Le monde merveilleux des clichés et des stéréotypes

Si tu te souviens, Voldemort a essayé. Chou blanc. :stuck_out_tongue:
Alors si même le seigneur des ténèbres foire à tuer un tout petit bébé… … …

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Nan mais j’veux dire à d’autres moments. Notamment dans le cimetière. Et pis si l’Avada marche pas, il pourrait recourir à des moyens plus… moldus. Et tant pis pour la tradition. Un peu de ciguë dans le jus de citrouille. Un tueur à gages en planque à Privet Drive. Un accident de voiture quand les Dursley vont faire leurs courses avec leur bon à rien de neveu. Aucune imagination ces mages noirs !

Ouais, d’ailleurs, franchement, c’est pas très crédible. L’Elu blablabla. Pfff…

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Tu me donnes envie de lire pour comprendre x)

Oh, je m’étais jamais posé la question pour ça !

ça, ça m’a toujours fait mourir de rire le monologue du grand méchant qui explique pourquoi il est méchant et ce qu’il compte faire une fois qu’il aura éliminé le héros :joy: à chaque fois je suis en mode « mais zut, tue le espèce de troll des cavernes ! » et deux minutes après… « ah bah voilà, je te l’avais dit de le tuer !!! » xD

C’est vrai que ça fait perdre un peu le suspense du film x)

J’avoue, sont nuls ! Faudrait leur donner des cours…

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Citation Je n’aime pas non plus quand, dans un film catastrophe, tout le monde meurt sauf le héros. Je ne suis pas spécialement sadique, mais je ne trouve pas crédible que le héros (et généralement, sa famille, ses proches, etc…) s’en sorte toujours.

En fait, c’est juste que l’histoire relate le récit de ceux qui ont survécu. Si le héros mourrait comme les autres, ca ne serait pas son histoire parce que justement, il serait comme les autres. Prenons l’exemple d’Oradour-sur-Glane, le village massacré par les SS en 1944 : Il me semble que des femmes et des enfants qui ont été brûlés dans l’église, seule une femme a survécu. Si on faisait un film avec son point de vue, un spectateur pourrait se dire " Meh… comme par hasard, c’est l’héroine du film qui s’en sort ! Ah là là les scénariste, aucune imagination… " Alors qu’en fait, c’est le paradigme inverse : on a fait l’histoire sur elle PARCE QU’elle a survécu.

C’est pareil pour le cliché du héros qui gagne toujours, disons James Bond. Il y a plein d’espions qui échouent leurs missions. Mais leur histoire n’est pas racontée. Ou alors justement par des oeuvres qui prennent la décision au contraire de s’attarder sur ces "héros " de l’ombre pas toujours vainqueur, qui ont essayé, mais échoué.

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J’ai beaucoup rigolé ! J’avoue qu’on se demande pourquoi Voldemort utilise la magie alors qu’il suffirait de rouler sur Harry en voiture pour le tuer, quoi ! :joy: En tous cas, les exemples que tu cites feraient de bons scénarii alternatifs, je suppose. :wink:

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N’ayant pas vu Harry Potter (hormis le premier film) je sais pas qui est Maugrey ni pourquoi il vient aider Harry. Mais c’est vrai que cette propention a toujours vouloir faire intervenir un personnage parfois venu de je ne sais où comme par magie pour sauver et aider le héros c’est un peu redondant.
Je prends un exemple (à ne pas lire si vous suivez Fairy Tail et que vous n’avez pas encore lu le 74ème chapitre de 100 Years Quest) : Natsu se retrouve coincé dans une grotte à devoir combattre Lucy transformée en lamia et alors qu’il ne peut plus rien faire contre elle, POUF tu as Aquarius qui débarque je ne sais comment de je ne sais ou pour le sauver et mettre une raclée à Lucy. Mashima nous a choisi ici la facilité scénaristique de faire intervenir un personnage (qui en temps normal ne peut pas apparaître puisque Lucy n’a plus la clé d’or de l’esprit du verseau) donc j’ai trouvé ça un peu gavant et frustrant…
Donc le héros qui se fait sauver in extremis ça m’agace un peu aussi.

Ah ça c’est pour lui révéler ses plans diaboliques :joy: pour mieux le torturer ensuite. Moi non plus j’ai jamais compris pourquoi. D’autant qu’à 99% du temps le méchant n’arrive jamais à tuer le héros. Car ensuite il y a le pouvoir de l’amitié, le power up sorti de je ne sais ou (surtout dans les mangas) et hop le méchant est couché, enterré, expédié…

Ah tu as oublié un détail !!! Le héros est toujours divorcé de son ancienne famille et part à l’aventure (si on peut appeler ça une aventure) avec ses deux enfants. Et comme par magie, son ex-femme (qui est remariée à un autre homme et généralement qui meurt bêtement ou se sacrifie) retombe amoureuse de lui en se retrouvant dans de drôles de circonstances dans le même pétrin que lui. Donc à la fin le héros s’en sort et il a récupéré sa famille et sa femme :joy:

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Bon, tous ceux qui se moquent de l’incompétence de Voldemort à tuer Harry Potter, vous m’obligez à intervenir. Et à taper du poing sur la table.

Déjà, il me faut vous rappeler que lors de la confrontation dans le cimetière, Voldemort n’en est pas à sa première tentative de tuer Harry. Autrement, il n’y aurait pas eu cette confrontation.

Il a tenté de le tuer quand il n’était encore qu’un bébé à cause d’une prophétie annonçant l’arrivé de celui qui allait mettre un terme à son règne dont il a fait l’erreur de prendre au sérieux.
Ce soir-là, il n’a eu aucun problème à éliminer les parents de Harry qui pourtant comptent parmi ses plus farouches opposants. Mais c’est sans compter l’amour que Lily portait à son enfant qui en se sacrifiant a générer une barrière magique protégeant non seulement Harry du sortilège de la Mort mais renvoyant également le sortilège sur Voldemort lui-même, l’amenant à sa destruction.

Vaincu par un bébé avant que celui-ci n’apprenne à marché. Pour un mage noir qui s’est forgé une réputation de Seigneur des Ténèbres craint dans le monde des sorciers, on ne fait pas pire comme humiliation.
En plus de ça, le jeune Harry est devenu dès lors « le Survivant », un symbole pour les sorciers, la preuve vivante que le mage noir tant redouté n’est pas aussi puissant et invincible qu’il prétend être. Encore un truc humiliant pour Voldemort qui a consacré tant d’années à se forger une telle réputation.

Et c’est précisément la plus grande faiblesse de Voldemort, son égo.

C’est pourquoi une fois retrouvé son corps et rassemblé ses disciples au cimetière, il prend son temps avant de tuer Harry.
Son but ne se limite pas à tuer Harry, il veut anéantir tout ce qu’il représente, afin que plus personne ne remette en question son pouvoir. Quitte à se lancer dans un monologue pour lui rappeler qu’il lui est supérieur, le torturer à coup d’Endoloris et le forcer à coup d’Impérium à ramper à ses pieds et le supplier de mettre fin à ses souffrances, le tout en présence des Mangemorts qui seront témoin de la fin humiliante du « Survivant ».

Et surtout, après des années privés de corps et de ses pouvoirs, des tentatives ratées de les retrouver (notamment avec la pierre philosophale), cet instant doit être son heure de gloire, son instant de triomphe.

C’est pour cet même raison qu’il rechigne à envoyer quelqu’un d’autre faire le boulot à sa place. Au pire, il peut les engager pour capturer Harry et le lui amener. Mais pas question de le tuer à sa place. C’est à lui et à lui-seul que doit revenir le mérite de tuer le « Survivant ». Si quelqu’un le tuait à sa place, fusse un de ses fidèles, ça le foutrait en rogne et l’obligerait à tuer la personne. Et ça restera une victoire qui lui sera privé à jamais.

Si vous voulez, c’est un peu la même raison pour laquelle le Joker pète un cable quand Harley Quinn lui propose tuer Batman simplement en lui tirant dessus ou quand elle prend la liberté de se débarrasser de Batman à sa place.
Comme Batman le fait lui-même remarquer, le Joker est tellement égocentrique qu’il n’aurait permis à personne d’autre que lui à le tuer, fusse son acolyte.
Et comme Joker lui-même le dit, la mort de Batman doit être l’apothéose de sa carrière de criminel, le « triomphe de son humour et de ses farces contre sa panoplie et ses gadgets » comme il le dit lui-même.
Donc quelque chose de plus créatif que juste sortir un flingue et lui tirer d’une balle dans la tête.
Surtout qu’au vu du nombre de fois où Batman s’est fait tirer dessus comme un lapin, il y a peu de chance que ça suffise.

Et Voldemort c’est pareil.
Non seulement il veut que la mort de Harry soit mémorable mais il tient à ce que tout le monde sache que c’est lui son meurtrier.
Donc exit toute tactique qui ferait croire à un bête accident ou une agression dans une ruelle par un inconnu. Si Harry doit se faire tuer, il faut que ce soit par le même sorcier qu’il a détruit étant bébé.
Parce que quand il s’agit d’Harry Potter, il n’est plus question de cacher ses traces. Il n’est pas là pour se faire passer pour un citoyen modèle, le Voldemort. Il est pas là pour montrer que c’est lui le boss et ce qu’il en coûte à ceux qui mettent en doute sa puissance.

Voilà. Pardon pour la gueulante, mais il fallait que ça sorte.

Cela dit, je comprends qu’on se moque du monologue du méchant. Il m’arrive d’en rire, parfois.
Sans pour autant y voir un défaut, tant qu’on a établi que le méchant est un égomaniaque qui aime imposer aux autres sa supériorité. Et que l’adversaire se sert de cette caractéristique à son avantage.

En ce qui me concerne, ce qui m’agace vraiment c’est quand… comment dire ?
Quand ceci arrive…

… mais sans la chute et que je suis supposé prendre au premier degré.
Genre le mec (qu’importe que ce soit le gentil ou le méchant) qui interrompt au plus mauvais moment l’intrigue pour nous raconter sa life, c’est pas un sketch, une parodie ou quoi, c’est vraiment son heure de gloire… :unamused:

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Oui, c’est ce que je me dis à chaque fois pour éviter de m’énerver. Et je sais que c’est bien évidemment la raison pour laquelle on a choisi ce héros (ou cette héroïne). Mais quand TOUT LE MONDE meurt (film catastrophe) et que le héros, qui n’a littéralement AUCUNE aptitude particulière, survit… ça me laisse un petit arrière-goût amer. C’est spécifique aux films catastrophe, notez bien. Sinon, je comprends parfaitement que Katniss Everdeen ou Harry Potter survivent. Le contraire m’aurait probablement fortement embêtée. (J’aime pas les deathfics.)

Pour le cliché du super méchant qui explique ses raisons de devenir méchant, je conseille cette vidéo du Palmashow (oui, j’aime le Palmashow, mea culpa :roll_eyes:) :

Pour résumer : « Maître du monde… et les chocolatines ». :grin:

:grin: :grin: :grin: Est-ce qu’on parle de l’adaptation de la Guerre des mondes avec Tom Cruise ? Non parce que si je me rappelle bien… ça y ressemblait beaucoup. (J’ai littéralement détesté ce film.)

@beb156 : En ce qui concerne Harry Potter, je suis d’accord avec tout ce que tu dis, mais c’est précisément tout ce qui m’agace dans cette série (que par ailleurs j’adore). Je trouve que Rowling a réussi à déjouer des tas de clichés et à surprendre son lecteur (Rogue !!! Oui je suis fan absolue et la fin du tome 6 m’a littéralement laissée sur les fesses…), mais les passages où Voldemort a Harry en son pouvoir et où il ne le tue pas… m’énervent. Qu’il veuille le tuer lui-même, d’accord. Qu’il veuille le faire magiquement, c’est évident (faudrait pas qu’on le prenne pour un Sang-de-Bourbe, non mais hého !).

Mais qu’il prenne SEPT tomes pour ENFIN y aller franchement, d’un seul coup, ça me semble un peu trop long. Le Priori Incantatum à la fin du 4ème tome est un peu trop deus ex machina à mon goût. A la fin du 5ème tome, au Ministère, tout aurait pu aller beaucoup plus vite (le tome 5 est celui que j’aime le moins parce que je le trouve trop long). Bref, je trouve que beaucoup de longueurs dans HP apparaissent justement lorsque Voldemort prend son temps. Au bout d’un moment, il devrait finir par comprendre que ça ne fonctionne pas et qu’il devrait juste le tuer, point, sans fioritures ni détails. Heureusement (et pour moi, ça sauve l’histoire), il le fait dans le tome 7 (enfin !!!), rompant enfin avec le cliché du méchant qui « prend son temps ».

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Je ne suis pas d’accord, moi je trouve que c’est le meilleur car c’est le plus long :wink:

Oh y en a plein d’autres comme ça, entre autre 2012 qui avait le même schéma. Et d’autres dont je me souviens plus des titres tellement il y a eu de films de ce genre fut un temps.

Sinon moi ce qui me saoule le plus c’est les scénarios copiés/collés de tous les films d’épouvantes du style « Massacre à la tronçonneuse ».

Toujours la même chose : un groupe d’ados qui part en vacances --> la voiture tombe mystérieusement en panne ou crève un pneu au beau milieu des bois (hummm comme c’est étrange !!)–> ils vont demander de l’aide à des gens plus que louches (que perso moi j’irai même pas, et le téléphone pour demander un dépanneur alors ?? ce serait pas plus simple ? Ah fichtre !! C’est vrai que dans ces films en général il n’y a pas de réseau, rrooooh c’est ballot !!) --> Il y en a un qui se fait kidnapper ou qui disparait --> les autres courent bêtement droit dans la gueule du loup pour aller sauver leur pote (alors qu’il suffirait d’appeler les flics ! Ah oui mince c’est vrai les téléphones passent pas…)
–> Et au final tout ce charmant petit groupe se retrouve prisonnier à se faire torturer, découper en rondelle ou tuer en agonisant atrocement --> Puis dénouement du film : il y a toujours en général l’héroïne qui s’en sort indemne à la fin après avoir déjoué le plan du grand serial killer.

Bref, pour dire que les scénaristes de ce genre de films n’ont pas beaucoup d’originalité. Mais ça rejoint un peu le schéma de beaucoup d’autres genres de films ou livres.

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Vous allez dire que je fais un tout petit peu de provocation, mais en fait, non :stuck_out_tongue: je n’incite qu’à réfléchir.

Mais je lis tout depuis le début, et je me demande si finalement, ce qu’on trouve « cliché » dans certains cas (pas tous), ce n’est pas de par la force des choses, un genre tout ce qu’il y a de plus conforme, et « naturel » à tous ceux qui aiment… un genre. :smiley:

Est-ce qu’on va s’étonner que dans un polar, il y a toujours des flics anonymes qui laissent passer les inspecteurs en soulevant les bandes jaunes, le légiste à la vue perçante qui balance des termes médicaux, et un enquêteur star pourvu d’un acolyte plus ou moins utile ? Et que tous deux vont suivre pistes et indices pas à pas pour confondre le perpétrateur ?

En bref, est-ce que le cliché n’est pas « normal » ? Et ne fait-il pas partie du plaisir de tous ceux qui aiment voir un film de guerre, un western, un film de pêche, un thriller, un film d’arnaque à plus d’une dizaine. :stuck_out_tongue: etc ?
Je pose la question. :smiley:

Le but de la branche était d’être plus alerté pour essayer (si on le veut), pour écrire dans nos fics des variantes un peu plus originales, mais… est-ce judicieux ?

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Sachez d’abord que je différencie le trope et le cliché.

Trope = ce dont OldGirl parle, des éléments qui peuvent faire la force d’un genre. C’est là que je rangerai les poncifs un peu usés mais qui marchent, comme l’Acolyte-Dont-Ça-Crève-Les-Yeux-Qu’En-Fait-C’est-Un-Trouduc et le Seigneur des Ténèbres en Fantasy. Vous savez, le genre de mec qui est trop trop maléfique, qui s’habille tout en noir, qui dort dans la lave, qui se chauffe en brûlant des goodies Hello Kitty. Je trouve que c’est facile, peut-être trop facile pour certains, mais ça marche. Un de mes antihéros préférés de tous les temps rentrait d’ailleurs dans le trope de l’allié shady dans les premiers tomes de la série où il apparaît (qui est malheureusement aussi un de mes meilleurs exemples de naufrage lié à un trop grand nombre de tomes) avant de passer en mode full méchant.

Cliché = Une très forte connotation négative. Ce sont les tropes TROP usés dont les gens se lassent. En gros, tous les clichés sont des tropes, mais tous les tropes ne sont pas des clichés.

Comme cité plus haut, un cliché de fanfic qui me saoule très très largement, c’est celui des romances à bad boy. Genre…eurgggggghhhhh ça m’énerve.

Parce que souvent, voire même toujours, ce cliché induit une très forte romanticisation des relations malsaines où on te dit que la pureté du personnage principal va sauver son mec de lui-même. Alors que juste non. Ça ne fonctionne pas en vrai et la seule solution quand on rencontre quelqu’un comme ça en vrai est de fuir très loin.

Et même au-delà de ça, ce genre d’histoires ne montre généralement AUCUN développement des personnages.

Le personnage principal est uniquement là pour que la lectrice s’identifie à lui (dans le cas d’une romance hétéro) ou fantasme sur la relation (dans le cas d’une romance MxM, vu que de telles histoires sont souvent écrites par des filles hétéro qui n’ont jamais dû fréquenter de gays de toute leur vie). C’est l’équivalent humain d’une feuille blanche.

Le bad boy est juste un porte-clefs qui parle et fait bouger ses cheveux, et qu’on fera jouer par un mec montrant au public son plus beau regard de vi*leur si l’histoire est adaptée à la suite de je ne sais quelle pratique vaudou menée par l’autrice (genre y a eu trois films 50 Nuances de Verdâtre et After est en train d’être adapté, ça je suis désolé mais c’est de la sorcellerie). Parfois, on lui donne une backstory traumatique sur laquelle on ne s’étendra pas et qui est juste là pour que la lectrice ait pitié de lui.

Nan vraiment, ce cliché doit disparaître à jamais.

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Merci pour cette différence essentielle selon moi ! Tout ce que tu dis est très juste et intéressant.

J’étudie en ce moment Cyrano de Bergerac avec mes élèves de 4ème (oui parce que je suis toujours prof de français au collège et qu’au programme de 4ème il y a « Dire l’amour » :scream:). Je leur propose la scène du balcon de Roméo et Juliette pour la comparer avec celle de Cyrano, en expliquant que Roméo et Juliette, c’est LA pièce de théâtre sur laquelle se fondent toutes les histoires d’amour (je sais que ça vient de plus loin, Tristan et Yseut et tout ça, mais je simplifie) et que beaucoup de clichés en découlent, mais que pour l’époque c’était novateur. A de rares exceptions près, tous mes élèves préfèrent la scène de Cyrano. Lorsque je leur demande d’expliquer leur préférence, ils me répondent que la scène est « moins cliché » car Roméo et Juliette, en tant que texte fondateur, remplit toutes les cases (à leurs yeux) de la scène stéréotypée de déclaration d’amour, alors que Cyrano « revisite » les clichés en plaçant deux personnages sous le balcon (l’un qui souffle à l’autre). Je trouve ça un peu triste pour Shakespeare qui a innové mais qui apparaît à présent comme « cliché » car on a déjà vu ce genre de situations mille fois dans des romances (films ou livres) : les amants séparés par le destin, les familles ennemies, les obstacles infranchissables, la ruse finale qui se retourne contre eux… D’une certaine façon, le cliché a « trop » bien fonctionné.

C’est pour ça que j’avais finalement beaucoup aimé le défi « Western » qui permettait de réfléchir à ce que signifiait réellement « écrire pour un genre précis » - et choisir de coller ou non aux caractéristiques inhérentes à ce genre. Il est très difficile de trouver un équilibre entre respecter les conventions du genre pour que les lecteurs s’y reconnaissent et tomber dans le stéréotype ou le cliché à chaque phrase…

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En vrai, ce débat sur les clichés me fait toujours autant rire, puisque toute l’histoire de la littérature est inspiration de quelque chose qui a existé avant.

Si on prend la romance, comme souligné au-dessus, on peut facilement remonter à Tristan et Yseult. Si on prend la fantasy, on peut remonter à la matière arthurienne et aux textes épiques plus généralement comme, notamment, L’Iliade et l’Odyssée.

Le truc avec les clichés, c’est qu’ils reposent aussi sur des critères subjectifs et individuels. Il y a des tropes que des lecteurs vont adorer et que d’autres vont détester, sans pour autant que ça devienne un cliché pour l’un ou pour l’autre. Il suffit notamment de s’intéresser à la Querelle des Anciens et des Modernes du XVIIe siècle, où le grand débat, c’était « s’inspirer trop des autres, est-ce que c’est obligatoire ou faut-il s’en affranchir ? » ou plus généralement « reprendre des codes, est-ce que ça fait de mon texte quelque chose de cliché ? » :slight_smile: Le débat n’est donc pas du tout récent, et il ne cesse de revenir tout au long de l’histoire littéraire (c’est notamment ce qui a motivé le mouvement surréaliste, le mouvement absurde, le mouvement picaresque, le mouvement du Nouveau Roman, le mouvement baroque et j’en passe tellement).

Il faut savoir que pour toute littérature apparait à un moment ou un autre une contre-littérature. On en a vu plusieurs exemples ces dernières années d’ailleurs. Alors que l’utopie était redevenue populaire au début des années 1800-1900, elle s’est faite écrasée par la dystopie qui reprend tous ses codes et les inversent avec, notamment en figure « star » George Orwell. Plus récemment encore, des auteurs de romance se plaignaient du fait que les codes de la romance obligent à un happy end, ce qui a aboutit à la création de la dark romance, qui n’est ni plus ni moins qu’une reprise réaliste de la dark fantasy, qui est elle-même un contre-mouvement de l’heroic fantasy :smiley:

Quand certains tropes d’un genre commencent à être surutilisé, c’est un indicateur qu’il n’y a plus de renouveau créatif. Quand des gens expriment leur ras-le-bol en ligne et commencent à écrire des inversions de ses tropes, on part vers la création d’une nouvelle contre-littérature, qui elle-même sera contredite à un moment ou un autre :smiley:

C’est aussi pour ça que je ne crois absolument pas au « tout a déjà été écrit », puisque chaque nouveau sous-genre qui apparaît n’est que l’évolution logique d’un ancien qui ne marchait pas, et on voit bien que ça fait des choses nouvelles. En revanche, on ne peut avoir ces choses nouvelles, ironiquement, que s’il y a eu une effusion de clichés et d’éléments repris dans le format que cette nouvelle forme critique.

De ce fait, pour répondre à cette question :

Oui, totalement, le cliché est quelque chose de normal, puisqu’il est l’indicateur qui montre si un genre littéraire bascule par exemple dans la culture populaire, ou au contraire devient un public de niche. L’un des cas les plus frappants, c’est celui du vampire. Il a d’abord été un public de niche avec Dracula, puis a été ultra-popularisé avec la bit-lit, et est maintenant en train de redevenir peu à peu un public de niche avec une écriture plus adulte et érotisée, et moins Young Adult comme on a pu avoir avec Twilight et ses dérivés :smiley:

Dans le cas de la fanfiction tout particulièrement, c’est parce que les communautés partagent tant de codes qu’on trouve énormément de répétition, mais la fanfiction n’est-elle pas à la base déjà un genre de la répétition, en reprenant elle-même une oeuvre maîtresse ? :slight_smile: Et puis, en vrai, les choses nouvelles sont immédiatement absorbées. On parlait du « x Reader » plus haut, ça en fait partie. Ca n’existait presque pas il y a encore 5 ans et ça a explosé avec la popularisation de AO3, où c’est devenu un genre majeur et sur-utilisé aujourd’hui. Ca montre bien qu’on est toujours à l’écoute de la nouveauté, donc tout n’est pas entièrement négatif :smiley:

On a eu les périodes ships, les périodes morts aux ships, les périodes lore, les périodes « il faut absolument suivre le canon », les périodes « il faut absolument s’éloigner du canon ou on risque de se prendre un procès aux fesses » et il y en aura bien d’autres :’) En ce moment, c’est la période « inclure le lecteur » et « ships hards », mais ça ne veut pas dire que ce sera la même chose l’année prochaine ou l’année d’après.

Parce que les clichés, ils ne sont jamais les mêmes d’une année sur l’autre, et même d’une période sur l’autre, puisqu’écrire une romance de Noël en été ne pose en général pas de souci, là où en écrire une à Noël c’est considéré comme cliché :smiley:

Les clichés, c’est plus complexe qu’on y parait, c’est pour ça que des universitaires continuent de se casser les dents dessus. Les recherches aujourd’hui disent tout et son contraire, donc c’est normal d’avoir du mal à se positionner si on doit les accepter comme quelque chose d’inévitable ou au contraire les pointer du doigt :smiley:

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Moi je dis : banco ! :rofl: :stuck_out_tongue:

Je scrolle, je scrolle, et voilà ce que je trouve. :point_up:

Bang bang !
Un cliché à terre ! On a besoin d’une ambulance ! Faites vite ! Le pouls est faible !

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Je dis pas non pour un détective qui couche avec des types beaux et concons aussi. Un James Bond qui couche avec un mec, je dis pas non non plus xD

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Hum… Petite parenthèse « la poule ou l’oeuf » :face_with_monocle:

Il fut un temps où la littérature n’existait pas, un temps où l’écriture n’existait pas, un temps où le langage verbal n’existait pas, un temps où l’homme n’existait pas… Donc fatalement il y a eu une première fois à tous les clichés de fiction.
En théorie.
En pratique, c’est comme les ancêtres communs et les chaînons manquants en phylogénétique ce sont des sortes de chimères pratiques pour exposer et enseigner la théorie, en réalité le phénomène est multiple (par exemple, pour la domestication animale, on s’est rendu compte que chiens, ovins, chats, chevaux etc. ont été domestiqués en même temps par différents populations aux quatre coins du globe. Il n’y a donc pas une première fois mais une série de demi-premières fois inachevées, le processus est lent et continu).

De fait, d’où viennent les clichés ? Ils ne peuvent pas avoir toujours existé, c’est physiquement impossible et donc…

Les clichés ne seraient-ils pas simplement des expressions canoniques de figures et situations réelles ?
Ils deviennent la norme, la généralité, sont idéalisés (romancés) puis finalement deviennent « clichés » car trop clairs et surréalistes par rapport à la réalité.
Derrière chaque cliché se cache une réalité bien enfouie sous les fioritures littéraires (et parfois disparue, l’analyse des clichés c’est de l’archéologie au fond :grin: )

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Hello,
Quand tu parles d’archéologie, je pense qu’on tient quelque chose. En te lisant je me suis dit : « peut-être que le cliché, c’est simplement une réalité has been ».
On le connait trop.

Pour ce qui est clichés incrustés présents dans séries ou films, je pense que c’est parce que c’est une représentation familière (à défaut d’être réaliste). Or les vies de tout un chacun sont imprévisibles, on ne sait rien d’avance, le pare-brise est peint en noir avec un trou grand comme le rétroviseur.

Alors les clichés, c’est l’élément réconfortant où l’on peut enfin se dire qu’on sait exactement comment ça va tourner : ah tiens, ils s’enguirlandent et se détestent au début mais ils vont finir par s’aimer bisou bisou à la fin.

Alors que dans la vraie vie, quelqu’un que tu détestes, ça s’améliore pas avec le temps.
Et puis surtout dans la vraie vie, tu ne l’enterres pas sous une chappe de béton parce qu’on sait bien que ça se fissure pile au moment où un inspecteur obsessionnel est dispo… :laughing:

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J’ai hésité à poster dans la Noblesse des Lettres.

Quand les libraires se déchaînent.
Mecs qui ne trouvent plus leur chemise

Sponsorisés par Zebda, de toute évidence.
… tomber la… on va la tomber… :notes:

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