C’est encore moi !
Ici, ce n’est pas tant la chanson dont je vais vous parler, mais de la patte INCROYABLE d’un groupe de metal dont je suis archi-fan (promis, c’est pas Nightwish.) C’est simple, leurs clips flirtent avec la science-fiction (et parfois la fantasy mais ça sera pour une autre fois, ça. Ou pas…).
(sachez que le combat est rude dans ma tête pour choisir la première des chansons du groupe que je vais vous proposer )
AMARANTHE.
Impossible de NE PAS mettre de clip ici. Tout simplement parce que les clips du groupe sont MONUMENTAUX. Certains plus que d’autres. Mais globalement, ils soignent leurs clips et ça se sent.
Petit retour cinq ans en arrière ici avec Viral, sortie en 2020 en plein confinement. Année extrêmement prolifique en termes de clips pour le groupe, qui en a sorti 8 à l’occasion de leur nouvel album (et très probablement un moyen de soutenir les fans pendant le confinement). Celle-ci, vous l’aurez deviné rien qu’au titre, est complètement liée à la pandémie et à un certain virus qui nous a bien bloqués pendant quelques mois…
Comme d'habitude, voici les paroles en VO (donc en anglais ici)
Now in the light of the screen you hide
Halt like a pawn in a long, long line
Going up, going viral
Going up, going viral
Like we live in a world of deception
On an earth that is going under
Like we left all the truth and affection
One turn in the wrong direction
I know we cannot bring the silence back
Now the derelicts have one voice
We’re on overload
As the final disease is going viral
Now, in the light of the screen you hide
From the pain that you feel inside
No one cares when we go down
Going up, going viral
Halt, like a pawn in a long, long line
As the virus spreads inside
No one’s there when we go down
Going up, going viral
Going up, going viral
We are born to abide from inception
In a world that has lost all wonder
Look around, then you see
It’s no doubt that we face extermination
I know we got to take the power back
The authorities have no choice
We are all aboard
When the final disease is going viral
Now, in the light of the screen you hide
From the pain that you feel inside
No one cares when we go down
Going up, going viral
Halt, like a pawn in a long, long line
As the virus spreads inside
No one’s there when we go down
Going up, going viral
All the pain you felt inside you
In the light of the screen you hide, going viral
Now the virus spreads inside you
Like a pawn in a long, long line, going viral
Like a pawn in a long, long line, going viral
Viral
Halt, like a pawn in a long, long line
As the virus spreads inside
No one’s there when we go down
Going up, going viral
Now, in the light of the screen you hide
From the pain that you feel inside
No one cares when we go down
Going up, going viral
Halt, like a pawn in a long, long line
As the virus spreads inside
No one’s there when we go down
Going up, going viral
Going up, going viral
Et la VF, traduite par mes soins, donc comme d'habitude si vous comprenez les choses différemment n'hésitez pas !
Maintenant, dans la lumière d’un écran tu te caches,
Arrêté comme un pion dans une longue longue ligne
S’élever, devenir viral
S’élever, devenir viral
Comme nous vivons dans un monde d’impostures
Sur une terre qui passe à la trappe
Comme nous avons laissé toute la vérité et l’affection
Pour nous tourner dans la mauvaise direction
Je sais que nous ne pouvons pas faire revenir le silence
A présent les épaves ont une voix unique
Nous sommes à saturation
Comme la maladie finale devient virale
Maintenant, dans la lumière d’un écran tu te caches
De la douleur que tu ressens en toi
Personne ne s’inquiète lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
A l’arrêt, comme un pion dans une longue longue file
Tandis que le virus se répand en toi
Personne n’est là lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
S’élever, devenir viral
Nous sommes nés pour nous conformer dès le début,
Dans un monde qui a perdu toutes ses merveilles
Regarde autour de toi, et tu verras
Il ne fait aucun doute que nous faisons face à l’extermination
Je sais que nous avions à reprendre le pouvoir
Les autorités n’ont pas le choix
Nous sommes tous dans le même bateau
Quand la dernière maladie devient virale
Maintenant, dans la lumière d’un écran tu te caches
De la douleur que tu ressens en toi
Personne ne s’inquiète lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
A l’arrêt, comme un pion dans une longue longue file
Tandis que le virus se répand en toi
Personne n’est là lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
Toute la douleur que tu ressens en toi
Dans la lumière d’un écran tu te caches, deviens viral
A présent le virus se répand en toi
Comme un pion sur une longue longue file devient viral
Comme un pion sur une longue longue file devient viral
Viral
A l’arrêt, comme un pion dans une longue longue file
Tandis que le virus se répand en toi
Personne n’est là lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
Maintenant, dans la lumière d’un écran tu te caches
De la douleur que tu ressens en toi
Personne ne s’inquiète lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
A l’arrêt, comme un pion dans une longue longue file
Tandis que le virus se répand en toi
Personne n’est là lorsqu’on chute,
S’élever, devenir viral
S’élever, devenir viral
La chanson commence doucement avec des notes électriques et la voix de la chanteuse très très modifiée et une percussion peu marquée. S’ensuit l’intro, lourde de basses et de guitares, au rythme simple et pesant, et toujours avec la chanteuse qui répète les mêmes paroles.
Le premier couplet commence simplement, avec simplement chant, synthé et guitare (toujours sur le même rythme). Elize laisse ensuite la place à Henrik pour le chant grunt, rejoint par la batterie et des basses plus lourdes. Le refrain enchaîne, avec Elize et Nils au chant clair, rejoints par moments par le chant grunt sur certains passages.
Retour ensuite après un court intermède proche de l’intro du couplet suivant, construit de la même manière : chant clair (cette fois masculin, interprété par Nils Molin), puis partie grunt par Henrik, et nouveau refrain.
S’ensuit une cassure mélodique où Elize et Henrik (chant clair féminin et grunt) se superposent en un effet un peu détonnant, presque dissonant. la guitare et le synthé reprennent ensuite leurs droits, avant de laisser place à un passage plus clair composé uniquement de synthé, batterie et chant clair féminin. Un dernier refrain conclut la chanson.
Cette chanson est extrêmement lourde de sens, et, personnellement, j’y vois un sens qui n’est pas nécessairement le premier qui vient en tête en parlant du COVID : Pour moi, cette chanson ne traite non pas de la pandémie, mais d’une autre maladie plus insidieuse qui s’y est trouvée complètement liée à cause de l’enfermement constant : la dépression.
Bien sûr, le thème du covid est clairement abordé et peut paraître évident à la première écoute. Et je ne nie pas qu’elle en parle sûrement, au moins superficiellement. Mais quelques vers (voire couplets entiers) me font penser que le sujet profond de la chanson n’est pas le covid :
→ « in the light of the screen you hide / From the pain that you feel inside »
→ « I know we cannot bring the silence back / Now the derelicts have one voice / We’re on overload / As the final disease is going viral »
→ « Halt, like a pawn in a long, long line / As the virus spreads inside »
Je vois Viral comme un appel non pas à lutter contre le covid et les mesures mondiales mises en place pour enrayer la maladie (I know we got to take the power back / The authorities have no choice / We are all aboard/ When the final disease is going viral → pour moi ce couplet entier est un appel à respecter les consignes des autorités qui étaient dans la crise, à gérer une situation exceptionnelle à l’échelle mondiale comme elles pouvaient (on peut dire ce qu’on veut du confinement et de la manière de chaque pays de gérer ça, des pandémies mondiales comme ça, c’est entièrement nouveau à l’échelle de l’humanité donc forcément ils ont fait comme ils ont pu avec les connaissances bancales qu’on avait du covid à l’époque)), mais contre la dépression, qu’on peut d’une certaine manière qualifier de « maladie finale » dans le sens où elle ne tue pas le corps, mais l’âme.
Bien sûr, je la comprends peut-être de travers en y apposant ma vision de la chanson, mais je trouve que les symptômes collent mieux à la dépression qu’au covid. En tous cas, personnellement, j’ai pas eu l’impression que le covid m’ait laissée « comme une épave », ni qu’on « ne pourrait jamais ramener le silence »
Et ouais, y’avait peut-être un côté « tais-toi et obéis » avec les pass, les vaccins et tout ça (toujours sans rentrer dans la politique hein), mais l’effet « pion automate », pour moi, ça fait nettement plus penser à la dépression, qui vide littéralement de toute motivation et fait perdre tout sens à nos actions, qui deviennent mécaniques, de plus en plus, à mesure que la dépression s’installe…
Pour en revenir au côté mélodique plus que symbolique, l’ambiance de la chanson est assez lourde. Les guitares et les basses ont une mélodie très simple qui ajoute à cet effet de lourdeur qui colle bien aux paroles. Les chants tant clairs que grunt se répondent à merveille tout au long de la chanson, le grunt insistant sur les passages les plus lourds. Le dédoublement des chants clair et grunt au milieu de la chanson me renforce dans mon idée de la dépression, la voix grunt venant doubler le chant clair comme un cri de douleur ou un appel à l’aide masqué derrière la voix claire, comme un cri de l’âme caché derrière le cri du coeur.
Pour autant, Viral respecte clairement l’ambiance du groupe. On y retrouve cette difficulté à classer la musique en raison de la voix d’Elize qui sonne presque comme une chanteuse pop, le synthé clair et l’ajout de jeux sonores davantage utilisés dans ce genre musical très différent du metal. Et personnellement, cette superposition avec les éléments plus classiques du metal, voire du death metal (avec le grunt), je trouve que ça marche bien !
Et comment terminer cette présentation sans parler du clip… je le trouve très frappant. On y retrouve plusieurs des comportements que le covid a pu générer pendant la pandémie (addiction aux réseaux pour pallier au manque d’interactions sociales, peur constante amplifiée par les médias…), jusqu’à ce que le groupe décide de prendre le problème à bras le corps et de sortir.
Je n’y vois pas un appel à se rebeller contre l’autorité (après tout, ils ont l’air d’être confinés ensemble), mais plutôt à se serrer les coudes et à ne pas abandonner nos passions pendant la pandémie pour ne pas sombrer dans la psychose et la dépression. Un appel à rester soudés puisque c’est ce que fait le groupe, à se maintenir en forme, et, bien sûr, un message du groupe à ses fans qui annonce en grande pompe qu’ils reviendront et qu’ils vont bien. Le projecteur final me fait penser que le groupe se voit (à raison ?) comme une balise pour ses fans, un moyen de les galvaniser et de leur offrir un peu de répit pendant cette période très compliquée pour certains qu’a été le covid.
Voili voilou pour Viral !