardant la couverture de l’ouvrage Radimir s’est exclamé en grognant :
« - Mmmmaaarf ! Mais c’est Poudlard que je vois là !
-Oui. Je ne savais pas que tu connaissais Harry Potter Vynoque.
-Qu’est-ce qu’il me chante encore celui-là ? m’a-t-il farouchement répondu. C’est qui cet hurluberlu ? En toute une année à Poudlard j’en ai jamais entendu parler ! Pourtant, moi et Snape étions de tous les salons les plus huppés de l’Ecole, tu peux me croire !
-Woow ! Tu connais Severus Snape ?
A ces mots, les yeux de Radimir se sont embués de larmes.
-Oui… Je le connais. Il est temps que je te conte le récit de ces derniers mois mon petit. Mais soit prévenu : c’est pas une histoire pour les âmes sensibles ni pour les pucelles dans ton genre !
La voix brisée, il m’a alors tout raconté de sa première année à l’Ecole des Sorciers. Bouleversé par ce récit, j’ai décidé de le mettre par écrit une fois Vynoque reparti pour Poudlard.
Et cette histoire vous pouvez la consulter tous les dimanches sur la fanfiction « Les Amours de Radimir Vynoque » !
A votre tour ! Et surtout, n’hésitez pas à nous dire si nous pouvons trouver les aventures de votre propre personnage fétiche sur ce merveilleux site