Que lisez-vous en ce moment ? Venez parler de vos lectures en cours ou passées

Quatrième de couverture
1480. Tenochtitlan (Mexico), capitale de l’empire aztèque. Acatl, grand prêtre des morts, s’entaille le lobe des oreilles pour fournir le « sang vif » nécessaire au service funéraire… La routine !
Pendant ce temps, une liaison interdite est sur le point de se nourrir entre Eleuia, prêtresse aussi ambitieuse qu’un prudente, et Neutemoc, guerrier jaguar issu de l’élite des combattants et frères du grand prêtre ; mais lorsque Eleuia disparaît, laissant derrière elle des traînées de sang et des traces magiques, Neutemoc est évidemment suspecté.
Roman de fantaisie historique passionnant, au personnage à la fois si lointain et si proche, serviteur des enfers fait revivre un monde précolombien riche et complexe ou le plus haut degré de civilisation contraste avec des pratiques sacrificielles omniprésentes.
Découvrez l’empire aztèque en suivant l’enquête magico-policière d’Acatl, prêtre-détectiven prix entre deux mêlés familiaux, intrigues de cour et créatures démoniaques !

Ce que j’en pense
Franchement, je viens de commencer mais je suis happée par l’histoire. Le style est agréable à lire et c’est un dépaysement immédiat avec l’empire aztèque qu’on a peu, en tout cas pour ma part, l’habitude de voir détaillé ainsi dans un roman. C’est un subtil mélange entre intrigue policière, magie et fantaisie avec son lot de politique et d’intrigues de la cour de Tenochtitlan. Je n’ai lu que le premier tiers mais c’est franchement génial.

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Ça a l’air trop cool :star_struck:

Tu dirais que c’est bien documenté sur le plan historique, ou que c’est très fantaisiste ?

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Pour le coup, je ne connais rien à l’histoire aztèque. Mais le côté mythologie est top.

5 « J'aime »

Un véritable dépaysement, je l’ai lu aussi et j’ai adoré :smiley:

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12 messages ont été scindés en un nouveau sujet : La Horde du Contrevent (Alain Damasio)

De mon côté, j’ai envie de vous parler des livres de C.S. Pacat une autrice australienne, que j’ai eue l’honneur de rencontrer récemment lors d’une dédicace (et elle est vraiment adorable :smiling_face_with_three_hearts: + cf. fanart posté sur le topic des fanarts)

D’abord, Prince captif. J’ai commencé ce bouquin (rassemblant les tomes 1 et 2) lors d’un voyage en train, où je pensais lire les prochaines pages et ENFIN avancer un peu sur ma fic. Eh bien… Huit heures plus tard, le livre était fini, je n’avais pas écrit la moindre ligne et j’étais en PLS, en train de chercher désespérément les horaires d’ouverture de la FNAC, histoire de m’y ruer pour acheter le tome 3. Vous aurez compris l’idée… J’ai adoré cette trilogie ! Et pourtant, je pensais me lancer dans une romance slash un peu clichée, voire bateau. Que nenni !

On suit l’histoire d’un prince déchu, Damen, qui est livré en esclavage au royaume ennemi. Au coeur d’une société raffinée et vénéneuse, il devra lutter pour sa survie. Et son plus gros souci a un nom et un titre: le prince Laurent…

Ce que j’ai aimé : très fouillés, les personnages se dévoilent au fil de l’intrigue, facette après facette. Laurent est si complexe et nuancé qu’il m’a durablement impressionnée. Il faut dire qu’il m’a rappelé mon perso favori ever, Silyen Jardine (des Puissants bien sûr^^) et que son humour est absolument délicieux. Le suspense est géré d’une main de maître, l’univers très intéressant et bien construit. Je n’en dis pas trop pour ne pas spoiler, mais il est inspiré de l’Antiquité gréco-romaine ainsi que du Moyen-Âge (et oui, ça fonctionne). :wink:

Par contre, ATTENTION ! Ces livres sont destinés à un public averti. Certaines scènes sont très crues, tandis que d’autres, très sensuelles, sont décrites avec une finesse et une tension dramatique admirables. Mais ça reste du MA.

Quatrième de couverture

Damen est un héros pour son peuple et le légitime héritier du trône d’Akielos. Mais lorsque son demi-frère s’empare du pouvoir, Damen est capturé, dépouillé de son identité et offert comme esclave au prince d’un royaume ennemi.

Beau, manipulateur et létal, son nouveau maître, le prince Laurent, incarne ce qui se fait de pire à la cour de Vere. Mais dans la toile mortelle de la politique Vérétienne, les apparences sont trompeuses, et lorsque Damen se retrouve pris dans un jeu de pouvoir pour le trône, il doit s’allier à Laurent afin de survivre et sauver son royaume.

Sans jamais oublier une règle vitale : cacher sa véritable identité à tout prix. Car l’homme dont il a besoin est celui qui a le plus de raisons de le haïr…

Dark Rise
Quand j’ai vu que C.S. Pacat commençait un nouveau cycle, c’était Noël en avance ! J’ai évidemment bondi sur le tome 1 (le 2 n’étant pas encore traduit en français). Dark Rise regroupe certains des éléments qui ont fait le succès de Prince captif : un univers dangereusement fascinant, des personnages capables de surprendre le lecteur jusqu’au bout de l’intrigue, un monde bien ficelé, un suspense parfaitement dosé, un effet de cascade au niveau des actions, des relations qui s’entrecroisent dans un ballet vertigineux… Bref, la magie s’est reproduite, car après une première partie un peu poussive, le bouquin était comme scotché à mes mains.

Si vous aimez l’Histoire, les reliques d’un âge d’or révolu (coucou Narnia), les Templiers, l’Angleterre, la fantasy et l’aventure (ou encore les licornes surprenantes :crazy_face:), n’hésitez plus. :wink:

PS: Pas de warning ici, car Dark Rise est du YA. :wink:

Quatrième de couverture
Une nouvelle ère de Ténèbres se profile…
L’ancien monde et sa magie ne sont plus. Ses héros sont morts, ses châteaux en ruine, et la bataille épique entre l’ombre et la lumière a sombré dans l’oubli. Seuls les Stewards s’en souviennent, et veillent, siècle après siècle, pour protéger l’humanité du retour du Roi obscur.
Jeune docker de seize ans à Londres, Will est en fuite, pourchassé par les hommes qui ont tué sa mère. Lorsqu’il apprend que sa destinée est de rejoindre les Stewards, Will se retrouve brusquement plongé dans leur monde de légendes et de magie, où il commence un entraînement rigoureux en vue de jouer un rôle déterminant dans la bataille qui s’annonce contre l’Obscurité.
Les jeunes descendants des combattants des deux camps n’ont d’autre choix que d’investir les rôles qui leur sont destinés. Celui de Will sera de se tenir au côté des derniers héros de la Lumière pour empêcher la destruction de son monde.

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Bon la présentation de ce que je lis ne sera pas aussi longue que le post d’April.

Dernièrement j’ai enchaîné la trilogie Metro 2033, 2034 et 2035 de Dmitri Gloukhovski et que j’ai dévoré en quelques jours.

Samedi dernier j’ai emprunté les deux premiers romans de « le sang et la cendre » de Jennifer L. Armentrout. J’ai terminé le premier tome tout à l’heure et entamé le second dans la foulée. En espérant que la médiathèque aura la suite, sinon, bah je verrai sur place si d’autres livres viendront titiller ma curiosité :slight_smile:

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Ami, permettez-moi de vous serrer la main. Car, j’ai également beaucoup apprécié la série Métro. En particulier, j’ai eu le privilège de la lire dans sa version originale en russe. Cependant, je n’étais pas au courant qu’il existait une version française de cette œuvre. Je vais me renseigner, car j’aime comparer les originaux avec leurs traductions.

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Bonjour @Beauvais,
Pourrais-tu je te prie suivre le Règlement, et te présenter avant d’interagir sur d’autres topics ?
Merci par avance.

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Désolée si j’ai contrevenu au règlement. Je ne sais tout simplement où je dois me présenter. Je ne suis pas très douée, donc je serais reconnaissante, si on m’indique la marche à suivre
Cordialement
Beauvais

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C’est indiqué dans le Règlement au besoin, dont le lien se trouve dans mon message au-dessus.

7 « J'aime »

Eh bien moi je sors à peine (il y a quelques minutes) de la fin du 4e tome de la saga « Sixtine » que j’ai achevée en 3 semaines.

J’ai été accrochée par une pub dans Facebook.
C’est un thriller qui touche à de nombreux thèmes comme l’archéologie, le policier, le mystère, le surnaturel, un peu l’amour (mais pas dominant).

J’ai aimé le mystère à dénouer dès le début du roman. Un casse-tête impossible qui harponnera les amateurs du genre.
Alors qu’ils sont en exploration de la pyramide de Kheops pour une émission culturelle de la BBC, un chercheur, une journaliste et leur guide entendent des gémissements ténus résonner entre les murs.
Les Occidentaux guère impressionnés par le retour de la malédiction de la momie, après avoir remonté l’unique couloir de long en long, comprennent qu’il y a quelqu’un dans les murs et entreprennent d’infiltrer une mini caméra tout au bout d’une perche. Abasourdis, ils voient un cadavre sur un sarcophage et une ombre maigre bouger dans ce qui apparaît être une chambre secrète. C’est pas un fantôme.
Branle-bas de combat. Une vie est en jeu. On ignore comment même il est possible qu’un mort relativement frais et une mourante puissent se trouver là où on n’aurait jamais pu les trouver et c’est pas le plus urgent.
l’Égypte est en pleine révolution politique, des émeutes agitent le Caire, la police locale est débordée et il y en a qui veulent péter une paroi interne de Kheops… LE monument s’il en est.

La survivante est une jeune mariée, elle se réveille à l’hôpital massivement traumatisée et amnésique. Il n’y a aucune chance qu’une telle mise en scène et le decorum à l’intérieur de la pièce ne soit pas un double homicide tordu.
La police n’est pas au bout de son cauchemar administratif : le mort avait avec lui le masque de Toutankhamon.


Haletant, captivant, pétri de poésie parfois, les expériences oniriques et hallucinatoires de l’héroïne qui part en croisade vengeresse sont parfois difficiles à concevoir, mais on peut en rester happé. On partage ainsi son sentiment de flotter entre deux mondes.
L’écriture est plutôt belle.

Les trois premiers tommes forment un tout, le 4e explore le passé de quelques personnages qui étaient importants au coeur de tout ce mystère.
J’attends le 5e !

12 « J'aime »

Bonjour à tou(te)s,

Je viens vous parler ici d’un livre que j’avais déjà lu il y a quelque 20-25 ans, que j’avais complètement oublié mais que j’ai retrouvé en occasion il n’y a pas longtemps - et que j’ai donc relu avec grand plaisir : Le cercle de la croix de Iain Pears.

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Nous sommes à Oxford, en 1663. Un gentilhomme vénitien, nommé Marco da Cola, qui a suivi des études de médecine et qui est passionné par la théorie de la circulation sanguine, débarque dans la ville et devient rapidement ami avec plusieurs savants, tout en prodiguant ses soins à une vieille femme qui s’est cassé la jambe mais dont la fille, Sarah, n’a pas de quoi payer un médecin. On s’imprègne de l’esprit du temps, on rencontre quelques personnages fort intéressants, on commence à comprendre que la Révolution anglaise, la guerre civile et la mort de Charles 1er sur l’échafaud sont encore présents dans les esprits. Et puis un des éminents professeurs (et religieux) du collège d’Oxford meurt, et Marco et son ami Lower sont chargés d’enquêter sur cette mort qui semble suspecte… Un bon polar historique classique, quoi.

Sauf que, et c’est là que réside le génie de l’auteur, la narration de notre bon vieux Marco se termine rapidement : il nous apprend comment est mort Robert Grove, qui l’a tué, et clôt son histoire sur le procès avant de reprendre le chemin de sa Venise natale. On passe alors à une version bien différente des événements avec le point de vue d’un personnage dont l’importance dans le récit de Marco da Cola nous avait semblé dérisoire : ce nouveau venu nous en révèle un peu plus sur la situation et nous propose… une explication très différente du meurtre et de ses conséquences. Puis c’est au tour d’un troisième larron de nous expliquer sa vision des choses. A ce stade de l’histoire, on ne sait plus trop qui croire, et c’est absolument jouissif. Il faut attendre le quatrième point de vue pour espérer y voir enfin clair… ou pas. :innocent: Lisez et vous vous ferez votre propre opinion.

Ce roman est extraordinaire pour deux raisons : tout d’abord parce qu’il nous plonge dans l’esprit de l’époque, tant historiquement (moi qui ne connaissais pas grand-chose à la Révolution anglaise, j’ai beaucoup appris) qu’intellectuellement (les controverses sur la circulation du sang et autres questions médicales sont passionnantes). Les personnages sont « de leur temps », ce qui amène certaines scènes choquantes pour un lecteur du XXIème siècle, mais qui ne pose problème qu’aux personnages les plus « progressistes » du récit. L’ambiance est donc particulièrement soignée. Et surtout, les quatre points de vue qui s’enchaînent et nous font reconsidérer l’histoire sont très différents et magistralement menés. Les quatre personnages incarnent une vision différente non seulement des événements du récit (le meurtre et le procès), mais également de l’époque, de la politique, de la religion, des connaissances scientifiques de l’époque… La narration est impeccable, on passe d’un point de vue à l’autre en voulant toujours en savoir plus, et on ne peut qu’admirer, à la fin, le talent de l’auteur qui a détricoté son histoire en quatre pelotes bien distinctes, qui s’embrouillent pour mieux nous faire réfléchir.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré. :innocent:

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Effectivement, ça a l’air sympa ! Le résumé que tu en fais me rappelle un peu "Le meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie par certains aspects, un roman que j’ai adoré lire, et avec un twist final pour le moins surprenant.


Personnellement, j’ai profité de ces vacances pour enfin terminer un livre que j’ai suivi un peu par épisode. Malgré le pitch alléchant, j’ai eu du mal à rentrer dedans et le personnage principal m’a beaucoup déçu.

Il s’agit de Paradox Hotel de Rob Hart :

Résumé :

Vous rêvez de vous extraire de la réalité ? De côtoyer Mozart, Cléopâtre ou les dinosaures du jurassique ? Vous rêvez de voyager dans le temps ? Bienvenue au Paradox Hotel.

Responsable de la sécurité de ce lieu unique au luxe inouï, January Cole est une femme de caractère qui sait répondre aux moindres désirs des ultra-VIP pressés de faire l’expérience. Et January sait aussi que voyager dans le temps a un coût qui n’est pas que financier. Chaque passage altère le cerveau ; elle-même en fait les frais. Désormais, sa conscience est capable de dériver vers l’avenir et de voir, par exemple, le cadavre de cet homme qui sera bientôt assassiné.

Mais une menace plus terrifiante encore plane sur le Paradox Hotel : l’appétit de certains milliardaires, prêts à tout pour acquérir cette nouvelle manne du tourisme spatio-temporel. Et réécrire l’Histoire…

Mon avis rapide : Le pitch de départ est absolument fascinant et lorgne du côté science-fiction et polar / roman noir, un mélange que j’aime énormément.

Le récit est raconté à la première personne, au présent, du point de vue de January Cole. Elle est la responsable de la sécurité, une femme au caractère bien trempé, et accessoirement insupportable à tous les points de vue, même vis-à-vis de ses collègues qu’elle traite un peu comme de la m****. Bien que ce soit un trait de caractère qui s’avère compréhensible au fur et à mesure que l’on découvre son passé et ses traumatismes, j’ai vraiment eu du mal à m’attacher à elle, excepté peut-être au moment de l’épilogue.

Le point de vue de January est néanmoins intéressant sur un autre plan : elle souffre de Décollement. A force d’avoir arpenté les couloirs du temps pour maintenir la sécurité, ses souvenirs sont confus, et il n’est pas rare qu’elle mélange des souvenirs du passé et même du futur. C’est ainsi qu’il lui arrive de revoir des personnes décédées qui reviennent la hanter, en particulier l’amour de sa vie, mort dans des circonstances tragiques et floues au sein même de l’hôtel.

La description de l’hôtel est plutôt réussie, avec cette énorme horloge qui le domine, ses nombreux couloirs serrés, ses chambres modernes etc. Malheureusement, on a un peu de mal à saisir toute son envergure, à mon humble avis. J’aurais préféré qu’on s’attarde plus dessus, sur son fonctionnement, etc.

En fait, je pense que le livre aurait gagné à s’étendre plus longtemps sur pas mal d’aspects, d’autant plus qu’il a un univers assez bien fourni mais dont on a l’impression de n’explorer que la surface. La politique est beaucoup évoquée, mais comme il s’agit d’un huis clos, on n’a jamais vraiment l’occasion de comprendre tous les rouages de ce futur.

Bref, il faudrait peut-être que je le relise plus rapidement pour tenter de tout appréhender, mais j’avoue avoir été un peu déçu par ma lecture. Peut-être avais-je trop d’attente.

Toutefois, si vous aimez les livres d’enquête, de complots politiques, de science-fiction, et un peu de romance aussi, je pense que vous pourrez y trouver votre bonheur. :wink:

9 « J'aime »

Bon, ça faisait très longtemps que je n’avais pas lu un essai qui ne porte pas sur la psycho (en vrai, ça fait longtemps que je n’avais pas lu un roman tout court… ahem) mais voir un Damasio au titre intrigant en tête de gondole d’une librairie alors que je cherchais un bouquin pour quelqu’un d’autre, ça m’a attirée comme un papillon de nuit vers un néon, prête à me faire griller. Au final, c’était passionnant et je l’ai dévoré en trois jours (ce qui a constitué un bon démarrage pour mes vacances); alors, en route avec ce bon vieux Alain pour la Silicon Valley !

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Résumé volé sur Babelio :

« Ce qui manque furieusement à notre époque, c’est un art de vivre avec les technologies. Une faculté d’accueil et de filtre, d’empuissantement choisi et de déconnexion assumée. Des pratiques qui nous ouvrent le monde chaque fois que l’addiction rôde, un rythme d’utilisation qui ne soit pas algorithmé, une écologie de l’attention qui nous décadre et une relation aux IA qui ne soit ni brute ni soumise. »

À San Francisco, au cœur de la Silicon Valley, Alain Damasio met à l’épreuve sa pensée technocritique, dans l’idée de changer d’axe et de regard. Il arpente « le centre du monde » et se laisse traverser par un réel qui le bouleverse.

Composé de sept chroniques littéraires et d’une nouvelle de science-fiction inédite, Vallée du silicium déploie un essai technopoétique troué par des visions qui entrelacent fascination, nostalgie et espoir. Du siège d’Apple aux quartiers dévastés par la drogue, de rencontres en portraits, l’auteur interroge tour à tour la prolifération des IA, l’art de coder et les métavers, les voitures autonomes ou l’avenir de nos corps, pour en dégager une lecture politique de l’époque et nous faire pressentir ces vies étranges qui nous attendent.

Mon avis : le résumé offert par Babelio n’est pas incorrect mais ne donne pas non plus une idée très juste de ce qui nous attend dans ce curieux essai.

D’abord, il faut dire que je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus à charge et pessimiste sur les nouvelles technologies, vu les perspectives idéologiques du bonhomme -que je partage pleinement- et son dernier roman Les furtifs (au demeurant excellent) qui avait un aspect très pamphlet néo-luddiste, je m’attendais à un truc en mode Black Mirror; j’ai été agréablement surprise d’être prise à revers, avec un propos étonnement nuancé.

Alain Damasio frappe très fort avec sa « Vallée du silicium ». On n’est pas sur un roman de SF mais bien -malgré une curieuse nouvelle perdue dans l’ouvrage- un essai où l’auteur explore les dérives technologiques contemporaines, tout en esquissant des perspectives possibles. Damasio, toujours aussi militant (engagé contre le capitalisme, l’individualisme débridé et la surveillance de masse), nous livre ici une réflexion profonde, techno-critique sans être technophobe. Il questionne notamment l’émergence imminente des « intelligences amies », les IA personnalisées qu’il entrevoit comme une révolution majeure, mais dont il mesure aussi les risques potentiels pour leur côté intrusif et le déficit de rapports humains et créatifs dont elles peuvent être vectrices.

Damasio nous propose ici une vision alternative au « techno-capitalisme », qu’il baptise « biopunk » : un concept mêlant les bénéfices de la technologie à un retour aux valeurs naturelles (ahah, un hippie acceptant -même pas à reculons- le progrès technologique, ça a son charme :')) .Il critique ouvertement le transhumanisme et des projets comme Neuralink, préférant une approche où le langage et les interactions humaines demeurent essentiels. L’auteur plaide pour un usage des technologies qui soit éthique et émancipateur, tout en insistant sur la nécessité de repenser notre futur avec imagination et créativité, pour ne pas laisser celui-ci aux mains de « visionnaires » capitalistes débridés, motivés par le pur profit et voulant oublier/effacer le facteur humain.

Pour le style, ça reste du pur Damasio : c’est complexe, verbeux, plein de jeux de mots et de néologismes; ça disgresse et ça se perd parfois -souvent- dans des réflexions pseudos philosophiques : personnellement, j’adore mais je comprend qu’on puisse ne pas adhérer. En tous cas, ça a du chien et c’est tout de même un peu plus abordable que la horde ou les furtifs en terme d’écriture, le côté essai ayant obligé l’auteur à structurer son propos de manière un peu plus conventionnelle qu’à l’habituel , ce qui rend l’ensemble moins absc… original que ce qu’il a pu produire par le passé.

Pour conclure « La Vallée du Silicium » est un essai qui invite à réfléchir sur notre rapport à la technologie et offre des pistes pour un futur où celle-ci serait véritablement au service de l’humain. C’est passionnant et pas si pessimiste qu’on pourrait le craindre -avec la « mélancolie de la matérialité » en bandoulière- : une très belle découverte.

7 « J'aime »

On pourrait croire mais c’est vraiment différent. Le meurtre de Roger Ackroyd est à mon sens un des meilleurs Agatha Christie, si ce n’est LE meilleur parce qu’on se fait avoir de manière magistrale. Dans Le cercle de la croix, ce n’est pas tant une révélation finale qu’une couche de révélations successives qui finissent par mener à la vérité.

C’est dommage parce que vraiment, le résumé fait très envie !!! :sweat_smile:

Ah oui oui, j’aime tout ça (sauf la romance) ! Je vais voir s’ils l’ont à la bibli et sinon je leur demanderai de le commander. Merci pour la critique mitigée !

@Crapule : Merci beaucoup pour cet avis détaillé sur un livre que j’hésitais à acheter. J’ai entendu à la radio une émission sur cet ouvrage et je me disais que j’allais peut-être me laisser tenter (il y avait une réflexion sur le besoin de matérialité rendu encore plus fort par la virtualisation à outrance - du moins c’est ce que j’en ai compris - qui me plaisait beaucoup) mais je redoutais exactement ça :

… car bien que je partage beaucoup des idées de Damasio, je n’ai pas envie de me plomber l’ambiance plus que ce que l’état général du monde le fait déjà (ma phrase n’est pas correcte, hein ?).

J’ai adoré la grosse première moitié du récit, j’ai été très déçue par la fin et c’est aussi ce qui m’a fait hésiter sur la lecture de la Vallée du silicium.

:rofl: :rofl: :rofl: Bon, personnellement, La horde du Contrevent m’a mis une telle claque littéraire que le côté « abscons » de certains passages en est devenu anecdotique. Je crois qu’il y a déjà un sujet sur ce roman autre part donc je referme la parenthèse. Mais il est vrai qu’il faut s’accrocher. Je n’ai d’ailleurs pas (encore) lu La zone du dehors, est-ce que ça vaut le coup ? En tout cas, vraiment, merci, je vais aller l’acheter sitôt rentrée !

Et de mon côté, je vous propose un roman de Stephen King, sans savoir si j’enfonce des portes ouvertes parce que c’est un auteur ultra connu que je découvre à 41 ans parce que jusqu’ici je pensais qu’il n’écrivait que de l’horreur (genre qui ne m’intéresse pas DU TOUT)… Je vais donc vous parler de 22/11/63, un roman absolument génial qui raconte un voyage dans le temps (probablement mon sujet préféré dans les récits de SF).

Nous sommes en 2011. Jake Epping est professeur dans l’état du Maine aux Etats-Unis, récemment divorcé, et plus ou moins ami avec Al, propriétaire d’un fast food où il se rend souvent. Un jour, Al lui demande de venir le voir et lui explique qu’au fond de sa réserve se trouve un escalier qui permet de remonter le temps et de se retrouver toujours à la même date, en octobre 1958. Son obsession : empêcher l’assassinat de Kennedy (qui a eu lieu le 22 novembre 1963, d’où le titre). Il est resté lui-même plusieurs années dans le passé mais la maladie l’a rattrapé et il sait qu’il ne pourra pas mener à bien sa mission. Il demande donc à son ami Jake de l’accomplir à sa place… Derniers détails : quel que soit le temps qu’on reste dans le passé, il ne s’écoule que deux minutes en 2011 quand on revient. Et quand on repart, on « remet le compteur à zéro », car le passé n’aime pas être changé, et il faut tout refaire si on veut de nouveau changer les choses.

Le roman est addictif, bien écrit mais sobrement (j’ai pu constater qu’en effet, Stephen King n’utilise quasiment pas d’adverbes… :sweat_smile: voir cette discussion), avec peu d’effets de style mais des dialogues percutants et un suspense vraiment bien mené (en même temps, vu l’auteur, on s’en doutait un peu). Il fait mille pages, donc il faut s’accrocher, mais ça se lit vraiment très bien. Le personnage principal, Jake, est attachant, et la découverte du passé par ses yeux (car le récit est écrit à la première personne) nous plonge dans une Amérique des années 60 à la fois idéalisée par le personnage (tout a meilleur goût, les gens sont plus confiants et généreux…) et en même temps réaliste dans ses aspects les moins sympathiques (la ségrégation raciale, les violences faites aux femmes et autres joyeusetés du même acabit).

Si les romans longs ne vous font pas peur et si vous aimez les voyages temporels, allez-y !!!

6 « J'aime »

Ahhhhh !!! Trop content que tu parles de ce livre, parce que je l’ai adoré ! Je me souviens l’avoir dévoré quand j’étais en vacances, il y a plusieurs années maintenant. J’ai vraiment eu du mal à le lâcher. J’ai lu pas mal de romans de Stephen King et celui-là fait partie de mes préférés.

L’aspect voyage dans le temps est assez inédit (comme tu l’as dit, le temps n’aime pas le changement et le fait savoir :laughing:), le complot et l’assassinat de Kennedy donnent beaucoup de suspense. Tout est parfait pour un thriller haletant, sans omettre l’écriture efficace du King.

Comme toi, je le conseille vraiment à tout le monde ! :smile:

D’ailleurs, si vous avez un peu la flemme de lire le livre, il y a une série qui a été faite il y a quelque temps, produite notamment par J.J. Abrams, et qui est plutôt fidèle au roman de base (même s’il y a quelques changements majeurs, parfois nécessaires pour l’adaptation télévisuelle).

6 « J'aime »

Rhooo, c’est très alléchant tout ça! J’adore le concept! J’ai peur de trouver January Cole anthipatique, moi aussi, mais on verra… si je me lance un jour dans la lecture! La Horde de Contrevent est prioritaire sur ma PAL ^^

Merci pour cette présentation et cette critique détaillée, avec les points positifs & négatifs. :star_struck:

5 « J'aime »

Bah, étonnement, je n’ai jamais lu en entier un Stephen King. J’avais commencé à lire le premier tome de la Tour Sombre quand j’étais ado mais je n’avais pas persévéré (pour je ne sais plus quel motif). Je n’aime pas du tout l’horreur non plus (mon level max d’appréciation des trucs effrayant c’est Stranger Things/les pires épisodes de Dr Who) et contrairement au Monsieur, j’ai une passion -pas du tout coupable- pour les adverbes. L’un dans l’autre, je n’ai jamais donné une chance à l’un de ses livres, ça pourrait être l’occasion (bon, après, j’ai déjà plein de bouquins en attente de lecture :sweat_smile:), ton résumé est vraiment intriguant et donne bien envie de s’y essayer (d’autant que j’aime beaucoup tout ce qui touche à la contextualisation historique des problématiques racistes/sexistes dans les œuvres s’intéressant au voyage dans le temps).

6 « J'aime »

J’ai commencé très récemment, j’en ai lu trois et pour l’instant, c’est celui que je préfère, même si j’ai beaucoup aimé Dead Zone (lu au moment de l’attentat contre Donald Trump, ce qui créait un étrange effet de résonance car il est question d’une tentative d’assassinat contre un président de la République américain…).

J’ai adoré cette idée. Voir les éléments interférer avec les tentatives du narrateur pour changer le passé apportait beaucoup au suspense. (Même si je me suis dit que, normalement, TOUT aurait dû être beaucoup plus difficile pour lui puisqu’il change des choses même quand il n’en a pas l’intention, notamment avec Sadie, mais bon… :roll_eyes:)

Ooooooooooooooooooooooooh trop bien ! Merci pour le conseil ! Je vais essayer de la trouver en DVD (dixit Mamie Allie qui n’a ni la télé ni aucune plate-forme :sweat_smile:) !

Il paraît que ce n’est pas du tout ce qu’il a fait de mieux…

Moi non plus, ce qui explique que je n’aie jamais lu de King avant. Mais 22/11/63 n’est absolument pas horrifique. Il y a cependant de l’auto-référence (une chose que j’adore) puisque Jake se retrouve dans une ville où un clown tueur a sévi récemment, puis qu’il écrit un brouillon de roman racontant justement ces événements…

Moi aussi ! Mais c’est vrai que ça change quand il n’y en a pas du tout. L’écriture est plus incisive, un peu plus froide aussi je trouve.

Ce sont de petites touches pour les problématiques racistes, en revanche les violences faites aux femmes et, de manière plus générale, la place des femmes est particulièrement traitée puisque l’une des personnages principaux est concernée.

Et sinon, j’ai acheté hier sur le chemin du retour des vacances le dernier Damasio (merci @Crapule !), que je vais commencer bientôt car j’ai presque terminé mon nouveau livre que je vous présente ici : Le silence des vaincues, de Pat Barker.

Il s’agit d’un roman qui raconte la guerre de Troie du point de vue de Briséis, la captive / esclave d’Achille. Vraiment bien fait, sans concession envers les guerriers et surtout envers Achille (que je n’aime déjà pas à l’origine, donc ça ne m’a pas du tout dérangée). Ce n’est pas anachronique, cette femme est une femme de son temps, mais on voit bien quel traitement était réservé à celles qui n’avaient rien à dire et qui étaient traitées comme une marchandise. L’écriture est fluide, c’est facile à lire et bien traduit, je recommande.

Ce roman est assez proche dans l’esprit d’une trilogie pour adolescents que j’ai lue récemment et que j’ai adorée (en même temps, j’aime beaucoup l’autrice, Marine Carteron) : Pallas.
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Le récit n’est pas seulement historique, comme celui de Pat Barker, mais mythologique puisqu’Athéna est l’un des personnages principaux. Son but ? Retrouver son âme-sœur, Pallas, enfermée par Zeus dans le Palladion, une statue conservée à Troie, ville où Athéna ne peut pénétrer. Pour cela, la déesse de la guerre invente une stratégie qui réduit les mortels au rang de pions, y compris les plus puissants d’entre eux : créer une guerre pour qu’enfin, enfin, Troie tombe et qu’elle puisse retrouver son amie d’enfance.

Il y a trois tomes et Marine Carteron s’inspire de l’Iliade, découpant chaque tome en chants et expliquant en fin de volume à quel moment elle s’inspire d’Homère, quelles sont ses autres sources, et les moments où elle invente. Les femmes sont mises en avant (les déesses, les prêtresses de Pallas, les Grecques ou les Troyennes), les dieux, les héros grecs et troyens ne sont pas montrés sous leur meilleur jour (à quelques exceptions près) et l’ensemble est très entraînant.

Je m’arrête là, promis.

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