J’ouvre ce topic a cause des derniers échanges de nos confrères dans le topic AO3 Wattpadd et compagnie , en effet,vers les réponses numéro 60, un petit débat sur l’aspect communautaire de l’ écriture est apparu et m’a donné l’idée de ce sujet, pour développer un peu et avoir plus d’avis et d’expérience. (Peut-être qu’un plus haut gradé saura remettre cet extrait dont je parle par ici ?)
Pensez-vous que la fanfiction et l’écriture soit liée à l’interaction avec une communauté ? Ou chacun échange et partage autour des écrits d’autrui.
Ou pensez vous que les deux puissent être totalement séparés ?
Écrire des fanfictions, oui, mais pour soit, sans partage ou sans attendre de retour. Peut être même, sans désir de faire évoluer son écriture ? Ou au contraire, en cherchant à faire évoluer son écriture seul ?
D’où la seconde question, pourquoi partagez-vous vos écrits ?
Ou certains d’entre vous sont ils parmi nous, à débattre, mais sans pour autant partager leur propre écrits ?
Bref, tout ceci m’intéresse beaucoup et m’intrigue.
J’ai commencé à écrire, au tout tout tout début, parce que j’avais besoin de canaliser mon imagination et, je pense, de me créer un monde dans lequel tout était possible, où j’étais maîtresse de tout et où personne ne pourrait rien me reprocher. Un monde à moi, un petit cocon de sécurité tout sympathique.
Puis j’ai participé à l’atelier écriture du collège. J’y ai découvert un prof super sympa, encourageant, qui a guidé une partie de mes premiers pas sur une histoire que j’ai peut être encore dans un coin et qui est bien wtf (une sombre histoire d’équitation et de chevaux). Je crois que c’est à ce moment-là qu’il m’a suggéré de me lancer dans l’écriture pour la publication.
J’ai ensuite rejoint le blog du collège, j’ai continué à écrire et je crois même avoir posté une ou deux histoires sur le blog Puis, en quatrième, j’ai eu le prof en cours et là ça a été le déclic pour l’écriture : à raison d’une rédaction par semaine, parfois deux, sur des sujets aussi vastes que « le dernier pont », « un cri dans la nuit » ou encore des sujets libres, j’ai rapidement découvert une véritable passion pour l’écriture et ai commencé les prémices d’un roman en fin d’année (treize copies doubles au stylo plume, d’ailleurs ça me fait penser qu’il faudrait que je vérifie que l’encre ne s’est pas effacée…) et un délire avec une amie qui voulait être réalisatrice et qui voulait reprendre une de mes rédactions en film. Bon, projet un peu avorté mais qui m’a permis de découvrir l’importance de la réécriture.
Puis entrée au lycée, début de mes fanfictions. j’ai découvert l’existence de wattpad, mais je n’ai pas voulu publier tout de suite dessus. Pas de matière pour cela, et peur aussi de plein de choses. Peur que mes parents, guère fans des publications internet, me chopent, peur des critiques, peur des jugements, aussi. J’ai alors commencé les fanfics, seule dans mon coin sur ma tablette, tout tranquillement. Mais plus le temps passait, plus l’idée de publier et d’être éditée un jour faisait son chemin dans ma petite tête. J’ai fini par me lancer, ici même, avec elfe des ténèbres. Je ne sais plus trop ce que j’attendais au tout début… conseils ? remarques positives ? Lecteurs nombreux ? Juste voir ce que ça faisait de publier une histoire ? Je serais incapable de le dire, mais toujours est-il que j’ai eu des retours. Je crois que c’est Oldie qui m’a fait les premiers retours critiques qui m’ont servi à m’améliorer
Après ça, j’ai continué à écrire et à publier. C’était devenu à la fois un amusement, juste pour le plaisir de voir le petit oeil afficher un chiffre un peu plus grand chaque jour, mais aussi pour les commentaires, utiles pour améliorer mon écriture. Je me servais de ça comme d’une sorte d’exercice, je crois, pour faire toujours mieux
Puis il y a eu l’ombre du mal, ma seconde fanfic. Et Elias_of_Keliwich, avec ses commentaires amusants et encourageants. J’ai trouvé une sorte d’équilibre à cette époque entre l’amusement et le plaisir d’écrire et publier, la fierté d’ajouter un chapitre supplémentaire à ma liste, les délires en MP, le RP que je découvrais et une échappatoire à un IRL qui me soûlait (surtout que la vie d’ado, c’est pas toujours facile…).
En prépa, j’ai ralenti sur les publications ici, et même sur wattpad. Plus le temps, l’écriture est devenue pour moi une aventure plus solitaire, motivée par la nécessité d’échapper à un quotidien lourd et stressant. Je n’écrivais plus que pour moi, pour laisser échapper mes pensées et mes sentiments, pour survire à la prépa.
Ensuite, j’ai vraiment repris l’écriture en licence, d’abord sur un serveur discord où je m’en servais surtout pour des passages de rp ou pour des mini textes basés essentiellement sur mes ressentis, parfois sur des images, juste parce que j’en avais envie et même pas forcément pour avoir un avis. J’ia fini par reprendre mes projets plus longs et complexes, certains sont apparus, d’autres ont été mis de côté. J’ai recommencé à publier pour avoir des avis, mais aussi pour m’améliorer encore et, aussi, parce que j’aime toujours autant montrer ce que je fais. J’ai rencontré via discord des gens sympathiques qui donnent de super conseils, m’ont fait remarquer que depuis le conseil d’Oldie j’avais un peu fini par atteindre l’exact opposé (je suis passée de phrases sujet-verbe. à sujet-verbe-proposition a-proposition b… bref, des phrases à rallonge xD).
Aujourd’hui, je publie toujours pour récolter des avis, mais davantage sur les possibles coquilles qui peuvent traîner. Je ne publie cependant pas tout ce que j’écris. Parfois par honte (oui, j’écris des trucs nuls des fois…), parfois par flemme, parfois parce que je préfère attendre de terminer pour poster un truc complet et parfaitement maîtrisé.
Mais la principale raison pour laquelle je publie, outre les avis, c’est parce que je suis fière de ce que j’écris et parce que j’aime publier, tout bêtement. Et ça, ça vaut pour tous mes écrits, fanfics ou histoires originales.
C’est intéressant comme réflexion.
Je me suis posée cette question à moi-même il n’y a pas longtemps, quand on m’a fait une critique qui se voulait constructive sur un autre site. Malgré la justesse des propos, je n’ai pas voulu changer ce que j’avais fait.
Je crois, après 12 ans d’écriture, que je me suis rendue compte que j’écris principalement pour moi. Pour vivre des aventures dans des univers que j’aime.
J’ai commencé seule dans mon coin à 18 ans. Je n’en parlais à personne, ayant clairement honte d’écrire dans l’univers Pokémon. C’est déjà un univers enfantin, et en plus dans ma première histoire je suis restée sur un mode très gentillet et bienveillant, alors que tout ceux qui écrivent sur Pokémon ont tendance à le rendre plus réaliste et plus dark. C’est d’ailleurs la remarque qu’on m’a fait, que c’était trop je cite « nian nian comme nyancat ».
Pendant mes études, je me suis fait une très bonne amie qui a les mêmes centres d’intérêt que moi dans l’ensemble. J’ai fini par lui en parler et elle a voulu lire les aventures de Lyn. Elle a beaucoup aimé et s’est mise aussi à écrire. Son retour m’a donné envie que d’autres personnes puissent lire mon histoire. Je n’ai absolument pas la prétention de publier, mais simplement de faire passer un bon moment à d’autres fans de l’univers Pokémon, qui recherchent un peu de douceur.
Avoir des retours, même un ou deux uniquement, aide à me motiver. Voilà pourquoi je continue à publier =)
Je rejoint l’avis général, ta question est pertinente
Pour ma part j’ai commencé a écrire pour moi même. J’ai toujours la fâcheuse manie quant j’aime un univers a me poser mille questions, alors quant une partie de l’histoire est floue (voir inachevée), ça carbure dans ma caboche. Ecrire, c’est vite devenu un défouloir, voir une thérapie à pas cher (comme le dit mon épouse). J’ai même entamé des histoires originales (pas publié, un peu peur des retours), moins de contrainte, mais le plaisir n’est pas le même.
J’ai été longtemps a ne pas éprouver de fierté pour ce que j’écrivais, mais avec le temps, la perception de ce que j’écris me satisfait de plus en plus, et j’en suis venu a me dire, que ce serai intéressant de voir si je pouvais avoir des retours, des impressions, et lesquelles? (un avis qui soit autre que celui d’une personne proche, qui pourrait vouloir nous épargner la peine de nous vexer, 'voyez?)
Je lisais un peu de fanfic, par curiosité, pour voir quelles idées pouvaient inspirer les univers que j’aime à d’autres personnes.
Donc me voilà
Pensez-vous que la fanfiction et l’écriture soit liée à l’interaction avec une communauté ? Ou chacun échange et partage autour des écrits d’autrui.
A ce qu’il paraît… et mon expérience ne va pas vraiment dans se sens. Par « communauté » j’entends un peu plus que 2-3 personnes, n’est-ce pas ?..
D’abord j’ai écrit sur mon disque dur, puis j’ai cherché à mettre mes premières nouvelles sur un site de fanfiction, puis un deuxième. Dans le premier cas : pas de communauté. Dans le second : une communauté mais… vraiment pas accueillante.
A force de patience, des échanges se sont créés par MP avec de rares auteurs que je lisais, comme de rares lecteurs qui me lisaient. La réciprocité n’était pas toujours possible. Une conversation à deux n’est pas une « communauté » et cela ne traitait pas des « écrits d’autrui ».
Par contre, avec la possibilité de dialoguer, ma créativité est bien meilleure. Discuter « en one-to-one » me permet de plaisanter et… en blaguant je trouve des idées. Ou j’en refile.
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Ou pensez vous que les deux puissent être totalement séparés ?
Je peux écrire seule (je suis alors plus productive), comme accompagnée par des échanges, des lectures ou des visionnages (j’ai davantage d’idées mais plus trop le temps de les exploiter).
Échanges + lectures et séries : une fanfiction longue met 2 ans à être écrite.
Seule dans mon coin et concentrée sans distractions : 7-8 mois.
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Écrire des fanfictions, oui, mais pour soi, sans partage ou sans attendre de retour.
J’écris des fanfictions pour moi, j’écris des fanfictions pour les offrir à des personnes que j’apprécie.
Elles sont toujours partagées si elles sont terminées.
Mon expérience m’a montré que partager ne signifiait pas du tout « avoir des retours ».
Meux vaut offrir une fanfiction pour cela (et une bonne).
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Peut-être même, sans désir de faire évoluer son écriture ?
Pour être honnête, quand j’ai commencé, je n’avais aucun désir de cet ordre. Je voulais juste savoir si j’étais capable d’écrire dans le contexte d’un fandom et d’inventer une intrigue qui se tienne.
Je suis certaine que mon écriture a changé depuis que j’écris des fanfictions, je ne suis pas sûre que ce soit en bien.
Sur le plan de la construction des intrigues, j’ai noté que je suis devenue paresseuse, faute d’émulation. Il y a aussi l’arrêt de la lecture de « vrais livres » pour arriver à caser de la lecture de fanfics et les commenter…
Sur le plan des idées, je me suis imprégnée des clichés et des mauvais tics, des facilités et des anglicismes. J’ai du mal à tirer mes écrits vers le haut dans un contexte amateur se revendiquant comme tel. En gros je ne me casse plus la tête, et personne ne voit la différence. J’ai parlé du manque d’émulation ?
Il n’y a que sur le style qu’il me semble m’être améliorée, tout simplement parce que j’ai écrit toutes les semaines, pendant plusieurs années d’affilée. Devenir correctrice m’a rendu encore plus exigeante sur la grammaire.
D’où la seconde question, pourquoi partagez-vous vos écrits ?
Maintenant, parce que ça me semble naturel de le faire (et que j’aime bien).
Je partage mes textes quand je me sens raisonnablement satisfaite de ce que j’ai produit (ce qui ne veut pas dire que je sois facile à satisfaire). Si je trouve l’intrigue trop moyenne ou si je bloque, ça reste sur mon disque dur.
Mais je continue surtout pour les commentaires satisfaits (et satisfaisants) de mes 4-5 followeuses d’FFnet. Elles se répartissent sur différents fandoms. Quand j’écris sur des fandoms qu’elles ne connaissent pas, elles passent, c’est normal.
Ici ? Mais j’avais tellement pas de coms que je me suis réinvestie autrement par la correction, l’animation, la modération.
Ne te demande pas ce que la fanfiction peut faire pour toi, mais ce que tu peux faire pour elle…
J’écris avant tout pour moi. En fait, ça a toujours été ainsi, quand j’ai commencé à 11 ans, j’écrivais pour moi et pas pour les autres, j’avais jamais imaginé un jour qu’on puisse me lire, jusqu’à que mes profs commencent peu à peu à apprécier ce que j’écris xD : j’ai progressé en écriture grâce à ces nombreux profs qui ont du corriger et lire mes écrits pour des évaluations entre la 6ème et la première, et plus les années passaient, plus les profs appréciaient et plus me donnaient de bonnes notes. J’étais contente de recevoir des commentaires encourageants (et des bonnes notes !). J’ai découvert en même temps les sites de fanfictions et ce fut une opportunité.
Avant que je publie, j’ai lu les fanfics des autres et je trouvais ça tellement regrettable de ne pas trouver ce que je cherchais, je rêvais de trouver un auteur qui transpose mes idées dans ma tête, que je pourrais lire tranquillement (c’est en partie pour ça que j’écris actuellement xD) et donc je me suis dit, si moi ça m’a frustré de ne pas trouver ce que je voulais dans les fanfics, alors d’autres comme moi penseraient pareils. D’autres comme moi aimeraient que des idées comme les miennes soient écrites.
Puis quand je lis les commentaires dont certains disent que c’est leur fanfic préféré, qu’ils me remercient pour cela, qu’ils ont apprécié, voire qu’ils ont passé un bon moment en lisant ma fanfic, etc…je pense que c’est un pure bonheur, c’est une fierté j’ai envie de dire. Je demande pas de commentaires, mais en tant que lecteurs, il y a des fanfics qui ont égayé mes jours, qui m’ont permis de rendre une journée grise lumineuse et je ne pourrais que remercier ces auteurs qui ont osé publier leurs écrits.
C’est le même cas quand on m’envoie des commentaires, parfois je passe une mauvaise journée et soudainement, j’ai une notification qui arrive sans prévenir, quelqu’un m’écrit un pavé pour me dire qu’il a adoré une fanfic.
Si l’on s’intéresse à l’histoire de la fanfiction : O U I. La fanfiction a été créée principalement par les fanzines, des regroupements de fans qui se retrouvaient, s’envoyaient des lettres pour se partager des théories, des ships et j’en passe. Toute l’affaire qui a encerclé Star Trek est une affaire de communauté, toute l’affaire qui a encerclé plus tard tout le bazar autour d’Anne Rice était une affaire de communauté, et pareil pour cette jeune autrice de 14 ans et sa communauté de fanfictions qui s’est faite attaquée par Warner Bros dans les années 2000, et qui n’a pu s’en sortir que parce que une communauté est intervenue pour la soutenir.
Nier l’influence de la communauté, c’est comme si on fermait les yeux et manquait la moitié du message. C’est pas pour rien que par exemple le self insert s’est autant développé, ou certains ships, ou certains embranchements de scénarios et j’en passe. La fanfiction s’inspire à la fois de ce qui est fait créativement par une communauté en y ajoutant sa patte, au risque que ce soit repris et remélangé avec autre chose par la suite. Il y a des tas et des tas de fanfictions qui se basent sur la même intrigue, dans différents fandoms, et souvent sur des modèles qui datent du début des années 2000. Même plus loin, tout le lexique de la fanfiction a été créé et répandu par la communauté, au point qu’aujourd’hui, les termes Fandom, OC, Slash, Angst, OS, Ship, Pairing, Rating, Drabble et j’en passe soient utilisés absolument partout avec la définition que lui a donné la fanfiction.
C’est quelque chose qui a tendance à s’être perdu avec la multiplication des plateformes, mais quand j’écris dans un fandom, ça me semble parfaitement normal de me renseigner sur ce que les autres font pour me positionner ensuite : ship ou non ? plutôt lore ou univers alternatif ? plutôt personnage ou worldbuilding ? C’est en observant ce qui se passe dans sa communauté qu’on peut se faire une idée de comment se démarquer, ou au contraire de comment on peut traiter un sujet déjà traité de manière différente, quels sont les headcannons de la communauté, à quel point diffèrent-ils des miens ? Comment faire concorder ces deux visions pour toucher à la fois le public déjà existant et celui qui pourrait arriver ? Ce sont toutes ces questions que je me pose, même inconsciemment, quand j’arrive dans un nouveau fandom, et à chaque fois ça fonctionne un peu mieux. Par exemple, pour Doctor Who, j’ai mis 2 ans avant de trouver de nouveaux lecteurs et m’adapter à toutes les spécificités du fandom. Pour Undertale, j’ai mis deux jours à peine, et j’ai de nouveaux lecteurs quotidiennement, donc ça fonctionne
Pour ma part, je pense qu’il est impossible de dissocier la fanfiction de la communauté, puisque que c’est une écriture qui a été pensée pour être communautaire. C’est aussi pour ça qu’il y a énormément de concours de drabble, ect, pour rassembler les auteurs entre eux, on le voit très bien sur Fanfiction.net, et encore plus sur AO3, où il y a carrément des défis à faire en communauté et même une possibilité d’écrire à plusieurs mains. Pour moi, ce qui fait la fanfiction, c’est pas le texte en tant que texte, mais la manière dont un texte s’inscrit dans le noyau des autres textes, l’ensemble qu’ils forment.
Bien sûr qu’il est possible de les séparer, il y a plein de gens qui n’écrivent que pour eux même, mais ça fait aussi passer à côté de tout ce qu’un fandom a à offrir, et c’est dommage. Le fandom est là pour offrir une expérience d’écriture, si tout le monde écrit dans son coin, bah la communauté finit généralement par disparaître, tout simplement. C’est ce qui est arrivé par exemple à toutes les fanfictions sur les vidéastes, ultra populaire en 2015, et maintenant si t’en trouve une ou deux, t’es content.
Ecrire fait forcément évoluer ton écriture. C’est pour ça que c’est une activité cool. Plus tu écris, plus tu t’améliores, mais oui, à un moment ou un autre, on ressent un besoin d’avoir un avis sur ce qu’on fait. Si ce n’est pas le cas, bah tant mieux, mais perso, c’est nécessaire pour savoir ce qui fonctionne ou non dans ce que j’écris, les traits de personnages qu’ils ont apprécié et ceux sur lesquels il y a encore du travail. Je ne me vois tout simplement pas écrire sans lecteurs parce que c’est une source inépuisable d’amélioration.
En revanche, évoluer seul, oui, mais il y a un moment où si tu n’as aucune idée de ce qui est positif ou non dans ton texte, tu vas foncer dans un mur. On en revient au débat sur la lecture un peu : si tu n’as rien pour t’influencer, parce qu’on est forcément influencé par quelque chose, de manière consciente ou non, bah un esprit créatif meurt. Le cerveau c’est un muscle qui a besoin de contenu pour continuer à s’entraîner, à produire et à imaginer, si tu ne lui donnes rien pour se nourrir, bah il va rester sur un plateau et n’évoluera jamais. Je ne connais pas un seul auteur qui n’a pas d’influences extérieures littéraires. Quand tu écris de la fantasy, tu te places forcément dans la lignée de ce qui a été écrit avant.
JK Rowling, elle a repompé Tolkien et L’Île du Crâne d’Horrowitz, et pourtant, ça a créé un texte original à la fin. Mais elle n’a pu le faire que parce qu’elle a lu Tolkien et L’Île du Crâne On ne crée pas d’omelettes si on a pas d’oeufs à mettre dedans. Pour ma part, mon écriture est influencée par Tolkien, Lovecraft, Bottero, Pratchett et bien d’autres. Pour autant, je n’écris pas du Tolkien, du Lovecraft, du Bottero ou du Pratchett puisque je travaille sur une fanfiction sur un jeu vidéo qui n’emprunte aucune de ces inspirations. C’est pas quelque chose d’anormal, du tout. C’est juste comme ça que fonctionne un procédé créatif.
Pour partager ma plume, mes histoire et mes personnages à mes lecteurs. J’écris pour moi, mais j’écris aussi pour des lecteurs. Les textes que j’écris pour moi sont plus cryptiques que ceux que j’écris pour des lecteurs, parce que le lecteur implique que mon texte doit pouvoir être lu et compris par quelqu’un d’autre. J’ai aucune honte à dire que j’écris pour autrui, puisque c’est ça qui me plait dans le processus créatif le plus : l’émulation produite par le retour d’un lecteur et comment le prendre en considération, même lorsque ce n’est que quelques mots, pour améliorer mon écrit.
Je vise aussi pour ma part un niveau professionnel et, bien sûr, éditorial. Et dans l’édition, il y a même plus de question à avoir : tu écris avant tout pour un lecteur, s’il ne comprend pas l’histoire, il ferme le livre et basta. Bah c’est un peu la même chose pour mes histoires, je veux donner la meilleure expérience de lecture à mes lecteurs, parce qu’un lecteur est capable de se concentrer sur un écran 9 secondes avant de faire autre chose. Le but, c’est de passer ces neuf secondes et le captiver pendant 10 minutes le temps d’un chapitre pour voyager, et c’est tout l’enjeu de ce que j’écris
Oui. Du moins, ça me paraît tout simplement logique dans ma petite tête. Et je pense que c’est la même chose pour bon nombre de domaine, notamment artistique.
Aussi, rien ne t’oblige à t’investir dans ladite communauté. Tu peux très bien être un simple lecteur ou un écrivain de l’ombre.
J’ai toujours été seule avec mon imagination, mais entre la réalité, mes rêves et cauchemars qui parasitent mon cerveau, il fallait bien que ça sorte un moment donné. Le dessin à toujours été ma base, mais l’écriture est devenu également un pilier pour combler le vide.
Je fais partie de ces personnes qui aiment et ressentent le besoin de partager, mais… je suis aussi cette personne qui ose rarement franchir le pas, par crainte et à qui cela demande beaucoup d’énergie d’interagir avec les autres, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.
Or, le désir de pouvoir évoluer, aller de l’avant, atteindre la perfection ( M-D-R, ça ce n’est absolument pas gagné) et que j’ai ce besoin de toucher à tout, créer à tout va, fait que j’ai décidé d’affronter mes peurs : « Et pourquoi pas moi ? »
J’ai atterri sur ce site il y a sept ans (wow) et mon but, c’était clairement de progresser et de recevoir des conseils. En tout cas, niveau self-esteem et assurance, partager mes fanfics avec les internautes a beaucoup aidé. Avant, à part ma mère, pas grand-monde me lisait, et on sait comme les parents sont objectifs
N’empêche, c’est rigolo comme la fanfic a cet aspect communautaire, davantage que la fiction originale. Il te suffit de trouver des gens qui aiment le même univers que toi (bon, c’est pas toujours gagné, certains marchent mieux que d’autres !) et l’échange se fait ! Et je sais pas, la fanfiction semble faite pour être partagée, il y a vraiment une grosse dimension collective. J’ai aucune idée de l’intérêt de ce que je raconte…
Alors je tombe sur ce sujet et c’est marrant parce que j’ai écrit il y a quelques mois un petit texte sur un sujet similaire…
Plus sérieusement, quand j’écris, c’est pour partager mes textes. Je n’envisage pas de faire autrement.
Quand j’écris, c’est pour toucher des lecteurs, c’est en espérant faire naître une émotion chez eux. De plus, je cherche à m’améliorer et une critique extérieure me semble absolument nécessaire pour cela.
Donc partager, oui, cent fois oui !
(Par contre, il faut vraiment que j’arrive à m’empêcher de partager quelque chose tant que ce n’est pas fini… Sinon ça donne Nanar Wars )
OOOuuuh beaucoup de réponses, beaucoup de belles choses et surtout d’avis bien intéressants !(est-ce qu’il y a une limite en taille de réponse au forum, je sais pas, je prends le risque.)
Je comprends cette crainte. Lorsque j’ai commencé l’écriture, je ne partageais pas trop avec ma famille. J’ai attendu d’avoir une histoire qui m’avait satisfaite et dont les commentaires étaient positifs pour la montrer à mes proches.
ça m’intéresse tiens, est-ce que tu trouves justement que ces retours sont plus objectifs ? Dans diverses communauté d’écriture, j’ai souvent vu des membres qui avaient peur de faire des retours un peu critique. De ce fait, seul les bons côtés ressortaient. Certains, comme moi je l’avoue, ne savent pas souvent « mettre le doigt » sur ce qui pourrait être améliorer et se contentent de donner les aspects marquants et positifs de l’écriture/histoire. Ici, nous avons la chance d’avoir de bons esprits critiques en terme d’écriture qui font souvent des commentaires très utiles pour s’améliorer, mais je demande si tu as finalement trouvé ses avis qui n’auraient pas peur de vexer.
Je suis tout à fait d’accord avec cette réflexion ! je n’y avais pas pensé en ouvrant le sujet mais un échange personnel entre auteur et lecteur n’est, en effet, pas communautaire. Surtout si au fil des échanges le lien est plus fort que cela devient régulier et va au-delà de l’histoire qui avait enclenché les discussions.
C’est bien triste ça Je suis d’accord que ça reste un contexte amateur, mais je trouve ça dommage que « personne ne voit la différence » comme tu dis. J’ai quitté un groupe d’écriture car il devenait, à mon goût, « le fast-food de la fanfiction ». Ça rejoint un peu ce que tu nous dis là. Des écrits qui finalement, se contentaient du minimum et cela ne dérangeait personne tant que certains aspects plaisants étaient présents…
Est-ce que les défis ne répondent à ce manque d’émulation dont tu parles ? à défaut d’avoir critiques et textes qui te tirent vers le haut, est-ce que les contraintes personnelles lors de l’écriture aident un peu ?
Ah ? j’ai déjà répondu à ça, je passe tellement plus de temps à lire et commenter en essayant d’apporter quelque chose de constructif qu’à écrire !
C’est triste ce manque de commentaires… que je vois une fiction avec 700 lues et pas un retour… snif.
Oh merci à toi saint Hal de la fanfiction ! C’est la même chose qui m’a poussé à publier mes fanfictions ! Il faudrait presque un orphelinat à idée des fois. Pour partager son idée avec des personnes qui souhaitent écrire à plusieurs !
C’est beau ce que tu nous dis là. C’est pour ça que je trouve dommage le manque de commentaires que j’évoque plus haut. Plus que de permettre de s’améliorer, des fois ça fait juste une petite note de joie et ça permet à l’auteur de continuer dans l’écriture. Ou de sauver des histoires au bord de l’abandon ! (je suis spécialiste du domaine).
Entièrement d’accord avec toi sur ce point ! On ne pas nier l’histoire et les origines de la fanfiction.
Hum, mais si un fandom est positionné sur un type de fanfiction avant tout, jusqu’où vas-tu t’adapter ? Tu dis qu’il t’a fallu 2 ans pour trouver les spécificités pour Doctor Who. Est-ce que cela n’a pas changer ton récit/idée d’origine ?
J’ai eu une période dans un fandom où l’UA est maître. Mais mon truc c’est les canon. J’ai publié et je n’ai quasiment eu aucune lecture mais je n’avais pas du tout l’envie d’adapter mes écrits aux codes du fandom défini par la communauté.
C’est quelque chose de bien dit. Mais j’aimerai vraiment lire quelque chose de quelqu’un qui n’aurait jamais lu ou presque. Son style serait sans doute plus simple mais est-ce, comme des enfants qui dessinent des êtres très originaux et qui ne ressemblent à rien de ce que l’on connait, son texte ne serait pas plus inédit dans le fond ?
Tu es du coup l’une des premières à vraiment affirmer ce côté !
J’espère que jusque là cette énergie dépenser en vaut le coup ! On encourage souvent les personnes à s’impliquer dans une communauté surtout quand il y a un sujet créatif commun comme l’écriture derrière, mais on chercher rarement à savoir ce que ça peut couter plus que apporter au final.
Pour répondre à mes propres questions, j’ai longtemps écrit sans désir de partager ou de m’améliorer. Des fanfictions, qui, comme pour Firestorm, servaient au début à répondre à des questions sur un fandom ou à aller plus loin. Écrite sur des feuilles avant d’être lues par moi uniquement puis jetées soit au feu de cheminée soit avec d’autres papiers. Et cela a su me satisfaire pendant plusieurs années.
Les seuls écrits que je partage aujourd’hui sont ceux qui sont nés grâce à la communauté : inspiré par quelqu’un d’autre ou par un débat/défi, ou issu d’une joyeuse conversation. Parce que je trouve légitime de les rendre publique à ceux qui m’ont permis de les créer.
Mais comme OldGirlNoraArlani, je trouve plus ma place en tant que lectrices à faire des commentaires qu’à véritablement écrire.
En tout cas temps de réponse font plaisir, ça me donne beaucoup de matières à ma réflexion !
Boh, je ne suis pas certaine de leur montrer un jour… le gros flop de mes rédactions de collège a suffi à me refroidir (et pourtant, j’avais des super-notes ! le plus bas que j’ai eu ça devait être 15, et je suis montée jusque 19 !)
Oui ça a presque longtemps était ça j’avoue, mais avec des fic’ perso que je ne terminai jamais je ne ressusciterai pas la Scully que j’ai tué, ne saurait jamais si « ma » colonie a survécu aux Xénomorph (sans parler de mes vieilles histoires « originales »)… Avec ce que je commence a publier ici je n’ai pas beaucoup de retour, et au final ce n’est pas si grave, je reste à mon postulat de départ mais j’ai un forum pour échanger avec des gens qui se pose les mêmes questions sur la création d’une histoire ou la façon dont on digère un univers de fiction Et c’est déjà constructif je trouve
Alors, ce sujet tombe bien parce que je me suis posé la question il n’y a pas longtemps.
En réalité, j’ai commencé à écrire des fanfictions récemment dans l’objectif de m’entraîner à écrire de façon régulière, et peut-être apprendre deux ou trois trucs chez d’autres auteurs.
A dire vrai, j’ai commencé à écrire un roman en 2017. Le problème, c’est que mes séances d’écritures n’étaient pas du tout régulières. Finalement, au bout de deux ans, tout de même, j’avais presque fini le roman. Mais il n’était pas du tout à la hauteur de mes espérances. Et puis, surtout, mon style avait un peu changé durant tout ce temps (je ne suis toujours pas Stephen King, mais je me suis un peu amélioré ).
En plus de ça, j’ai commencé à y trouver pleins d’incohérences, des personnages que j’aimais mais pas assez développés et une écriture approximative.
Bref, du coup je l’ai laissé de côté pour plus tard, et mon but en venant ici était justement d’écrire des fanfictions, ancrées dans un univers déjà établi, afin de voir si je pouvais reprendre ses codes et faire quelques chose d’original pour finalement m’améliorer. Et je pense avoir à peu près réussi mon pari. Pourtant, malgré les commentaires positifs sur mes fanfictions Bioshock (merci @BakApple !! ), j’ai l’impression d’avoir encore beaucoup de travail devant moi.
Pour revenir à ta question, j’avais surtout l’intention d’écrire pour moi-même, en créant mes personnages et en étoffant mes univers préférés grâce à mon imagination. Mais finalement, j’ai découvert une communauté vraiment top sur le site, des auteurs qui prennent le temps de lire d’autres auteurs, de débattre, etc. Et même si je n’ai pas un nombre de vues exceptionnel sur mes fanfic, ça me va. Ca m’a fait vraiment plaisir de commencer l’aventure sur ce site : le stress lorsque tu postes ta première fic, les gens qui lisent ce que tu as écrit, c’est quand même assez grisant comme sensation !
Pensez-vous que la fanfiction et l’écriture soit liée à l’interaction avec une communauté ? Ou chacun échange et partage autour des écrits d’autrui.
Oui et non. Comme l’ont dit d’autres avant moi, il y a une part de communauté qui influe sur la fanfiction. Il y a des codes, des trucs qui marchent et d’autres qui marchent bien.
Mais même sans s’inscrire dans les codes de la communauté, on peut échanger et partager autour de nos fanfictions.
Exemple tout bête : je lis les fanfics de @maczin03 sur Redakaï alors que je n’ai jamais vu la série, et elle en fait de même pour moi (et pour bien d’autres). C’est avant tout pour découvrir le travail des autres auteurs de notre chère plateforme, et même si je ne connais pas tout sur tout du fandom, je peux prendre un certain plaisir à découvrir leurs histoires…
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Ou pensez vous que les deux puissent être totalement séparés ?
Écrire des fanfictions, oui, mais pour soit, sans partage ou sans attendre de retour. Peut être même, sans désir de faire évoluer son écriture ? Ou au contraire, en cherchant à faire évoluer son écriture seul ?
Certains d’entre nous ont commencé par là ; on écrivait des trucs pour nous, sans forcément savoir que c’était de la fanfiction, avant de rencontrer ce terme pour la première fois.
Certains écrivent juste pour se vider la tête, pour se libérer d’une idée un peu trop prenante (rah, j’ai pas aimé le final de ma série préférée, j’aurais trop aimé que ça se passe comme ça), et n’attendent rien d’autrui. Des fois, on garde ça dans un coin du disque dur, d’autres, on partage.
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D’où la seconde question, pourquoi partagez-vous vos écrits ?
Je me suis jamais vraiment posé la question.
J’écris pour me sortir certains trucs de la tête, pour m’amuser, me détendre, explorer des univers, certes, mais pourquoi je publie tout ça ?
Je crois que, à l’origine, je voulais juste voir si ça plairait, si des gens seraient intéressés par mes histoires. C’était pas ouf en qualité, mal écrit et très maladroit, mais ça a plu, il faut croire.
Aujourd’hui, je publie parce que j’ai une sorte de besoin de reconnaissance, je dirais. J’ai envie qu’en voyant mon nom ou mon pseudo, les gens se disent « oh, c’est elle qui a écrit [titre de fanfiction] ! » avec une sorte d’étincelle dans le regard. Bon, en vrai, ça s’est beaucoup calmé avec le temps !
Je pense que je partage pour être lue, et avoir ce sentiment de reconnaissance, tout en ayant envie que des gens aiment ce que j’ai écrit. Que mes histoires marquent, et qu’on se souvienne d’elles. Une sorte d’envie de marquer le monde à ma façon, même si c’est totalement démesuré et futile.
Au final, maintenant j’écris surtout pour m’occuper, me divertir, m’amuser. Je ne ressens pas la même satisfaction en mettant le point final à mon chapitre ou à mon one-shot que celle que j’éprouve quand je termine mon petit tour quotidien sur Animal Crossing, ou que je réussis ce scénario du Maître de l’Olympe.
Quand je mets un chapitre ou un one-shot en ligne, j’attends toujours fébrilement les commentaires venir. Quand je lance la page du site, je pars presque systématiquement jeter un œil aux commentaires, et essayer de voir si certains sont pour moi. Et parfois, quand je vois que les 15 notifications que j’ai ne concernent que des mises à jour des fanfictions que je suis, j’ai un petit pincement au cœur, mais je me dis que ça sera la prochaine fois !
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Certains parmi vous ont déjà partagé leurs écrits avec leur famille. Quelques courageux ont montré leurs textes aux parents, aux frères et soeurs, au petit-copain ou à la petite-copine (voire carrément époux ou épouse pour d’autres), et je les trouve tellement courageux bon sang !
Je n’arriverais jamais à admettre face à ma mère que j’écris activement. J’ai bien dû finir par la mettre au courant pour le concours d’écriture, mais si je lui disais que je publiais activement des histoires sur un site, elle voudrait à coup sûr y jeter un œil, et je n’ai juste pas envie de connaître son avis sur mon travail. (désolée maman, mais honnêtement j’ai peur de ce que tu penserais de PE… )
Je pense que mon père s’en ficherait totalement, et même si mon petit frère sait que j’écris, ça a pas l’air de l’intéresser plus que ça (au contraire, il se moque même de moi et de mon… ahem, obsession pour un certain personnage dans un certain fandom). Quant à ma grande-soeur… je pense qu’elle n’en a absolument rien à faire elle aussi. xD
En fait, ma plus grande crainte, c’est d’abord le jugement de la « fanfiction » ; on sait combien ce monde est mal perçu, décrié, et j’aurais peur qu’on me dise « t’écris des fanfictions ? la honte » (ou qu’on le pense), avant que les gens ne se fassent un avis concret sur ma production en tant que telle.
Je sais que, d’un autre côté, mon copain est assez content pour moi de savoir que j’écris et que ça me plaît ; il m’encourage, m’aide à me motiver, ce qui est une sacrée chance, mais même s’il me dit qu’il est intéressé par mes histoires, il n’aura finalement qu’abandonné celles qu’il aura tenté de lire… (je le prends plutôt mal, j’admets )
Après, j’ai aussi mes amis proches qui m’encouragent là-dedans ; j’en ai même un qui a récemment commencé à lire une de mes plus longues fanfictions, ce qui est un honneur sachant que le fandom ne l’intéressait absolument pas à la base. Je leur partage mes avancées, quand ça semble les intéresser, mais je reçois surtout de leur part des messages d’encouragement.
En « conclusion », le partage de mon travail se fait assez spécifiquement.
Si c’est avec des proches, ça sera que quand je serai sûre qu’il n’y aura pas de jugement de leur part. (je sais très bien ce que pense mon copain du fandom de Miraculous, et je sais très bien combien il me juge même si ma fanfic se veut plus « mature »)
Si c’est avec des inconnus, ça sera quasi-systématiquement sous mon nom de plume. Mis à part une possible mention de mon prénom, jamais vous ne me verrez clamer haut et fort sous mon identité de civil « eh, regardez, j’écris des fanfictions ! » ; la seule exception à cela, c’est sur des groupes restreins de fans, sur Facebook. Et encore, je ne l’ai fait qu’à deux ou trois occasions, en espérant trouver des lecteurs, et ça n’a servi à rien…
En vrai, je comprends tellement celles et ceux qui n’ont juste pas envie de partager. La peur des retours, des critiques, des jugements, de l’échec, ou juste l’envie de garder ça pour soi, comme un jardin secret.
C’est l’avantage des sites et réseaux sociaux ; on choisit un pseudo, un nom de plume et hop, il n’y a plus la barrière de la gêne/honte d’écrire. On ne sera jugé(e) que sur notre travail, aussi bon ou mauvais soit-il.
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Je pense que c’est difficile de considérer qu’on a « parfait » notre écriture.
Je pars du principe qu’on est perfectible dans tout ; on a toujours du travail à accomplir d’une manière ou d’une autre. Que ce soit notre maîtrise de la langue, de l’écriture, d’un instrument, n’importe quoi, jamais on atteint la perfection.
Tout simplement parce que notre point de vue change et évolue avec le temps.
Avec l’expérience, l’entraînement, quand on revient sur des trucs qu’on a écrit X temps auparavant (un mois, un an, ou bien plus encore), on se dit « ah, tiens, c’est mal dit » ou encore « j’aurais dû formuler ça autrement ». Ce qu’on trouve parfait aujourd’hui ne le sera peut-être plus à nos yeux dans quelques temps.
Il faut juste garder le courage d’écrire, et de se perfectionner toujours un peu plus ! Mot après mot, on atteint les petits buts et objectifs qu’on se fixe !
Cela fait plusieurs jours que je lis et relis les contributions à ce fil de discussion, plusieurs jours que je retourne une potentielle réponse dans ma tête… et plusieurs jours que je repousse, car cela ne me semble pas évident du tout.
La fanfiction, oui, dans la mesure où on écrit autour d’un fandom qu’il faut plus ou moins connaître pour apprécier les histoires en rapport avec lui (je dis « plus ou moins », car il m’arrive de lire des fics dans des univers que je ne connais pas, juste parce que j’apprécie les auteurs et leur style). L’écriture… pas nécessairement. Un auteur (publié) écrit pour un public, mais pas nécessairement pour une communauté : il n’y a que rarement des interactions entre un écrivain et ses lecteurs.
Dans le cas de fictions originales (ou de poèmes / pièces de théâtre / essais…), absolument. Je ne connais et n’ai discuté avec aucun de mes auteur(e)s préférés (je parle de ceux qui sont vivants, parce que bien sûr, dialoguer avec Dumas, Tolkien ou Conan Doyle, c’est pas évident ). Et d’ailleurs, je n’aurais pas vraiment envie de le faire. J’ai l’impression que cela ne m’apporterait rien : les livres que ces auteur(e)s ont écrits se suffisent en eux-mêmes. Ou en tout cas me suffisent. Je suis de ceux qui distinguent très nettement l’œuvre de l’auteur(e) et je n’éprouve donc pas le besoin de connaître quoi que ce soit sur l’écrivain. Donc, oui, pour moi, l’écriture est détachée du concept de communauté.
La lecture, c’est autre chose, car j’ai fait partie de forums de discussion sur une œuvre / un auteur en particulier, mais en l’absence des auteurs (pour les raisons évoquées plus haut : ils sont morts). La communauté se regroupe autour des écrits d’Untel, mais il s’agit d’une communauté de lecteurs / fans.
Et enfin, la fanfic.
Ma réponse à cette question est très ambivalente et ne me satisfait pas (dissonance cognitive !!!). J’ai besoin d’écrire. Ecrire a toujours eu, pour moi, une fonction cathartique, qu’il s’agisse de fanfics ou de récits originaux. J’en ai donc besoin pour moi, intrinsèquement, presque viscéralement. Je vais beaucoup mieux depuis que j’ai recommencé à écrire après une très longue interruption d’une dizaine d’années. Selon toute logique, je ne devrais pas me soucier d’un potentiel lectorat puisque j’écris pour moi. Mais la vérité est plus complexe que ça : lorsque je n’ai pas de lecteurs, j’écris moins, voire pas du tout. Qu’il s’agisse de récits originaux ou de fanfics.
C’est pour moi un paradoxe que je n’arrive pas à résoudre et qui m’ennuie, car je n’aime pas l’idée de dépendre de la validation d’autrui. Il faut que j’arrête de me voiler la face, c’est pourtant ce que je recherche dans l’écriture. Pas uniquement, puisque écrire me fait du bien à un autre niveau (j’aime ça, tout simplement, cela me procure beaucoup de plaisir, et me permet d’extérioriser des idées et des sentiments qui risqueraient probablement de me ronger de l’intérieur si je ne les « sortais » pas). Cependant, je me rends compte que lorsque je n’ai pas de lecteurs, j’écris moins. Et même parfois pas du tout. Je déteste me dire que je suis dépendante de ces lecteurs, et que de leurs réactions dépend ma capacité à continuer ou non une fiction, mais dire que je n’écris que pour moi serait me voiler la face.
Un exemple révélateur : j’ai commencé il y a un peu moins de trois ans à écrire un roman original. Chaque mois, j’envoyais à une très proche amie quelques pages et elle me donnait ses impressions de lecture. Grâce à elle, j’ai écrit 110 000 mots en deux ans et demie. Mon premier jet est achevé, et je sais que sans elle, je n’aurais pas pu avancer autant. A présent qu’est venu le temps de la relecture et que je n’ai plus ses encouragements, je traîne, je n’avance pas, je n’y arrive plus, parce qu’elle n’est plus là pour me pousser à continuer…
Je désire faire évoluer mon écriture. La fanfic est pour moi un formidable laboratoire qui me permet de tester tout un tas de procédés narratifs. Je suis attentive à la forme et au fond, à des degrés divers selon ce que j’écris :
une fic longue : je creuse généralement plus l’intrigue et tout particulièrement les relations entre les personnages et leur psychologie (ce que je préfère), bien souvent au détriment du style (parce que c’est trop long… )
une fic courte : je me concentre souvent sur la forme afin de tester certains procédés qui m’attirent ; c’est pour cette raison que j’adore les défis publiés ici, qui permettent aux participants de réfléchir vraiment à leur style et à leur façon d’écrire (le niveau 2 étant souvent de nature stylistique, et le niveau 1 amenant lui aussi des questions sur la forme, par exemple sur le genre)
… Mais il est cependant très rare que les interactions avec des lecteurs m’aident à améliorer mon style. Les commentaires me boostent, me font plaisir, m’encouragent et me poussent à écrire la suite, mais ne remettent que très rarement en cause ma façon d’écrire et ne me font donc pas changer. Il y a des exceptions, bien sûr, mais en général, les commentaires abordent rarement la forme. On a tendance à dire « j’aime l’histoire, j’aime les personnages »… ou à faire des remarques sur des erreurs de grammaire ou de syntaxe si c’est choquant. Le style ? C’est très difficile à analyser, et il est difficile d’en parler. Donc « faire évoluer son écriture » est pour moi un défi personnel, indépendant de la communauté pour laquelle j’écris.
Je ne sais pas si je suis claire…
C’est la raison pour laquelle je m’interrogeais, dans un autre fil de discussion, sur la notion de « communauté ». Si une communauté est regroupée autour d’un fandom, elle va avoir tendance à parler de ce fandom, de ses personnages, de l’intrigue, de l’univers… mais pas du style. Si une communauté est regroupée autour des écrits d’un fanfiqueur, ça va le / la motiver, le / la pousser à écrire si il / elle reçoit des commentaires positifs… mais pas nécessairement l’aider à améliorer son style. Si une communauté est regroupée autour de la notion d’écriture, comme c’est le cas ici, on peut parler aussi de style, de procédés narratifs… et c’est une des choses que je trouve vraiment enrichissantes sur ce forum.
Mes écrits sont ici (une sélection de mes textes), sur ff net (tous mes textes y sont) et sur AO3 (en anglais). J’en ai besoin pour avancer, comme je l’ai expliqué plus haut : j’ai besoin de voir que certaines personnes lisent et apprécient ce que j’ai écrit. J’ose espérer qu’elles y prennent un certain plaisir, et que ce que je dis résonne en elles, comme ce que je lis (romans, fanfics…) résonne parfois en moi. Certaines personnes qui me sont très proches (mon copain, ma meilleure amie dont je parlais plus haut) ont également lu certains de mes textes. D’autres sont réservés à Internet car j’ai l’impression d’y révéler beaucoup de moi (du moins, beaucoup pour celles et ceux qui me connaissent « en vrai » et pourraient voir dans certains de mes écrits une transposition de problèmes personnels ou de questions intimes). Je trouve extrêmement rassurant de pouvoir livrer ce que j’ai de plus personnel à des gens « extérieurs » qui ne peuvent pas le rattacher à mon « vrai moi », puisqu’ils ne connaissent pas ma vie, mon passé ni ma personnalité (encore une fois, il y a une ou deux exceptions de personnes que je connais ici et « en vrai », mais ça ne me pose étonnamment plus de problème). Je ne sais pas si ce que je dis fais sens…
Je voulais remercier toutes celles et tous ceux qui ont répondu sur ce fil de discussion, car le fait que vous vous soyez livré(e)s (pour moi, l’écriture est l’activité la plus intime qui soit, et en parler ainsi n’est pas toujours évident), que vous ayez apporté votre point de vue et votre témoignage m’a permis d’y voir plus clair dans mes propres motivations et de partager à mon tour mes impressions sur ce sujet. (Chose qui était difficile auparavant.) Un grand merci donc.
Ah ! Je me sens d’un coup moins seule sur le sujet.
Du moins, la seule fois où j’ai eu une analyse complète, c’est quand mon meilleur ami est venu lire mes premiers chapitres de mon projet il y a quelques semaines. On a pu échanger directement à l’oral, où il a sû clairement m’expliquer les choses et rester pédagogue (et ça m’a fait un bien fou)
Peut-être que c’est tout simplement plus facile d’en parler à l’oral et non à l’écrit ?
Même si on est pas mal aiguillé sur le forum, ça manque peut être un peu de conseil personnalisé… Je ne sais pas comment formuler ma pensée pour le coup… Enfin ça demande également du temps ces choses là ^^
Après, le conseil incontournable à appliquer (qu’on ne cesse de me répéter) est de lire des livres, différents genres et auteurs pour améliorer son style. Certes, on va forcément être influencé mais c’est une des bases de l’écriture. Tout comme le dessin ceci dit ^^
Et en autre, personnellement, je me sens rarement capable de laisser un commentaire, car j’ai rarement (voir pas du tout) l’impression d’avoir quelque chose de pertinent à dire
Ou peut-être que c’est difficile d’en parler tout court. Analyser le style de quelqu’un n’est pas si évident. Le « juger » est encore plus dur. Cela dit, j’ai fait avec @OzeanBzh plusieurs sessions de correction de sa fic sur Death Note à l’oral (on s’était échangé nos numéros de téléphone) que j’ai vraiment adorées ! J’ai trouvé beaucoup plus facile d’expliquer certaines choses car on peut davantage développer et être spontané, se reprendre, réexpliquer : ce n’est pas figé.
En effet, la question du style est abordée dans certains sujet de « Débats et idées » (et je les trouve généralement passionnants), mais il est difficile de faire le lien entre ce qu’on lit sur le forum et ce qu’on écrit dans nos histoires. J’ai choisi un point de vue à la 3ème personne, mais quel est le degré de focalisation qui convient ? J’aimerais changer de point de vue en cours de chapitre, comment le faire ? Ai-je bien dosé la description, la narration, les dialogues ? Mes phrases sont-elles trop longues, ou trop courtes, ma syntaxe est-elle assez variée ? Mes transitions ne sont-elles pas trop brutales ? Le vocabulaire choisi est-il adapté ? Quelle figure de style (ou tout autre procédé littéraire) me permettrait-elle de rendre mon texte plus vivant, plus intéressant, de mettre telle idée ou tel événement en valeur ? Ai-je assez « montré », pas trop « raconté » ? Etc, etc, etc. Autant d’interrogations auxquelles les commentaires ne répondent pas (ce qui est normal : ce n’est pas la fonction d’un commentaire de « décortiquer » le texte !).
Plusieurs fils de discussion renvoient à des blogs d’écriture que je suis depuis qu’on me les a conseillés ici et qui, pour beaucoup, sont très intéressants. Mais même si on essaye de mettre en pratique ce qu’on a lu, on se heurte toujours (euh, je parle pour moi en fait) aux mêmes questions : est-ce que j’ai réussi ? Est-ce que l’effet que j’ai voulu créer fonctionne ? Est-ce que j’ai bien appliqué ce que j’ai lu ?
Je pense que le style n’est pas la priorité de tous. L’intrigue, les personnages, l’extension de l’univers sont autant de points de cristallisation qui semblent bien souvent plus importants quand on écrit, moi la première (surtout dans les fics longues). Mais, à mon sens, il est important. Cependant, je trouve qu’il est plus difficile à analyser que le reste. Quand on lit une fanfic, on voit tout de suite si l’intrigue est cohérente ou non, si les personnages nous plaisent, si c’est respectueux (ou non) du canon, si c’est « bien écrit » (au sens : syntaxe correcte, pas trop d’erreurs de grammaire / conjugaison, pas trop de coquilles). Mais l’auteur(e) a-t-il/elle un style qui lui est propre ? Ca devient plus compliqué à définir. Et comment l’améliorer ? Les reviews proposées sur le site abordent la question du style, mais pas dans le détail car ce n’est pas leur seul but (il y a trop d’autres choses à analyser).
Alors, que faire ? Il y a bien sûr l’éternel conseil : lisez, vous améliorerez votre style, on se nourrit toujours de toute façon du travail des autres… et c’est vrai, jusqu’à un certain point. J’adore Dumas, c’est un auteur que j’ai toujours trouvé extraordinaire, ma toute première fanfic (j’ignorais ce mot à ce moment) se situait dans l’univers des Trois mousquetaires. J’y suis par la suite souvent revenue, j’ai essayé d’imiter Dumas dans mon prologue. Ca tombait bien, j’avais passé 2 ans sur cet auteur (ma maîtrise, puis mon master 2, portaient sur ses œuvres), je connaissais à fond son style, je l’avais analysé en long, en large et en travers… et heureusement. « Juste lire » ne m’a pas suffi, il m’a fallu avoir une attitude réflexive 1) sur le style de l’auteur (ce qui impliquait de savoir décortiquer un peu le texte, encore une fois, ça tombait bien, j’ai fait des études littéraires) et 2) sur ma propre écriture, mes tics de langage, etc. Bien évidemment, ce n’est qu’un exemple et je ne peux pas en tirer une généralité, mais je pense qu’il est assez difficile, au moment où on écrit, de reconnaître ce qui vient de nous et ce qui provient d’une influence extérieure, à moins de s’arrêter et d’analyser ET son propre texte ET les textes des autres.
Ma conclusion est donc : lire, c’est bien. (Je ne vois pas comment je pourrais dire le contraire. ) Ca permet d’éviter des erreurs, d’apprendre des tournures, de se familiariser avec des styles différents (si on lit des livres différents), et donc, partant, d’écrire mieux. Mais analyser un style pour le maîtriser (et choisir ce qu’on en retiendra et ce qu’on rejettera) demande, à mon sens, de l’investissement, du temps et un certain nombre d’outils d’analyse littéraire. Et il reste toujours la question du passage à la pratique : on a beau avoir compris, on n’arrive pas forcément à imiter !
Je crois (sans certitude, car je vois bien l’écueil possible de ce genre d’initiative) que j’adorerais créer un sujet « parlons style » sur le forum, un endroit où on pourrait dire « Voici mon paragraphe / chapitre », qu’est-ce que vous en pensez ? J’ai voulu faire ça et ça et ça comme effet, j’ai utilisé tel procédé, est-ce que ça fonctionne ? A votre avis, comment aurais-je pu mieux faire ?". Pour recevoir, comme tu le dis, @leikeiko, des « conseils personnalisés » de la part des autres forumistes intéressés par la question. Je dis un sujet, mais ça peut aussi se faire en messages privés car j’imagine que certain(e)s peuvent être réticent(e)s à exposer ce qu’ils/elles écrivent sur le forum de cette façon (et à recevoir d’éventuelles critiques, même constructives).
PS : Si vous trouvez que je digresse, n’hésitez pas à me virer !
Je crois qu’on reste dans le thème même si on s’éloigne peut-être un peu du sujet ^^
Je trouverais un tel topic très intéressant et très utile, tant pour ceux qui souhaiteraient avoir des retours sur leurs textes que pour les spectateurs qui pourraient voir diverses approches et analyses. Il y a déjà quelque chose d’un peu approchant sur le serveur Discord (le salon Les fragments du récit), mais c’est plus axé sur le partage d’extraits que sur leur analyse.