Bonjour !
Je viens vous parler du Bâtard de Kosigan, une série de romans fantastique écrits par Fabien Cerutti, que j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois pour discuter de ses ouvrages.
L’auteur est un historien spécialiste de l’époque médiévale et Bâtard de Kosigan présente un univers médiéval, le nôtre, où se mêlent de nombreux éléments de fantasy. L’histoire se passe aux dans le royaume de France aux premiers jours de la Guerre de Cent Ans, on y côtoie les Bourguignons, les rois de la dynastie des Valois, etc mais en même temps, mais en même temps, il y a des dragons dans les Alpes, un domaine elfique en Champagne et les anglais livrent leurs bataille à l’aide de wyvernes et de magie noires.
Ce récit est entrecoupé par une autre histoire écrite sous forme épistolaire qui se déroule en 1900, dans un monde plus familier du monde où la magie et les créatures fantastiques pnt disparues. L’un des descendants de Pierre de Cordwain de Kosigan (dont je vais bientôt vous parler) retrouve les écrits de son ancêtre qui mentionnent ses aventures dans un monde peuplé de magie, d’elfes et d’hommes-bêtes et enquête sur ce mystère.
Pierre de Cordwain de Kosigan, dit le Bâtard de Kosigan est le personnage principal de l’histoire. Fils illégitime d’un seigneur bourguignon, il est capitaine d’une compagnie de mercenaires qui s’emploie à rendre divers services aux princes de ce monde : favoriser un mariage, discréditer un opposant, enquêter sur un mystère… Sa compagnie n’est loyale qu’envers ceux qui l’emploie et il lui arrive aussi bien de servir la couronne de France que l’Angleterre, les Bourguignons, l’Eglise ou la comtesse elfe de Champagne. Et pourtant, il peut aussi faire semblant de se mettre au service de quelqu’un pour servir un autre.
Particulièrement fourbe et retors, sa spécialité est la manipulation. Il joue pour remplir ses objectifs sur plusieurs tableaux, plusieurs niveaux pour servir des plans particulièrement élaborés. Il est très méticuleux, attaché aux moindres détails de la réussite mais (et c’est là tout le côté jubilatoire du Bâtard de Kosigan) ses plans se heurtent presque systématiquement au réel et à l’imprévu, ce qui le force à improviser.
Par exemple, employé par l’Angleterre, l’une de ses missions implique de gagner la confiance d’un grand seigneur, proche du roi de France. Pour ce faire, il s’entend avec les anglais pour qu’ils attaquent inopinément l’auberge où s’est arrêté la fille de ce seigneur, de manière à ce que le Bâtard, qui se trouvait là (par pur hasard) puisse jouer les héros et gagner la confiance de la jeune noble et de son père en lui sauvant la vie.
Ce qui n’était pas prévu, c’était que de vrais anglais ignorant ce plan n’attaquent l’auberge avant la fausse troupe de complice, ce qui rend caduque toute la mise en scène organisée pour s’échapper.
Une fois chez les français, ils sont méfiant envers le Bâtard a cause de son passé houleux. Ce n’est pas grave : l’attaque impromptu de l’auberge laisse présager des mouvements de troupes anglaises que le Bâtard indique aux français, ce qui leur permet de contrer une attaque surprise et de les détruire.
Aucun soucis pour le bâtard : il ne travaille pas vraiment pour les anglais, juste pour le roi d’Angleterre. C’est pas exactement de la trahison que de leur faire perdre une armée. 
C’est très amusant de voir toute ces ruses, ce sens de l’improvisation lorsque le plan s’effondre d’un seul coup sur un détail, tout ces faux semblants qui font réaliser bien plus tard que le Bâtard servait en réalité des intérêts complètement opposés à ce que l’on supposait en premier lieu, cachés sous plusieurs couches de mensonges et de manipulation. Pierre de Kosigan est un personnage sulfureux et charismatique, fourbe et sans pitié mais sincèrement attaché aux membres de sa compagnie, sur lesquels il peut toujours compter pour se sortir des situations délicates.
Je conseille le Bâtard de Kosigan aux amateurs d’histoire et/ou de fantasy. La manière dont le moyen-âge européen est revisité à la sauce fantasy est passionnante et c’est très plaisant de plaisant de découvrir des personnages (le Prince Noir, Guillaume le Maréchal…), des évènements (la bataille navale de l’Ecluse, qui inaugure la Guerre de Cent Ans), des lieux (Troyes, Calais, Bruges…) réels saupoudrés de magie.
La Guerre de Cent Ans, de ses graines les plus profondes enfouie par le mariage d’Aliénor d’Aquitaine jusqu’à l’éviction totale des anglais du continent est en elle même une saga passionnante , pleine de rebondissements, de retournement de situation, de héros et de drames de trahisons et un énorme deus ex machina dans le sens le plus litteral du terme qui n’a rien a envier aux fictions les plus imaginatives. Alors si en plus on y rajoute des dragons… 
Seul petit défaut, l’intrigue secondaire au début du XXème siècle est au départ beaucoup moins intéressantes que les aventures du Bâtard. Mais en réalité, le Bâtard suis une aventure complète par tome là où l’intrigue secondaire se déroule sur toute la saga. Le rythme n’est donc pas le même et lorsque le premier tome se termine, le lecteur a suivi une histoire complète pour Pierre de Kosigan, mais seulement la situation initiale et l’élément perturbateur pour l’enquête de 1900. Les choses commencent à devenir plus intéressante dans le troisième tome, où cette histoire prend bel et bien tout son sens et se connecte à l’intrigue médiévale.
Bref, allez lire le Bâtard de Kosigan : Les personnages sont passionnants, le héros est exceptionnel, l’ambigue, l’intrigue complexe et intelligente, er l’univers très immersif mélange avec brio l’historique et le fantastique. 