Conciliabules autour du vocabulaire

Eh bien, par extension, en médecine, ça devrait être un symptôme secondaire d’une maladie mais qui a peu de conséquence et aucune sur la maladie en elle-même.

En philo’, bonne question ?? Une conséquence secondaire du phénomène principal sans aucune conséquence sur celui-ci ?

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Bon,
faut que je me grouille et j’ai la flemme de retaper alors je vous mets une capture :

image

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Bonne question !

Le CNRTL indique qu’il s’agit d’une juxtaposition de deux onomatopées, entrée dans le langage au 19ème siècle, pour signifier en employant des éléments pris au hasard. ou constitué d’éléments de nature hétéroclite. Preuve à l’appui, deux citations :

  • Les rapports continuaient, de bric et de broc, va comme je te pousse (Zola, L’Assommoir, 1877, p. 675).
  • Je vous écris de brique et de broque, j’ai la tête pleine de choses (Balzac, Correspondance, 1822, p. 202).

Deux onomatopées, soit !
Mais pourquoi celles-là ? Car les constructions de ce genre emploient plutôt le I et le A, comme dans tic-tac, tric-trac, fric-frac, pif-paf, micmac, etc. Littré suggère d’ailleurs que de bric et de broc dérive du bric-à-brac, au sens très voisin, d’amoncellement hétéroclite, désordonné et de piètre valeur.

Le CNRTL qualifie même lesdites onomatopées d’origine douteuse !

Il est donc permis d’émettre quelque hypothèse…

  • on peut imaginer que bric dérive plus ou moins consciemment de brique, élément constitutif élémentaire de bien des choses diverses
  • de même on pourrait rapprocher broc de brocante, qui évoque le marché de seconde main, le fouillis, la débrouille. Or brocante, toujours d’après le CNRTL, dériverait du haut-allemand broken (cf. break-broken anglais), dont le sens de brisure, fragment aurait été altéré en celui de vente au détail, cohérent avec la brocante.
    L’hypothèse d’ @Angel-Dust parait donc parfaitement plausible.

Ce sympatique méli-mélo a donné quelques variantes, comme les adjectifs bricabracant, te et bricabracois, se ainsi que les noms bricabracologie et bricabracomanie

EDIT
et pour ceux qui ne connaissent pas…

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Rooo merci d’avoir chercher ! Je ne pensais pas que tu te lancerais dans d’aussi sérieuses investigations ^^

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Voilà une ancienne signification d’un verbe pourtant anodin : ESSORER
Avant de désigner quelque chose que l’on vide de son eau ou métaphoriquement de sa force vitale, c’est un mot de la même famille que « essor »: « Essorer » est donc le fait de prendre son essor, appliqué au linge qu’il faut amplement déployer pour le faire sécher à une corde. Ca vient du latin exaurare (exposer à l’air)
Un oiseau essoré est un oiseau les ailes déployées, c´est une description que l’on rencontre en héraldique.

Voici un petit poème écrit par Charles d’Orléans qui illustre son utilisation en vieux français :

Quant commenceray à voler
Et sur elles me sentiray,
En si grant aise je seray
Que j’ai doubté de m’essorer:

Je pense que c’est un sens qu’il faudrait remettre au gout du jour :grin:

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Le copain

Le pote, l’ami, l’alter ego, l’inséparable camarade, etc. anciennement compaing au 19ème siècle, est un descendant de l’ancien français compain, c’est-à-dire le compagnon, basé sur les latins cum, avec et panis, le pain.

Le copain, c’est donc celui avec qui on partage son pain.

Mais alors, on ne partagerait pas avec les filles ? :face_with_monocle:
Mais si ! Par exemple, tenez…
Entre compagnes, on se prête souvent des habits et parures. C’est bien ce qu’inspire l’étymologie « Com »-« pagne », non ? :innocent:

Quant au féminin copine, il se construit sur la variante copin.
Vous êtes libres d’imaginer ce que partagent les copines:smiling_imp:

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C’est bête, peut-être que vous connaissiez déjà ces mots, mais en écrivant une fanfiction actuellement, j’ai trouvé les mots albâtre et fuligineux.
Albâtre signifie d’une blancheur pure, on pourrait presque dire immaculée.
Fuligineux, lui, est quasiment l’inverse. En effet, fuligineux signifie noir comme la suie. Faites attention toutefois, je pense que la connotation est assez négative…

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Cette histoire de copines paraît quand même fugilineuse… tant que ma pensée albâtre à peine essorée ne puisse le supporter, tel un épiphénomène quasi jussif.

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Rien, rien de rien…

Aujourd’hui, nous allons parler de rien.

Vous me direz, ce n’était pas la peine de commencer un article pour si peu !

Mais, comme vous le savez, trois fois rien c’est déjà quelque chose.

Alors creusons un peu, en nous basant sur quelques expressions…

  • Rien n’est plus beau !, c’est-à-dire Aucune chose n’est plus belle que celle dont nous parlons.
  • A-t-on jamais vu rien de pareil ?, A-t-on jamais vu une chose pareille ?
  • Rester sans rien faire, soit Rester sans faire la moindre chose.
  • Incapable de rien dire, (il fut) incapable de dire une chose.

Force est de constater qu’il s’agit bien de quelque chose.
Rien vient en effet du latin res, rei, la chose, et plus précisément de son accusatif, rem.

D’autre part, rien s’emploie le plus souvent avec une négation. Littré cite cette acception de rien en tête de ses nombreux emplois :

  • …la coutume de France, qui ne veut pas qu’un gentilhomme sache rien faire, Molière, Le Sicilien
  • Son nom fait tout pour lui sans qu’il en sache rien, Corneille, Sertorius

Dans ce contexte d’une double négation, on peut traduire ce (pas si petit) rien par « quoi que ce soit ».

Molière, dans les Femmes Savantes, nous déconseille cependant d’accumuler trop de négations, y compris sous leur forme sémantique rien :

  • Martine : Et tous vos biaux dictons ne servent pas de rien.
  • Bélise : De pas mis avec rien tu fais la récidive,
    … … …Et c’est, comme on t’a dit, trop d’une négative.

Et merci à Raymond Devos

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Coucou :blush:,
Comme d’habitude ma contribution sur ce topic est basique, aujourd’hui, une très courte vidéo-astuce :smiling_face:

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Sans oublier un membre tors ou un esprit retors.

:turtle:

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Une fois n’est pas coutume, une petite vidéo !

D’habitude Nota Bene présente des sujets historiques que j’aime consulter.
Par chance, cette fois, c’est l’histoire… de quelques expressions.

Mais pourquoi on dit ça ? - Les expressions anciennes - YouTube

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Camarade !

Dans la série des compagnons et autres Labadens

Voilà une apostrophe qui eut longtemps la faveur de certains partis politiques et autres syndicats.
Mais l’origine du mot est militaire, le plus anciennement en Espagne :
la camerade est une chambrée, l’ensemble des personnes logées dans la même camera !

L’expression camarade de chambrée est donc un pléonasme… chambre descendant du vieux français cambre et lui-même de… camera !

La caméra, quant à elle, a longtemps été promise à une belle promotion, en tant que « chambre, espace où se forment les images photographiques ». Mais le téléphone a fini par rafler la mise…

Sources ici et

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Ca fait longtemps que je n’ai rien proposé par ici, alors voici un mot que j’ai croisé lors d’une de mes lectures (ou plutôt relecture, puisqu’il s’agit de la série des Robots d’Asimov dont je ne me lasse pas) : zymotique.

Zymotique est un adjectif qualificatif qui définit tout ce qui a trait à la fermentation. Par extension, en médecine, une maladie zymotique est une maladie infectieuse.

Sources : CNRTL et le nouveau dictionnaire que je viens d’acheter et qui est très réjouissant : Dictionnaire des mots rares et précieux.

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Est-ce celui de Bulletin ?

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Euh non c’est un collectif dirigé par Jean-Claude Zylberstein, qui a été réédité il n’y a pas longtemps :
voici le dictionnaire en question !

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Quelque peu intriguée, j’ai regardé la série Mayfair Witches dont parlait @ShaniaAngedeJustice dans son topic de présentation. (((Sans cela, je pense que je serais totalement passée à côté de la chose, car je ne suis pas du tout amatrice du style d’écriture d’Anne Rice ni de ses vampires, même si je n’ai pas lu sa Saga des sorcières.)))

Pour celles et ceux qui ont lu et/ou vu les livres de la Saga des sorcières/la série Mayfair Witches,

Résumé

vous savez qu’il y est question du Talamasca, une société secrète fondée au Moyen Âge, ayant la charge d’observer et d’étudier les phénomènes surnaturels.

Et, « coïcindence-ou-non-je-ne-pense-pas », j’ai reçu aujourd’hui un livre de Daniel Habrekorn : Du style de Léon Bloy, suivi d’un glossaire de ses mots rares.

En le feuilletant, à la toute fin de la p. 146, je tombe sur cette entrée : « Talamasque : n. m. Terme de mythologie. Figure hideuse, représentation du diable. »

Et wiktionary.org nous donne la définition suivante :

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Oh la la, vieux souvenirs du Talamasca (mais vieux ! Et vague tant il a été remplacé pour moi par son équivalent dans d’autres fandoms…).

Je n’aurais pas pu y associer un adjectif ou un verbe, et certainement pas avec le sens susdit !

Il me fait penser à la Tarasque des légendes.

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J’adore ce mot, merci de l’avoir proposé ici !!!

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